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43~

e

HY

-.du

.rnoins par 'lem -briévcté,

&

qnelqucs-unes

m·~me

·:paree qu'elles ne font pas chimic¡ues, .ou qu'elles

íont en tres-grande ,parrie une fuitc d'erreuTs chi–

-rniques,

&

que le fond

m~me

de ces

0~1

vrages eil u.n

.recuei lcle.procédés fa ns f.mte -&.fans hatfon. Ces trat–

t és de

Chimie

pharmaceu·tique peuvent cependant di–

riaer uti lement les commenc;ans da ns le manuel des

.()pératiods , dont ils con!iennent

les

princi.paux

-exemples, toí'ljours plus -utiles dans l'inilitution itla

pratiqne des arts qne les regles .générales, on du

.moins q•,¡ !es doivent précéder: ils ,peuvent erKore

.groffir la récolte de faits ,

a

Jac;¡uelle le Chimifie for–

e.fi

. íi <tttaché , & dont il fait tant de cas,; car on

tro uve des procédés particuliers , des obfervations

impo rtantes, des découvertes de détail dans qnel–

qnes-uns de ces auteurs ,1parmi lefquels nos Fran–

c;:,ois, Beguin,

Lefev.re

, Charas ,

&

Lemery le pere,

t ienncnt un rang diftingué,

&

particulieremen¡ L e–

fevre, granel réfo rmateur en Pharmacie.

Voy .

PHAR-

MAC!Ii .

.

.Po ur revenir aux tems qui fttivirent immédiate–

ment Paracelfc, trois Chi mifics célebres qui ne doi–

vent1'ien

a

Paracelfe , favoir, George Agrícola, La–

zare Ercker ,

&

Modefiin Fachs, illufirent une bran–

che de la

Cllimie

des plus étendues & des plus \ttiles ,

je v eux dire la Métallurgie: le premier peu d 'années

apres la mo rt ele Paracelfe ; Ercker

&

Fachs lui ont

fuccédé d' aífez pres.

V oye{

MÉTALLURGIE

&

Do–

CIMASIE.

Il

exiíl:a dans le meme tems que ces célebres Mé–

tallurgifies

un

homme véritablement íingulier: Ber–

nard PaliA"y , Xaintogeois, qui a pris

a

la tete de fes

·ouvrages imprimés

a

Par;s , 158o , le titre

d'inventwr

des rufliques figuünes du Roi

&

de La R á ne

fa

mere.

Cct homme c¡ui n'étoit qu'un íimple ouvricr, fans

1ettres, montre dans fes différens ouvrages un gé–

n ie obfervateur, accompagné de tant de fagacité

· & d'une méditation fi fécon(le fur fes obfervations ,

une dialeél:ique íi peu commune , une imagination

ft

heureufe, un fens

íi

droit, des vt'tes íi lumineufes ,

·que les gens les plus formés par l'étudc peuvent lui

envier le dcgré rrleme de lumiere auq uel il eíl par–

venu fans ce lecours ;

&

catte tournure d'efprit qui

'i' a fait réfll!chir avec fucces , non-feulement íitr les

arts uriles

&

agréables, tels que l'Agriculture,le Jardi–

·nage, la conduite des eaux, la poterie,les émaux, mais

meme fur la

CILimie'

l'H ifioire naturelle, laPhyfique.

L~ ~ormc;~eme

des ouvrages de Paliíry anno nce nn

.geme ongmal. Ce font des dtalogues entre

T héoriqu<

&

Pratique

;

&

c'eíl: t Ottjours

P ratique

qui infiruit

T héoriq/J$,

écoliere fo rt ignorante , fort _indocile ,

&

fort o-bondante en fon fens. Je le crots le pre–

mier qui ait fait des

le~ons

publiqu es d'hifioire na–

t.urelle ( en 1575

a

Paris ); lec;ons qni n'étoient pas

.ho<nées

a

mo ntrer des morceaux curi'eux dontil avoit

une riche colleaion ,mais

a

propofer fur la formation

de tous ces morceaux des co njeaures tres-raifonna–

bles ,

&

dont la plttpart o nt été vérifiées par des obfer–

v ations poíl:érieures. L es auditeurs de Paliirt

écoient

d esp lus doéles

&

d.:splus curieu.x , qu

'i!

avoit a_u;nzblc!s ,

dit-il,

p our

voir

Ji

par

Lt.ur

1noyen

it

pourroit ti.u.r quel–

que co¡ztradic1ion qui eút plus d 'aJ!ú.ranct de v érité que

non pas les preuves qzliL mettoit en avant; Jachant hien

qu~ s '~l

mentoit,

il

y

en

al'Oit

d!! Grecs

&

d~!

Latins qui

icu..

rififie~oient

en foce,

&c.

tan&

ti

caufo

dt

L'¿cu

qu lL

~vou

p ris de clzacun

:J

que pottr

lt

tems qu'

iL

Les eút

amuft ,

& c.

Je n'héfite poim

a

mettre cet homme au

!'o';'bredes Chimifies, non-feulement

a

caufe des fa its

1ntereífans qui fontrépandus dans festraités pratiques

fur

les

terres , fur leurs ufaaes dans la confiruél:ion

¿es

~.aiireaux

, fur la

prép~rarion

du fel commun

dans les mara1s Calans , fur les glaces fur les émaux

~

fur_le_feu;

rnai~

encore pour fes

r~ifonnemens

fu;

1

Alclunu,\! ,

les

metaux, lellr génération, leur com-

·C H Y

poficion, la ha

tu

re de leurs príncipes,

&

fur les pr6>

pri érés chimiques de

plufi~urs

autres corps, de l'eau,

des fels ,

&c.

to utes rnatteres fur lefquelles il a eu

des idées tres-faines,

, La fi;t d_u

m~me

fiecle vi t

parolt~e

les ouvrages

d Andre Ltbavrus, colleél:c:;ur laboneux

&

intelli•

gent, & défenfeur zélé de

1'

Alchimie contre lés cla–

meurs des

toiles ami-Chimijles

de fon tems' ( Libavius

s'cfi battu centre quiconque

a

témoiané de l'incré–

dulité en fait de

Chimie

).

C

'efi

a

ce

fa~ant

que nous

devons , outre beaucoup de connoiífances panicu·

lieres fur les minéraux

e

V oyt{

MINÉRAUX

&

MÉ·

TALLÚRGIE), le premier corps d'ouvrage de

Chi–

mie

que f}OUS ayons; ouvrage d'autant plus précieux,

que les matériaux dont ill' a formé étoient épars &

noyés dai)S un fa tras íi reburant en foi ,

&

(j

révol–

ta nt, fur-tout pou1· le gottt plúlofophique d'aujour–

d'hui, que notre íiecle ltti a particulierement une obli–

gation infinie , lui qui accueille fi favorablement des

compi lations de compilateurs. Le traité deLibavius

imimlé

A lchimia

(titre qui lui a nui fans dome) ,& le

commentaire fur ce traité qui le fí.tit immédiatement

1

co ntiennent une

C/zimie

vraiment fondamentale, divt·

fée d'une

fa~on tres~naturelle,&

diíl:ribuée en fesdif.

férentes branches dans un o rdre tres-fyíl:ématique;un

tableau tres-bien ordonné, des vues, des opératious,

& des produits ou efpeczes chimiques ; un dénom·

brement complet d6!S infirumens nécetraires & me·

me curieux ; & un vrai fyfieme de connoi[ances

liées, difcutées avec aífez de dialcaique, & pro–

pofées meme d'nn ton airez philofophic¡ue pour les

tems oit Libavius écrivoit. Enfin quoique Libavius

ait adopté expreífément cette v\te clúmérique, ou

pour le rtloins tres-mal entendue, d'exalter, de pun·

fier, de perfeétionner

t~us_ les

fujets des

O¡;>ératio~s

chimiques, que les Chinuíl:es fe pr_?pofo_tent

_ro~jours · quoiqu'il admette plufteurs etres tmagmat·

res; qu'on puiífe ,Iui rc;procher

quelq~•'obfcurjté

.&

quelque licence d c;xph9uer ;, on ne.

lt~t

a pas molns

d'obliaation d'avmr prefente la

Ch1mu

fous fon

af.

pea Le"plus général;de l'avoir donnée pour une fcien–

ce phyftque Fondamemale; d'avoir reétifié la doélri·

ne des trois príncipes; d'avoir meme reconnu &_re·

jetté toures ces erreurs , ces taches de la .

do~me

chimique que Boyle attaqua d'uu ton

fi

v_H~tofo!e";X

foixame.ans apres, comme q n peut le volf pnnct·

palement dans le traité deLibavius intitulé

commenta·

rium Alclumia.,&

dans la défenfe de

1'

Alclúmie

contr~

la

cenfure de la fac ulté de Medecine de Paris qm fert

ae

proa;miurn

a

ce commentaire. On peut voir dans

les o uvrages de Libavius que nous avons cités, 9ue

des ce tems les Chimifies avoient fu r la compoíiuon

des corps des idées plus fa ines que la

Phyfiqu~

n'eo

a jamais

e

u; que les v aines fubti!i tés

fcholaíltq~es¡

l'abus de la dofuine d'Arifiote, ou n'a pas pénetre

chez elle, ou en a éte plf1tÓr chaífé ; que le

,g?~t

des expériences di rigées

a

la découverte

de~v~nt~

générales a exiíl:é en

Chimic

avant qu'il fe f01t etablr

en Phyfiquc ; en un mot que fttr les objets communs

,\ la Phyfique &

a

la

Chimie,

& en général fur la

bo~·

ne maniere de philofopher, la

Clúmie

eíl: d'1m deau·

fiecle au moins plus vieille que la Phyfique.

Trente . íix ans apres la morr de Paracelfe ,

e?

1577, naquit

a

Bruxelles , de pareos

.n~bles ,

le ce–

lebre Jean-Baptiíl:e Vanhelmont, qm uent uo rang

fi diíl:ingué parmi les Chimifies. Cet auretlf a beau·

coup de co nformité avec Paracelfe; comme

ce

de~·

nier il évalua les venus des médicamens par certa_l·

nes faculrés occultes, magnétiques, féminales,

~P

1

"

rituelle~,

fympathiques,

e;.,,

I!

célébra une

~edectn~

univerfelle ,

&

les remedes chimiques qu'il

reg~~Í

doit comme fouverainement efficaces: comme

lw

~~

fe lit tm jargon parriculier; co.mme lui fur-roufii

ambitionna le titrc de

n!formnuur.

Vanhelmont

-~

ennetlJI