Table of Contents Table of Contents
Previous Page  416 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 416 / 940 Next Page
Page Background

CHR

fes

concorni~ntes,

& fa1íir avec fueces la principale

clans leur méthode t::urative.

Qu'il me foit permis cl'ajouter une réflexion que

j'ai !ouvent faite fur la clilférente conduite que tien·

nent la·pli:tpart des hommes daos leurs maladies ai–

gues

&

dzroniques.

D a os les prcmieres ils s'adreífent

a

un medecin,dont il fuivent exaaement les orden–

nances ,

&

gardent ce medecin jufqu'a la terminai–

fon heureule ou funeíl:e de la malaclie: l'accable–

m ent, le danger imminent , les fympromes urgens,

le prognoíl:ic facheux, la crainte des évenemens

proéhains , tont e ngage de fui vre un plan fixe, uni–

forme·,

&

d'abandonner les chofes

a

leur deilinée.

D aos les maladies

cfzronir¡ues

on n'eíl: point agité par

des intérc!ts auffi vifs , auffi pre ífa ns;

la

vfte du dan–

ger eíl: incertaine, éloignée ; le ma lade va, vient,

foulfre plus foihlement ; comme le medecin ne le

voit que par intervalles de tems

a

autres, il peut

perdre infe nfiblement par les v ariations qui fe fuc–

cedent le fil du mal,

&

de-la confondre daos fa mé–

thode curative le principal avec l'acceífojre: foit

faute d'attention o u de lumieres, foit complication de

fymptomes ,

il

manquera quelquefois de bouífole

pour fe diriger da ns le traitement de la malaclie, il

n e retirera pas de fes remedes tour le fucces qu'il fe

promettoit; des-lors le malade impatient, inquiet,

clécouragé , appelle fucceffivemenc d'autres mede–

cins ' qu'il quitre de m eme , bien ou mal a propos ;

enfuite

il

éc'otue avec avidité tous les mauvais con–

feils de -fes amis, de fes pare os, de fes voiíins; en–

Ji

o il fe livre aveuglément aux remedes de bon'!es

femmes, aux fecrets de payfans , de moines, de

chimiíl:es, d'empyriques, de charlataos de toute ef–

p ece, qui ne guériífent fon mal que par la mort.

Cette fcene de la vie humaine eíl: íi bien dépein–

t e par Moritflet<Ty, que je crois de'7oir ici copier le

t ablean qulil en fair: cemc c¡ui le connoiífent m'en

fauront gré, comme ceux qui ne le connoiílent pas.

JI

efl: daps la piece intituléc

La

Filü

Medecin:

un

charlaran arrive pour traiter la filie de Géronte ;

&

tro uvant fur fa routc la femme-de-chambre nommée

Lijó,

il lui demande c¡uels medecins on a vtts. Life

r6pond:

Je ptux vous ":.fTúre.r

~ fons

en favoir les

no.ms

>

Q ue nous en avons vil

d~

toute.s les fafons:

Sur ce chapitre-lti tour-le rnonde. raJ!ine ;

l l n'¡;ft point de voifia, il n'tfl paint de voiji¡e,

Q ui donnant lti-deJ!us dedans que/que panneau

Ne

nous

ait

envoyé queltJue doffeur nouveau.

'

N ous avons vU céans un plumet qui ga.fconne,

Un abbé qui [JUéritpar des porulres qu'il donne;

U n difeur de grands mots, jadis rnuficien,

Q uifaie un diflowant, Lequel nedij{out rien;

Six me.decins craffiux qui venoientjitr des rnules;

Un arrac!tmr do dents. qui donnou despilules ;

La veuve d'un

clziiTlijle ,

&

lafa:.urd'un cunl ,

Q ui font

ti

frais CO!nnutJis d'rm haurne coloré;

Un chevalier de.J.lia.Ltke, une dévote , r¿n moine;

Le

chevalie.r prfttique

avee de

L'

arnimoine,

L e moine avec des eaux d< di.veifes fofons ;

L a

dévote~

gub-it a.vec des oraifOns.

Q ue vqus

dir.ai-

jo enfin, monjitur?

ch.aque ifPece

IL

1f

venrt quelt¡u.'un

pour traiu.r liJa

maíireffi ;

Cha.cun

ti

la

guJrir

s'

étoil hicn defindu..:

c~pendant ~

vous

voye{,

c"ejl .de

L'argen.t pe.rdu,

O n l!enttrre

aujourd'ltui

... ... •

C'e~·la

en effet le dénouement fimple, naturel,

&

VPaiífemblable, que prépare la folle condu1re des

~<?~me~

daos le.genre des malaclics dont je termine

tCI

1arncle.

Arttcle de

M.

Le

Chevalier

DE ) AUCOURT.

.CHRON~GRA~E,

f.

m.

( B elles-L eu.)compo–

fiuon techmque, fo1t

e~

vers_foa en profe, daos la–

quelle les letrres numerales ¡ointes enfernble mar-

CHR

quent une

époq~~e

ou la date d'un évenement : nOUs

en avons do nne un exemple au mot

anagramm

Voyez

ANAGRAMME. Ce terme eíl: compofé

d~

Grec

;x.pov•<

,

ums,

&

de

'>'P"I-'f-W. , ltttre

ou

caraflerc

c'ell-a-dire

carailere qui. marque

ü

t<ms.

(G)

'

CHRONOLOGlE,

{.f.

L a

clzronologie

en général

cfl: proprement

l'hijloire des ums.

Ce mor efl derivé

de deux mo ts

Gr~cs_,

;x.povo< ,

tems ,

&

"'•?-•< ,

diflours.

.

I n

temp~re

,

d1t

Ne~on

,

quoad ordimm Jucc1fio–

JllS

~

zn_.fpatzo qu.oad ordLnemfous Locantur u.nivtrfo,

Ce

magrufique rableau, qui prouve que les Géometres

f~-'ent q~~el9uefois

l?e''?dre ,

r~vi~m

en quelque ma–

mere

a

l•dee de Leibmtz, qm definir le tems

J'or–

dre des étresficccrj[ifs ,

&

l'efpace,

1'ordre des :oexif–

tan.s.

M ais ce n'efl: pas ici le lieu de conúdérer mé.

raphyíiquement le rems, ni de lecomparcr avec l'ef.

pace.

f/oyez

ESPACE , TE

15 ,

&c.

Nous ne parle·

ro':s p,oint non fh•s,

d~

la

mefur~

du tem,s préfent

&

CJ'll

s ecou1e ; e efl: a 1Aíl:ronom•e

&

a

l Horlogerie

a fixer cene mefure.

Y.

MOUVEMENT. l! n'e!lquef.

tion ici que de la fcience des tcms palfés , de l'art de

mefurer ces tems, de fixer des époques,

&c.

&

e'

en

cene fcience qu'on appelle

chronologie.

f/.

ÉPOQUE.

Plus les tems font reculés, plus au1li la mefure en

efl: incerraine: auffi ell-ce principalement

a

la

chron..

Logiedes

premiers tems que les plus favans hommes

fe foryt appliqués. M. de Fontenelle,

éloge

de M.

Bian·

chini, compare ces premiers tems

a

un vafle

pala~

ru.iné' dont les débris font entaífés pele- mele '

&

dom la plftpart meme des matériaux Ont difparu.Plus

il manque de ces matériaux, plus il efl: pollible d'i·

maginer & de former a vec les matériaux qui reílent,

clilférens plans qui n'auroient rien de commun entlll

eux. T e! efi l'é rat oitnous trouvons l'hilloire ancien·

n e. ll y a plus; non-feulemem les marériaux man·

quent en gra nd nombre, par la quantiré d'aureurs

qui

ont péri : les a ureurs meme qni nous reflent font

fouve nt co ntracliéloires les uns aux au

tres.

Il faut a lors, ou les concilier ram bien que mal,

ou fe réfondre a faire un choix qu'on peur toujoun

foupc;o nner d'erre un peu arbitraire. Toutes les rc–

cherches chrono logiques que nous avons eftes juf·

qu'ici , ne font que des combinaifons plus ou

~olllS

h eureufes de ces matériaux informes. Er qw peur

nous répondre que

le

nombre de ces combinaifons

foir épuifé? Auíli voyons-nons prefque tous les jouiS

p aro1tre de nouveatLx fyil:emes de

chronologit.

U

y

• a, dit le diilionnaire de Moreri, foixame-dix opi·

nions dilférentes fur la

chro'nologie

,

depnis le com–

mencement du monde jufqu'a J. C. Nous nous con–

renterons de nommer ici les a uteurs les plus céle·

bres. Ce font, Jules Africain, D enis le Pecit, Eufe·

be, S. Cyrille, Bede, Scaliger, le P. Petau,

Ulf7

rius, Marsham, Voffius, Pagi, Pezron,

M.

DefVI·

gnoles, M. Freret,

&

M. Newto n :

qzuznomina!Et

de quelle difficulté la

chronologie

ancienne n'efi -clle

pas

!

puifqu'apres les travaux de tant de

grn,_n~

ho mmes, elle refl:e encore

1i

obfcure qu'on a phuor

vu que réfolu les clifficultés. C'efl: tme efpeccde per–

fpeélive immenfe

&

a pene de vCte' dont le fond

efl: parfemé de nuages épais '

a

travers lefqucl_s on

apperc;oir de clifl:ance en clifl:ance tm peu de lumJere.

S'il ne s'agiífoit, clit un aureur moderne,

~e

de

(,"elqt•es évenemens particuliers

,

on ne fer01t pas

urpns de voir ces grands hommes différer

ú

_fort les

uns des autres ; mais

il

efl: queflion des powts

les

·plus eífentiels de J'hifioire facrée

&

prornne; rels

que le no mbre des années qui fe fonr écoulées de–

puis la créarion; la diil:inétion des années

fa~~ées

&

civiles parmi

les

Juifs ; le féjour des

Ifraelir~s

en

Egypte ; la

clzronologie

des juaes , celle des ro•s de

Juda

&

d'Ifrael ; l.e

commen~ement

des

année~

de

la capriviré, celtti des feprante femaines d.e

pamel ;

l'hiil:oire de Judith, celle d'Efl:her; la na1fiance, la