AUN
AUNE fe dit auffi de la chofe mefurée; une
aune
de drap , une
aune
de taffetas.
AUNE COURANTE
ou
AUNE DE COURS; c'eíl:une
melúre d'étoffe ou de tapitTerie qui fe prend {ur la
longueur, fans conúdérer la hauteuf ; ainfi 10rJqll'on
dit c¡u'une tapilrerie eíl: compofée de cinq pieces
'lui font douze
aunes COMantes
,
on doir entendre e¡ue
les cine¡ pieces jointes en!(:mble ;ont dOllze
aunes
en
longueur.
AUNE, eíl: encore une mefure de Perfe,
&
Pon en
diíl:ingue de deux fortes ; l'une e¡u'on appelle
aune
royaü,
&
qui a trois piés de roi moins un pouce;
&
]'autre qu'on appelle
aune raccourcie
,en Perfan
gue'{e mOllkiffir,
qui n'a que les deux tiers de
l'
q,rme
royale.
Voye'{
Gu EZE. (
G)
• AUNEAU
(Géograplue.)
petite ville de France,
it
quatorze lieues de Paris ,
&
a
e¡uatre de Chartres.
AUNEE ,
f.
f. plante 'lui doit etre rapportée au
genre appeIlé
aJlre. Voye{
ASTRE, pour
les
caraél:e–
res: voici les propriétés.
*
L'/¡elenillm vulgare
,
ou
armé~,
a la racine acre,
amere, un peu gluante , aromatique : elle rougit
tres-peu le papier bleu,
&
[ent l'iris e¡uand elle eíl:
feche; elle donne dans l'analyfe des líC¡lICurs acides ,
beallcoup d'huile, tant foit peu urineufe , point de
[el volatil concret; on en tire des feuilles, d'ou il
s'en[uit Cjll'elle agit par un fel volatil huilellx dont le
. fel
amll;loniac n'e11 pas tOllt-a-fait décompofé , mais
e11 fort chargé de IOilfre. La racine eíl: íl:omacale ,
peél:orale, diurétie¡ue,
&
provo'lue les mois. On l'em–
ploye en tililne, dans les bouillons & dans les apo–
íemes ; pour l'aíl:hme , pour la vieiLle teux, la coli–
que de POitOl[ , l'hydropiúe
&
la cachexie ; on con–
fit au fuere les racines; on les fait bouillir dans le
mOLIt ou la biere nouvelIe. Le vin
d'armée
fortifie
l'eíl:omac , guérit la jaur1ilre , fait palrer les mines
&
garentit du mauvais 'air. L'extrait de cecte ¡-¡icine a
les memes vertus : appliquée extérieurement elle eíl:
réfolutive
&
bonne pour les maladies d"e-(a peau :
on en fait l'onguent
enulatum,
&
le vin
d'aunée.
AUNÉE
(otrguent d'
)
Prenez racine
d'aunie ,
de–
mi-livre; vif:'arge[lt, terébentlúne claire, huile d'ab–
fynthe , de chaque quarrc onces; axonge de porc ,
deux livres : faites-en i1n onguent felon l'art.
On prendra la racine [echee; on
la
pulvéri[era
&
on la melera dans le mortier avec les autres ingré–
diens.
On vante cet onguent pour les maladies de la
peau ;
0!1
Y
faít quelquefois entrer le mercure.
AUNÉE (
vin
d'
)
prenez racine
d'aunée
feche
&
groffierement coocalree, une once; vin blanc , deux
livres : faites-Ies infu[er pendant 'luele¡ues jours en
les agitant de tems a autres : gardez ce vin [ur fo¡;¡
marc pour l'ufage. C'efi un hon íl:omacmque; il pouf–
fe par les urines, provoque les regles; il efi anti–
fcorbutique ; il peut prévenir les iildigeíl:ion5 , les
coliques d'efiomac
&
les fievres intermittentes.
La dofe eíl: d'un V'erre ou de (¡x onces
a
jcun le
matin , repétée de tems en tems, Ol! une ou deux
fois le mois. (
N)
AUNEUR, f. m.
(Commerce.)officier
commis pour
vifiter le!; aunes des marchands.
Voyt{
AUNAG~.
Il
y a de pareils officiers a Londres, dont l'office
efr d'auner
eux-m~mC's
les étofies dans les manufac–
tures, pou)' juilificr (¡ elles onr
la
lbnguenr
&
la lar–
geul' e¡ll'elle doivent avoir fuivant les Ordónnances.
Il
y
a a Paris une communauté de cinquanre jllrés
auneur.>,
vruteurs de toiles , créés en titre d'offices
héréditaires : ils ont dcux bUTeam: établis
011
ils font
~eurs
fonilions
&
la perceprion de leurs drolts , (¡ui
font douze deniers pour aune fm tomes les toile's ,
capevas, coutils ,
&c.
qu'ils melirrent: ce bmeaux
font , I'un
a
l'hotel d s fermes,
&
l'auue
a
la halle
aux
toiles. Ces offic
S
ayant été fnpprimés par édit
Tome!,
AVO
du mois de Septembre
1719,
ont été rétablis par un
édit de luin 1730.
Il
ya allili.
a
Paris domc
aune/m
de drap
&
autres
etotfes de laine, e¡ui tont commis par Jes maltres
&
gardes Drapiers
&
Merciers. Ils n'ont aucune viúte
tur les marchdndiJes: mais leur fonél:ion eíl: de les
auner [OU5 la halle, Ol! dans les llIagaúns
&
bouti–
ques des marchands, lorfqu'ils en tont requi5 par eux
ou par les foraíns , ou par leurs commi/llonnaires.
Dans les lieux des fabricJues du royallme , iI
Y
a
atlJIi des
aUlUurs
établis pour allner les éteRes
&
les
toiles.
On peut voir , dans le Diél:ionnaire de
Commerce
tle Savary , ce qui concerne les jurés
auneurs
de Pa–
ris , leurs fonél:ions
&
leurs drolts lLIr les différentes
étoRes de fabrique du royaume, 'luí entrent dans
cette ville. (
G)
AUNIEL,
f.
m.
(Commerce.
)
ancienne mefure An–
gloije ; lorte de romaine conÍlíl:ant en balance pen–
dante
a
des crochets, attachée par chaque bout an
traver(lI1 ou baton qu'un homme éleve lúr e¡uatre
tloigts pour favoir (¡ les choCes pelees [ont égales
ou non.
Voye'{
BALANCE.
Cette maniere de pefer s'étant trouvée fujette
¡\
beaucoup de fraudes, pluúeurs íl:amts l'ont prom–
bée, en ordonnant de s'en tenir a la balance unie,
Voye{
POlOS, ÉTALON.
Ce mot continue d'etre uúté en Angleterre, en
parlant de la chair pefée
a
la main ,
&
fans la mettre
dans
l~
balance.
(G)
" AUNIS (
P
A
YS
D' ) la plus petite province de
FI ance, bornée au nord par le Poitou , dont elle eft
féparée par la Seure;
a
l'occident par rOcéan ;
a
1'0-
rient
&
au midi, par la Saintonge. La Rochelle en
eíl: la capitale.
.. AUNOr, petit pay5 de l'lle de France, dont les
cOMns (ont maintenant inconnus. On conjefurre
qu'il étoit entre Paris
&
Meaux, vers Livry, Bois-.
le-Vicomte
&
Clave.
AVOCAT.
Voye{
ADVOCAT.
AVOCATOIRE, adj.
(Hifl.
modo
&
luriJPrud. )
on appelle ainfi un mandement de l'empereur d'Allc–
magne, ¡¡,dreae
a
quelque prince
011
1üjet eJe l'Em–
pire, afin
d'arr~ter
[es procédés illégitimes en toute
caufe portée devant lui par appe!.
'
On appeLle
lellres avocatoires
,
des lettres d'un prin–
ce , par lefquelles il prétend révendiqller quelques–
uns de [es íüjets qui font palrés dans d'antres états.
On nC convient pas que les [ouverains ayent ce
droit.
(H)
AVOCETA,
d'vofltta,
[.
f. (
Hifl.
nato
Omi/h.
)
oifeau un pell plus gros que le vanneall ;
il
pefe au
moins dix onces ; il a environ vingt-dellx pouces de–
pl1is la pointe dl1 bec jufqu'au bOllt des piés ,
&
[eu–
lement feize Ol! dix-fept,
Ú
on n'étend la mefllre que
jüf'lu'au bout de la qlleue : l'envergeure eíl: de vingf–
huit ou vingt-neuf pouCes ; le bec a plus de trois pou–
ces de longucur; il eíl: noir , allongé , menu, appla–
ti , recourbé en haut
&
terminé en pointe; cette
courbure du bec eíl: particuliere
a
l'
avoceta ,
c'eíl:
poure¡lIoi on l'a appellé
Ruurvi-roflra. Voye{ PlancH,
'XII.
fig.
4-
Hifl·
nato
La langue efi COlll'te , la tete
ronde
&
de grolreur médiocrc. Le devant de la tete
eíl: qllelquefois blanc , le (ommet eíl: noir ; cette
m~:"
me couleur s'étend fur le delrlls du COl! jllfqu'au
mi–
lien de (a longuellr ; le delrous du corps de l'oifeau
eíl: tout blanc ; le delrlls eíl: en pai-tie blanc,
&
en
partie noir; la queue eíl: blanche en enrier; fa 10n–
gueur eíl: d'environ trois pouces ; elle eíl: compofée
de dOllze pilimes ; les pattes fonrfort longues
&
d'u–
ne belle couleur blcue ; ceLle des ongles eíl: noire;
il
Y
a en arriere un doigt fort COUrt.
On trollve de ces oifeaux en Italíe , aRome,
a
Venife ,
&c,
On en voit auffi alrez commlll1émenl
TTttt ij