Table of Contents Table of Contents
Previous Page  802 / 994 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 802 / 994 Next Page
Page Background

adreífe la parole: on les voit ees &tres,

puif~,'on

leur parle; ils font prélens, au moins

~

I'imag,.na–

tion : on n'a done pas befoin

d'article

~~ur

les

~Ire.r

de la généralité de lenr efpeee ,

&

en taue des mdi–

vidus.

COUÜ{ , miffoau, contr{ ,fuye{ nOlls

:

I

_

H¿las, petits mOItlons

.'

que vous ¿ces hwreux:

Fille des pluijirs, (rifle goutte.

DeshoulIeres.

Cependant quand on veut appeller un homme O'\.l

une femme du peuple qui paíle , on dit eommuné–

ment

l'

homme, La fimme

;

eco/2tet, la beLLe fiLLe, La

beile

e~font

,

&e.

je erois qu'alors il y a ellip{e;

.¿coú–

te{

,

vous qui étes la beLle fiLLe

,

&e.

-v,0us qm ¿teS

fhomme'¡ qui}e veux parler

,

&e.

C'eíl: amú qu'en La–

on, un adjcéhf qui parolt devc;>ir {e

rap\,ort~r

a

un

voeatif,

ea

pourtant quclquefo,s au nommauf: nous

difons fort bien en Latin , dit Sanétius ,

d:!finde me ,

amicemi,

&

deffonde me, amic/ts mws,

en

10u{ent~n­

dant

tu qui es amicus me/ts

(Sanét.

Min. L.

JJ.

c.

V}. )

Terenee,

(Plwrm . aé!.

11.

fc.

z. )

dit,

ó

vir fimi!,

átque amicus'

e'eíl:-~-dire ,

ó quam

tu

es vlr flrus,

atque amicusJ

ee que Donat uouve plus énergic¡ue

que íi Térence avoit dit

amice.

M. Dacier tradlllt

ti

le

brave Iwmme,

&

ü

bon ami!

on fou{entend que

tu es.

Mais revenons aux vrais noms propres.

Les Grees menent {ouvcnt l'

articü

devant les noms

propres , {tU-tout dans les cas obliques , & quand le

nom ne commence pas la phra(e; ce qu'on peut re–

marquer dans I'énumération des ancetres de J.

c.

au

premierchapitre de S. Matthieu. Cetu(age des Grecs

fuit bien voir que

l'artic!e

lenr {ervoit a marquer I'ac–

tion de l'efprit C¡lli fe tomne vcrs un objeto N importe

que cet objet {oit un nom propre ou un nom

ap~el­

latif; pour nous, nous ne mettons pas l'

arriele

,

tur–

tout devant les noms propres pertonnels:

Pierre, ]l,1a–

Tie ,ALexandre , CéJar,

&c. Voici qllelques remarques

a

ce fujet.

1.

Si par figure on

donne

a un nom propre une ú–

gni6cation de nom d'e(pece, & qu'on applique en–

Cuite cette ugnification, alors on aura beloin de

l'ar–

licie.

Par exemple, íi vous donnez au nom d'

Alexan–

¿re

la ugni6cation de

eonquérant

ou de

Mros

,

vous di–

rez que Charles

xn.

a été l'

Alexandre de nOlre fieele;

c'eíl: ainli qu'on dit , les

Cieérons,

les

D émoJl/¡enes ,

c'eíl:-a-dire les grands orateurs, tels que Cicéron &

D émoíl:hene ; les

VirgiLes,

c'eíl: - a - dire les grands

poietes.

M. l'abbé Gedoyn obferve

(diffortation des anciens

&

des modernes ,p.

94. )

que

ce

FU

environ vers le fip–

ti,me jiecLe de Rome, que les R omains virentfleurir Leurs

premiers poetes, N¿vius

,

Aecius, Pawve

&

L/¿eilins ,

'lui peuvent,

dit-il,

élre compads , Les uns

ti

nos Diffor–

tes

,

ti

nos Ronfards,

&

ti

nos Regniers; Les aUlres

ti

nos Triflans

,

&

ti

IIOS ROlrous;

011

vous voyez que

tous ces noms propres prennent en ces occauons

une

s

a la 6n, parce qu'ils deviennent alors comme

autant de noms appellatifs.

Au reíl:e, ces

D efPortes,

ces

Triflans,

& ces

Ro–

trous,

qni ont précédé nos

CorneiLi.s

,

nos

R aeines ,

&c. font bien voir que les Arts & les Sciences ont ,

comme les plantes & les animaux , un premier age ,

Un tems d'accroiífement, un tems de conliíl:ance, qui

n'eíl: {uivi que trop fouvent de la vieilleífe & de la

décrépiulde, avant-coltl'eurs de la mono Voyez I'é–

tat Ol! (ont aujourd'hui les Arts chez les Egyptiens &

ehezles Grecs : les pyramides d'Egypte & tant d'au–

tres monumens admirables que I'on trouve dans les

pays les plus barbares, {om une preuve bien fenú–

ble de ces révolmions & de cette viciílimde.

D ieu

eíl: .le nom du fouverain erre: mais

Ii

par rap–

port

a

fes dlvers attributs on en fait une (ortede nom

d'e{pece, on dira

Le D i,ude miflricord,

&c.

le

Dúu

7les cltrüi,ns,

&c.

'

'A R T

n.

n

y a un tres-grand nombre de noms propres ,

qui dans leur origine

n'ér~icn~ q~e

des

n~ms

appel

latifs. Par exemple,

Ferte

qlll

v¡ent par tyncope

d~

firmeu;

,lignifioit autrefois

citad,Ue

:

ainú quanu

011

vouloit parler d'une citadelle partieuliere , on difoit

la Ferté

d'un tel endroit ; & c'eíl: de la que nOlls vien–

nem

La Ferté-Imbault, la Ferré-Milon,

&c.

Mejiúl

eíl: auíli un vieux mor , qui úgnifioit

maifon

de eampagne, viLlage

,

du Latin

mantle

,

&

mafmle

dans

la baire latinité. C'eíl: de la que nous viennent les

noms de tant de petits bomgs appellés

le

M<'jniL.

Il

en eíl de meme de

le

Mans

,

Le

Perche,

&c.

Le

Cate–

Lel,

e'eíl:-a-dire,

Le petil Chdteall;

Le

Quejiloi,

c'étoir

un lieu planté de chenes ;

Le

CM,

prononcé par

a

la maniere de Picardie , & des pays eirconvoiúns.

11

y a auíli plulieurs qualificatifs qui font devenus

noms propres d'hommes , tels que

Le bLane

,

le noir,

le

brull,

le

beau, le bei, le blond

,

&e. & ees noms con-'

fervent leurs prénoms quand on parle de la femme;

madame le Olanc

,

e'eíl:-a-dire,

fimme de

M.

Le

Blanc.

III.

Quand on parle de cenaines femmes , on fe

fert du prénom

la,

paree Cju'il y a un nom d'e{peee

fOllfentendu;

la

Le

Maire,

c'eíl:-a-dire

I'aé!riee Le

Maire.

IV. C'eíl: peut-&tre par la meme raifon qu'on dit,

Le

TafJe ,l'Ariojle,

Le

Dante,

en fou(entendantle poete ;

& qu'on dit le

Titien, le Carrache,

en fou{entendant

le peimre: ce qui nous vient des Italiens.

Qu'il me (oit permis d'obferver ici que les noms

propres de famille ne doivent etre précédés de la

pr~.

polition

de,

que lor{qu'ils {ont tirés de noms de terreo

NOlls avons en France de grandes maifons qui ne Cont

connues que par le nom de la principale terre que le

chefde la mai{on poífédoit avant Cjue les noms pro–

pres de famille fuífent en ufage. Alors le nom eíl: pré–

cédé de la prépoíition

de,

parce gu'on fou{entendjire,

fiigtzeur, duc, marquis,

&c.

oujleurd'un te/fe{.

Telle

e,íI:

!a

~airon

de France, dont la branche d'amé en

ame

11

a d autre nom que France.

Nous avons auíli des maifons tres-illuíl:res & tres.

anciennes, dont le nom n'eíl: point précédé de la pré–

polition

de,

parce que ce nom n'a pas été tiré d'ull

nom de terre: c'eíl: un nom de famille ou maifon.

11

y

a

de la petiteífe

a

eertains gentilshommes c!'a–

jOllter le

de

a leur nom de famille ; rien ne décele tant

I'homme nouveau & pen iníl:ruit.

Quelqncfois les noms propres font accompagnés

d'adjeétits, fur quoi il ya qllelques obCervations

a

faire.

1. Si I'adjeétif ell: un nom de nombre ordinal, tel

que

premier, ficond,

&c. & qn'il {uive immédjate–

ment fon fubíl:antif, comrne ne faifantenfemble qU'tUl

meme tout, alors on ne fait aucnn u{age de l'

artide :

ainú on dit

Frallljois premier, Charles ficond

,

HenTi

quatre,

pour

quarrieme.

II.

Quand

~n

fe fert de l'adjeaifpour marquer une

umple qualitt: du fubíl:antif qu'il précede, alors

I'ar–

tiele

eíl: mis avant I'adjeaif,

le fl,vant Scaliger, Le ga·

lant

o

vide

,

&c.

. m.

De meme

Ii

l'adjeétifn'eíl: ajouté que pour dir.

unguer le (ubíl:antif des autres qui portent le meme

nom , alors f'adjeétif{uit le {lIbílantif, & cet adjeétif

eíl: précédé de I'artide:

Henri

Le

grand, Louis Le

}11",

&c. Ol.! vous voyez que

le

tire

Henri

&

Louisdu

nom–

bre des autres

Henris

& des autres

Louis

,

& en faít

des individus particuliers , diíl:ingués par une

qua~

lité fpéciale.

IV. On dit auffi avec le comparatif& avec le fu–

perlatifrelatif,

Homere

Le

meiUeurpoete

tfe

L'anciqulté,

Varron le plusfavant des Romains.

Il paroit par les ob{ervations ci-deífus, que

lorf~

qu'a la úmple idée du nom propre on jointquelqu'au–

tre idée, ou que le nom dans fa fremiere origine a

été tiré d'un nom d'ef¡,'ece, ou d un qualificatif qui