Table of Contents Table of Contents
Previous Page  800 / 994 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 800 / 994 Next Page
Page Background

73°

ART

tUs

du [ujet, doivent etre accompagnés d'nne néga–

tion:

nul homme n'eJl exemt de la n¿ce(jiul de mourir.

Auenn philorophe de I'antiquité n'a eu amant de eon–

noiífanees dePhyíique qu'on en a aujourd'hui.

lI

o •

TOrit, chaque, nul, aucun,

ront

donc la mar–

que de la généralité on univer[alité des

'pr~politions

:

mais [onvent ces mots ne (ont pas exprimes, comme

quand on dit :

!es Franfoisfo,!t polis

,

les lEaliens font

potitiques

;

alOI"S ces propoíioons ne ront que

~ora­

lement univer[elles ,

de more, UE fitnt mores,

Cefi-a–

¿ire, Ielon ce qu'on voit communément parmi les

hommes; ces propo(ltions [ont aulli appellées

indé–

finies,

parce que d'un coté, on ne peut pas aíflLrer

qu'elles 'comprennent généralemenr , & (ans excep–

rion , tous les individus dont on parle; & d'un autre

coté, on ne peut pas dire non plus qu'elles excluent

tel ou tel individu ; ainíi cornme les individus com–

pris & les individus exclus ne (ont pas précifément

déterminés, & que ces propoíitions ne doivent etre

entendues que du plusgrand nombre, on dit qu'elles

font

indijinies.

11 1°.

Quelque, un,

marquent auffi un individu de

re(pece dont on parle: mais ces prénoms ne déli–

gnent pas íingulierement cet individu ;'

quelque hom–

me eJl riclte, unfavant m'eJl venu voir:

je parle d'un

individu de l'erpece humaine ; mais je ne détermine

pas

Ii

cet individu efi

Pierre

ou

Paul;

c'efi ainíi qu'on

dit

une certaine perfonne

,

un particulier

j

& alors

pa,-–

ticulier

efi oppo[é a

générat

& a

Jingulier

:

il marque

a

la vérité un individu, mais un individu qui n'efi

pas déterminé lingulierement ; ces propofitions [ont

appellées

particulierts.

Aucun

fans négation, a auffi un (ens particulier

dans les vieux livres, & íignifie

quelqu'un, quijjJiam,

.non nullus, non nemo.

Ce mot cfi encore en u[age

en ce (ens parmi le peuple & dans le fiyle du Palais :

aucuns joztEiennelll,

&c.

quidam afftrmant,

&c. ainfi

aucune foisdans

le vieux fiyle, veut dire

quelquefois,

de tems en Eems, pterumque

,

interdum, non nunquam.

On

[ert auffi aux propofitions particulieres:

on m'a

.diE,

c'efi-a-dire,

tjllelqll'llnm'adit, /In homme m'adit;

car

on

vient de

homme;

& c'efi par cette raifon que

pour éviter le baillement OH rencontre de deux

vorelles,on dit (ouvent

l'on,

comme on dit

fhomme,

Ji 1Oll.

Dans plufieurs autres langues, le mot qui fi-

gnifie

}tOmme

,

fe prend auffi en un (ens indéfini com–

me notre

on. D e, des,

qui (ont des prépofitions ex–

trafuves, [ervent auífl

a

faire des prépofitions par–

ticulieres;

des Philofophes,

ou

d'anciens Philofophes

ont

CTll

qu'j[

y

avoiE des antipodes,

c'efi-a·dire,

quel–

ques·llns des Philofophes ,

on

un certain nombre d'an–

citlls Philofophes,

on en vieux fiyle ,

aucllns Philofo–

phes.

1

VO.

C~

marque un individu déterminé , qu'il pré–

[ente a l'imagination,

ce

tivre , cet homme, ceuefernme,

cet tnlant,

&c.

yo.

Le, la, les,

indiquent que l'on parle

10.OU

d'un te! individu réel que l'on tire de ron erpeee,

comme quand on dit

le roi, la reine,

lt

jolei!, la ¡une ;

2.0.

ou d'un individu métaphyftque & par imitation

ou analogie ;

la vérité,

le

menfollge; l'ifprit,

c'efi-a–

dire le génie;

le

cceur,

c'efi-a-dire la [enfibilité;

l'en–

tendement, la volonté, la yie, la mort, la na/ure, le

mouvement, le repos, t'¿tre en gélléral

,

la fubjlallce, le

n¿allt ,

&c.

.

C'efl:ainft que I'on parle de I'e(pece tiréedu genre

auquel elle efi (ubordonnée, lorfqu'on la coníidere

par abl1:raétion, & pour ainG dire en elle-meme (ous

la forme d'un tout individuel & métaphyfique; par

exemple, quand on dit que

parmi les anilllallx, t'hom–

",;e

felll ejl raiJonnable, l'hamme

efi la un individu [pé–

clfique.

, Cefi enc?re

~irtfi,

que fans parler d'aucun objet

ree! en parocuher. on dit par abfuaétion,l'or

eJlle

ART

plus précieux des métaux; le fer

fe

fond

&

fe jorge; "

marbre ferE d'omemenE

flUX

¿diJiees;

le

yerre n'ejl poim

mallé..bLe; la pierre ejlutile

;

L'

animal

ejl

moml; l'lwm–

me ejl ignorant;

le

e"cle eJl rond

;

t.

quarré

ejl

11m

jigure

qui a quatre angles droits

&

qllaEre códs egaux,

&c.

Tous ces mots,

l'or, !efer, le marbre,

&c. font pris

dans un [ens individuel, mais métaphyfique & ipé–

cifique, c'efi-a-dire, (llle [ous un nom fingulier ils

comprennent tous les individus d'une e[peee ; en(orte

que ces mots ne [ont proprement que les noms de

l'idée exemplaire du point de réunion ou coneept

que nous avons dans l'e(prit, de ehacune de ces e[–

peces d'etres. Ce [ont ces individus métaphyfiques

qui (ont l'objet des Mathématiques,

le point

,

la

li–

gne, le cerele, le triangle,

&c.

C'efl:par une pareille opération de l'e(prit que

1'00

perfonifie fi [ouvent

lanal/lre

&

Cart.

Ces noms d'iodividus [pécifiques (ont fort en ufage

dans l'apologue,

Le

Loup

&

l'agneall, t'lzomme

&

le

ch~

yal,

&c. on ne fait parler

ni

aueun 101lp

ni

allClill

agneau particulier; c'efi un individu [pécifique &

métaphyfique qui parle avec un autre individuo

QuelquesFabulilles ont meme perronifié des etres

abfuaits; nOllS avons une fable connue ou l'auteu!

fait parler

le jugement

avec

l'imagination.

Il

y a au–

tant de fifuon a introduire de pareils interlocuteurs,

que dans le refie de la fable. AjoCttons iei qllelques

ob[ervations a I'occafion de ces noms fpéeific¡ues.

1°.

Quand un nom d'e(peee efl: pris adjefuvement,

iln'a pas be[oin d'article;

tOlil homme

ejl

animal; hOIll–

me

efl: pris [ubfiantivement; e'efi un lI1dividu (péci–

fique qui a ron prépofttif

tout

;

mais

animal

efl: pris

adjeétivement, eomme nous l'avons déja obrervé.

Ainii il n'a pas plus de prépofitif que tout autre ad–

jeétifn'en auroit; & I'on dit ici

animal,

eomme l'on

diroit

morul, ignorant,

&c.

C'efi ainfi que l'Ecriulre dit que

tollte chair eJlfoin,

omnis caro famum,

I[ale,

ch. xl.

V.

6.

c'efr·a-dire peu

durable, périffable, cormptible ,

&e.

& c'efi ainíi

que nous difons d'un homme fans e[prit, qu 'il

eJlbe"te.

2.0.

Le nom

d'ifpece

n'admet pas

l'ardele

lorrqu'il

efl: pris [elon [a valeur indéfinie (ans aucllne exten–

fion

ni

refuiétion , ou application individllelle, c'efl:–

a·dire, qu'alors le nom efi confidéré indéfiniment

eomme

jorte,

comme

ifpece,

& non comme un indi–

vidu [pécifique ; c'efi ce qui arrive fur-tout lorfque

le nom d'e(pece préeédé d'une prépofttion, forme

un [ens adverbial avee cette prépofition, comme

quand on dit

par jalouJie

,

avec prlldence,

m

prlfen–

ce ,

&e.

Les oifeaux yiventfans contrainte,

S 'aimelllfans fiinte.

C'efi dans ce meme [ens indéfini que l'on dit

ayoir

peur, ayoir honte, faire pilié,

&e. Ainfi on dira fans

anicle: cheval, eJllln nom d'ifpece, homme, efl un nom

d'eJPece;

& l'on ne dira pas

le clzevai efl un nom d'ef–

pece, l'holllme

efi

un nom d'ifpece,

parce que le pré–

nom

le

marqueroit que I'on voudroit parler d'un in–

dividu, ou d'un nom confidéré individuellement.

3°.

C'efi par la meme rai[on que le nom d'e[–

pece n'a point de prépofitif, lorfqll'avee le [eeours

de la prépofttion

de

il ne fait que l'offiee de iimple

qualificatif d'e[peee, c'efi-a-dire, lorfqu'il ne felt

qu'a déiigner qu'lIn tel individu efl: de telle e(pece:

um

montre d'or

;

une épée d'argent; une table de marbre ;

un Izomme

de

robe; un marchand de yin; un joiieur de

yiolon, de lzah, de harpe,

&c.

une aélian de climenee;

une fimme d. yertu

,

&e.

4°.

Mais quand on perfonifie I'e[peee, qn'on

en parle cornme d'un individu [pécifique, ou

qu'il ne s'agit que d'un individu partielúier tiré de

la généralité de eette meme e(pece, alors le nom

d'ifPece

étant coniidéré individuellement, efi pré-