A R 1
mes
amphibolo~iques
, inventés par les Peres du con–
cile de Nicée ,
ou..I",
,
ÓI-'O~r;IO~, ~";;¿'>"''''~
,
termes nou–
veaux, ajotHoient.ils, qu'on ne tl'Ouvoit point dans
l'Ecriture,
&
'lui [aandalifoient
&
jettoien~
en per–
plexité les efprits foibles; 'luclques Occldentaux
eurent donc la foibleífe de {ou[crire
a~JI1e
formule
Arienne, tanclis
~~le
les Ari::ns ,:lÍfemblés
~ ~eleucie,
&dans un conclhabule qu i1s ament a Nlcee, fuent
la meme chofe. Par cette {upercherie, le monde, dit
S. Jérome, fut étonDé de fe trouver. tout-a-coup
Arien. Une paix fondée fur un mal-entendu ne pou–
voit
etre durable. La plupart de cellX 'lui avoient
figné
I~
formule de, Rit;lini, reconnurent
I~ur
faute
& la
repareren~.
L
Egh[~
ne manqua de.
defenfeur~
ni en Orient ,
Ol
en Occldent;
&
les Anens malgre
¡eur nomLre
&
leurs intrigues, virent la plus grande
& la plus {aine partie des éveques foutenir généreu–
fement la foi de Nicée. Les termes
~u".;'"
&
¿f1-0~ITIO~
nlrent rétablis dans letlrs premiers droits,
&
les ex–
preiIions ambigues [ous lefquelles l'erreur fe cachoit,
profcrites. On clifputa un peu plus long -tems fm le
mot
~7TO,>"''''~:
mais dans un concile tenu a Alexan–
drie en 362, S. Athanafe accOl:da le clifférend
qui
étoit
a
cet égard entre les Catholi'lues.
II parolt que du tems de S. Grégoire Je Nazianze,
les Ariens dominoient
a
la cour
&
dans la capitale,
011
ils
reprochoient aux Orthodoxes leur petit nom–
bre;
&
c'eil: ce c¡ui donna lieu apparemment
a
ce
pere de commencer {on vingt - cinquieme di[cours
contre les Ariens par ces mots :
GilJom ceux qui nous
reprochent notre pauvrué; q1li prétendem que la multi–
tude da peuplefait l'Eglifi
;
qui méprifint
le
pelit lrou–
peau.? &c.
exagération vifible de la part des Ariens ,
pui[que tous les monumens de ce tems-Ia font foi
qu'i1s avoient tres-peu de parti{ans en Occident,
&
que les Catholiques les égaloient au moins en nombre
dans 1'0rient.
L'arianlfme
y fut enfin abattu [ous le grand Théo–
dofe; enforte qu'a la nn du
IV.
fieele, les Ariens fe
trouverent réduits par les lois des empereurs
a
n'a–
voir plus ni églifes, ni éveques dans toute I'étendue
de l'empire
Romain.
LesVandales porterent cette hé–
réfie en Afrique,
&
les Vifigots en Efpagne : c'di
011
elle a [ubfiíl:é le plus long-tems fous la proteaion des
rois qui I'avoient embraífée ; mais ceux - ci l'ayant
ennn abjurée, elle s'y éteignit auffi vers I'an de Je–
{us-Chriíl: 660.
JI
yavoit pres de
900
ans qu'elle étoit enfevelie
fous fes mines, lorfqu'au commencement du
XVI.
fieele Erafme, dans [on commentaire fur le nouveau
Tefiament , parut avoir deífein de I'en tirer. Ses en–
nemis ne manquerent pas de I'accufer d'avoir remé
dans cet ouvrage des interprétations
&
des glofes
Ariennes , avec d'autres principes favorables a la
meme
héréfie.LafeuIe réponfe 'Iu'il nt a ces imputa–
tions, c'eíl: qu'il n'y avoit point d'héréfie fi parfitite–
ment détruite que
I'arianifme, nu.lla IU1irejis magis ex–
linfla quamArianorum:
ce n'étoit point a{f¡'u'er qu'elle
ne renaltroit pas, ni 'Iu'on n'el'tt nulle envie de la
reífufciter. En effet, en
1531
Michel Servet, Efpa–
gnol, publia un petit traité contre le my!l:ere de la
Trinité. Apres avoir dogmatifé en Allemagne
&
en
Pologne,
iI
vint
a
Geneve , on Calvin le nt briuer.
Servet {e montra pllttot Photinien qu'Arien. La feule
chofe qu'il avoit de commun avec les Ariens , c'eíl:
qu'il fe fervoit des m&mes armes qll'eux pour com–
battte la divinité de Je[us-Chriíl:; je veux dire des
memcs paírages de l'Ecriture
&
eles memes raifon–
nemens : mais le but
&
le fonds de fon fyíl:eme étoient
dilférens.
Voy'\'
SIlRVETISTES.
On ne peut pas dire proprement que Servet ellt
d~s fea~teurs:
mais il eíl: vrai qu'apres fa mort
00
Vlt
~aro~tre
a
Gen.ev~
un nouveau fyíl:eme
d'arianif–
"/e,e1eve
ftU'
(es prrnClpes) mais avec plus d'art
&
de
A R 1
fineífe que le fien. Ces nouveaux Ariens donoerent
beaucoup d'occupations a Calvin, parce qu'il leur
avoit lui - meme en{eigné la voie de prendre fon e{–
prit particulier pour interprete
&
juge du véritable
{ens des Ecritures. Cette feéle paíra de Geneve 'en,
Pologne ,
011
elle nt des progres confidérables :
a
la
longue elle dégénéra en focinianifme.
Voye\.
SOCI–
NIENS.
On accu[e le favant Grotius d'avoir favorifé
I'a–
rianifm.
dans fes notes fur le nouveau Teíl:ament. U
eíl: certain qu'il y éleve tellement le Pere au- deífus
du
Fils
,
'Iu'on [eroit tenté de croire qu'i1le regardoit
conur.e le {eul Dieu tout -puiífant,
&
qu'en cette
qualité il lui accordoit une grande [upériorité fur le
Verbe. Cela {uppofé, il auroit plus penché vers I'hé–
réfie des Semi-ariens que vers celle des Ariens.
Voye{
AIUENS
&
SEMI-ARIENS_
•
L'arianifme
moderne étant une (eae anti-chré–
tienne, n'eíl: toléré ni
a
Geneve, ni dans les cantons
Suiíres, ni dans le Nord , ni en Angleterre, a plus
forte raifon elans les pays Catholiques. On le profelI'e
ouvertement en Turquie , parce que les Mahomé–
tans ne croyent pas la divinité de Jefus-Chrill. Au
reíl:e fi nulle héréfie ne s'enveloppe
&
ne fe défend
avec plus de fubtilité, on peut dire c¡u'aucune n'a été
ni mieux démelée, ni combattue avec plus d'avan–
tage par les Théologiens ) tant proteíl:ans que catho–
liques.
(G)
*
ARIANO, (
G/og.
)
vilJe d'Italie au royauffilt
de Naples dans la principauté u1térieure.
Long.
3~.
49· lat .
41. 8.
*
ARlANO, (
Géog.
)
bourg el'Italie dans le Ferra–
rois fur un bras du PO. 11 donne [on nom
a
tille petite
contrée.
Long.
29. 38.
lato 4.5.
ARICA, port
&
ville de l'Amérique méridionale:
Long. 31:;.
d .
lal. mérid.
¿8. 26.
Le commerce
d'Arica
eíl: confidérable; les maga–
fins font pendant quinze jours le dépot de toutes les
richeíres du Potofi. Les marchandifes qui paírent de
Lima
&
des autres ports du Pérou
a
Arica,
[ont des
draps
&
des (erges; Quito y envoye fes lainages;
les étoffes riches y viennent d'Efpagne par les ga–
lions; il Y paire auffi de Quito du froment , de la fa–
rine, du mays, de I'acicoca, des huiles , des olives.
du fel, du beurre , du fromage , du [ucre, du mer–
cure, des firops , des connnlres,
&c.
des qllincaille–
ries, des outils , des uíl:enciles de ménage ,
&c. Cas
dernieres marchandifes viennent d'Europe a Quito.
*
ARICINA,(Myt.)
{urnomfouslequel on honoroit
Diane dans la foret appellée
Aricine,
d'Aricie, prin–
ceífe du {ang royal d'Athenes,
&
reíl:e de la famille
des Pallantides, fur qui Thefée ufurpa le royaume.
Virgile dit qu'Hippolyte époufa Aricie,
&
qu'i1 en eut
un nls apres avolr été reífufcité par Efculape. On
ajoftte qu'Aricie donna (on nom a une petite viUe
d'Italie dans le Latium,
&
a
une foret Oll Diane ca–
cha Hippolyte apres fa réfurreaion;
&
qu'en mé–
moire de ce bienfait, Hippolyte éleva un temple
a
Diane,
&
Yétablit un pretre
&
des fetes. Le pretre
étoit un e[clave fugitif 'Iui devoit avoir tué de fa main
fon prédéceífeur;
&
qUl pour prévenir celui qui au–
roit été tenté de lui fuccéder, portoit toújours une
épée nue. La fete qui [e célébroit aux ides d'AOllt
confiíl:oit
a
s'abíl:enir ce jour de la chaífe,
a
comon–
ner les bons chiens,
&
a allumer des flambeaux.
*
ARICOURI ,
(Géog.)
peuple de l'Amérique
méridionale dans la Guiane, vers lariviere desAma–
zones. De Laet dit que les
Aricouris
ne donnent pref–
qu'aucun figne de religion.
*
ARIEGE (
L') ,
riviere de France qui a fa [ource
dans les Pyrénées, paífe
a
Foix
&
a
Pamiers,
&
{e
jette dans la Garonne. Elle roule avec fon fable des
paillettes d'or.
ARIENS,
f.
m. pI. (
TMol. hifl. eceleJ.
)
héréúques