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S
EDITEUR
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d'elltr'eux,
(i
nau n'avions des raifons particulieres de pefer le mérite de celui-ci.
L'Encyclo;)~dle
de Chamber dom on a publié
a
Londre un Ggrand nombre d'Editions
rapides ; ceae Encyclopcdie qu'on vient de traduire tour récemmem en Italíen, &oqui de
nutre a ... ' u m ;rite en Angleterre
&
chez l'étranger le honneurs qu'on lui rend , n'eut peut–
etre jamais été faite , ft avam qu'elle parut en Angloi , nous n'avlOns eu dan notre Langue
de Ou",ages OUChamber a puifé fans mt!fure
&
fans choix la plus
~rande
panie de ChOles
dom
¡j
a compofé fon Diéhonnaire. Qu'en auroient done penfé no
r
ranl;OIS fur une traduc–
rion pure
&
fimple? Il eut excité l'indignation de Savans
&
le cri du Public , a qui on n'eur
préfemé fous un titre faítueux
&
nOllveau, que des nche/fes qu'il po/fédoit depuis long–
tems.
Nous ne refufol1s point
a
cetAureur la juíl:ice qui lui eíl: due. Il a bien fellti le mérite de
de l'ordre encyclopédique , ou de la chaine par laquelle on peur defcendre fans imerrup..¡
rion des premiers princlpes d'une Science ou d'un Art juíqu'a fes conféquence le plus éloi–
gnée
, &
remonter de
f(!S
conféquences les plus éloignées jufqu'a fes premiers principes;
pa/fer impercepublemem de cette Science ou de cet Art
a
un aurre ,
&
s'il eíl: permis de
s'exprimer ainft , faire fans 'égarer le tour du monde littéraire. Nous convenons avec lui
que le plan
&
le de/fein de fon Diél:ionnaire font excellens,
&
que ft l'exécurion en étoit
portée
a
un certain degré de perfeél:ion, il contribueroit plus lui feul aux progres de la vraie
SClence que la moitié des Lívres connus. Mais, malgré toure l€s obligations que nous avons
a
cet Aureur ,
&
l'urilité confidérable que nous avons retirée de fon t'ravail, nous n'avons
pu notls empecher de voir qu'il reíl:oít beaucoup
a
y ajouter. En effet, con<;oit-on
<J.uetout
ce qui concerne le Science
&
les ArtS pui/fe erre renfermé en deux Volumes
in -folio ?
La
nomenclature d'une matiere aufli érendue en fournjróit un elle feule, fi elle étoit complette.
Combien clonc ne d.oit-il pas y avoir dans fon Ouvrage d'artieles omis ou ttonqués?
Ce ne fom point ici des conjeél:ures. La Traduél:lOn entiere du Chambers nous a pa/fé
fous les yeux ,
&
nous avons trouvé une multitude prodigieufe de chofes
a
delirer dans les
Sciences; dans les Arts libéraux, un mot OU il faHoit de pages;
&
tour
a
fuppléer dans
les Arts méchaniques. Chambers a..lu des Livres , mais il n'a guere vu d'artiíl:es; cependant
il y a beaucoup de chofes qu'on n'apprend que dans le attehers. D'ailleurs il n'en eH: pas ici
des omiffions comme dans un autre Ouvrage.
Un
artide omis dans un Diél:ionnaire commut1
le rend {eulement imparfait. Dans une Ency elopédíe, il rompt l'enchalnement,
&
nuir
a
la
forme
&
au fond ;
&
il a fallu tOur 1'art d'Ephralm Chambers pour pallier ce défaur.
Mais , fans nous étendre davamage fur l'Encydopédie Angloife , nous annons:ons
que
l'Ouvrage de Chamber n'eíl: point la baf€ unique fur laquelle nous avons élevé; que l'on
él
refa jt' un grand nombre de fes artieles; que 1'on n'a employé prefqu'aucun des autreS
fans addicion, correél:ion, ou retranchement,
&
qu'il rentre fimplement dáns la claife des
Aureurs que nous avons particulierement confulté . Les éloges qui furent donnés il y a 11x
ans au limpIe projet de la T raduél:ion de l'Encyclopédie Angloife, auroient éré pour nous
un motif fuffifam d'avoir recours a cene Encyclopédie, autam que le bien de notre Ouvragé
n'en fouffnroit paso
La Partie Mathématique eíl: celJe qui nous a paru mériter le plus d'etre confervée : mais
on jugera par les changemens confidérables qui y ont été faits, du befoin que cette Partie
&
les aurres avojent d'une exaél:e révifion.
Le premier objet fur lequel nous nouS fommes écartés de l'Autetir Anglois , cieíl: l'Arbre
généalogique qu'il a dre/fé des Sciences
&
des Arts,
&
auquel nOtls avons cru devoir en
iubíl:ituer un aurre. C ette partie de notre rravail a été fuffi1amment développée plus hautJ
Elle préfeme
él
no,¡¡ leél:eur le canevas d'un Ouvrage qui ne fe peur exécurer qu'en plufieurs
Volumes
in-folio,
&
qui doír contenir un
j
oUr toures les connoi/fances des hommes.
A l'afpeé!: d'une matiere aufli étendue, il n'eíl: perfol1ne qui ne fa/fe avec r10us la réflexion
fuivante. L'expérience journaliere n'apprend que trop combien il eíl: dIfficile
a
un Auteur
de traiter profondément de la Science ou de l'An dom
il
a fait toute fa vie une étude partí..
culiere. Q ue1 homme pem donc erre a/fez hardi
&
a/fez borné pour entreprendre de traiter
[eul de toute les SClences
&
de touS les Arts
r
Nous avons inféré de-la que pour foutenir un poids auffi grand que celui que nous avions
a
porter, il étoit néce/faire de le parrager ;
&
{ur le champ nous avon jetté les yeux fUf
un nombre fuffifant de Savans
&
d'Artií1es; d'Artiíl:es habiles
&
connus par l€urs talens ; de
Savans exercés dan le genres particuliers qu'on avoit
a
confier
a
leur travail. Nous avons
diIl:ribué
a
chacun la partie quí lui convenOlt; quelques-uns meme étoient en po/feffion de
la leur, avant que nou nous chargeaflion de cet Ouvrage. Le Public verra bientót leurs
no~
,
&
nous ne craignons point qu'tl nous les reproche. Ainft , chacun n'ayant été oc–
cup ' que de ce qu'il entendoit, a ére en état de juger fainement de ce qu'en om écrit les
Ancjen
&
les Modemes,
&
d'ajouter aux fecours qu'i! en a tirés, des connoiíI"ances puúées
Tome
1.
E
ij