ACC
oífeufes répandnes dans les arteres, dans les mem–
branes, dans la fuperncie de la plllpa¡-t des os, fm–
tout des vertebres,
&
quelquefois dans les parties
les plus molles, comme on l'a obfervé dans toutes
les parties elu corps.
C'eíl: la voie natureIle qui conduit a la mort,
&
cela eloit
~rriver
¡orfgue le crem elevient plus com–
paa ; glre fa force n'augmente pas a proportion des
réfi1l:ances gu'il rencontre ;
&
que par conféquentil
fuccombe (ous la charge. Lorfc¡ue le poumon, qui eíl:
moins (lúceptible de dilatation, réfiae au ventricule
droit du creur , de m&me que tout le fyfreme des ar–
teres capillaires, qui d'aillems font beaucoup de ré–
fiíl:ance au crem , le mOUvel\lent du {ang fe ralentit
in{enGblcment, il
s'arn~te,
&
le {ang s'acClllllule {ur–
tout dans le ventricule droit, parce c¡u'il ne trouve
plus de paírage libre par le poumon, juíqu'a ce qll'en–
fin
le creur palpitant pendant quelque tems , le fang
s'arr&te , fe coagule,
&
le mouvement du cccur ceíre.
La nature a prefc¡ue marqué le terme allquel tous
les animaux doivent arrivel' : on n'en {ait pas bien
les raifons. L'homme qui vit long-tems vit naturel–
lement deux fois plus que le brellf
&
que le cheval ,
&
il s'en eíl: trouvé aírez fréquemment qui ont Véctl
cent ans,
&
d'autres
'1m
(ont parvenus a 150. Les
oifeallx vivent plus long-tems que les hommes ; les
poiírons vivent plus qtle les oifeaux, parce qtl'au
liell d'os ils n'ont que des cartilages ,
&
ils croiífent
continllellement.
La durée totale de la vie peut {e mefllrer en que!–
que fa<¡on par celle dtl tems de l'accroiírement. Un
arbre ou un animal qui prend en peu de tems fon ae–
croiífement, périt beaucoup pllltot qtl'un autre au–
quel il faut plus de tems
~our
croítre. Dans les ani–
maux comme elans les vegétallx , l'accroiírement en
hallteurea eelui qui
ell:
achev~
le premier. Un ch&ne
ceífe de grandir long-tems avant qu'il ceíre de groffir.
L'homme crolt en hautcur jllfqtl'a feize Oll dix - huit
ans ,
&
cepenelant le dévcloppement emier de tou–
tes
1~5
pat1ies de fon corps en groíreur , n'eíl: achevé
qu'a trente ami. Les chiens prennent en llloins el'un
an lem accroiífement en longueur ;
&
ce n'eí!: que
dans la feconde année qu'ils achevent de prendre
leur groífeuf. L'homme qt!Í eí!: trente ans
a
croitre,
vit c¡uatre-vingts-dix ans ou eent ans; le chien qui ne
I=ro1t que pendant eleux ou trois ans , ne vit auili que
di:" ou douze ans :
iI
en eH ele meme <,le la ph'tpart des
autres anima\LX. 1:es. póiírons qt!Í ne ceífent de cro1-
tre qu'au bout
d~un
tres-grand nombre d'années , vi–
vent des íieeles,
&~.
conune nOllS I'avons déja inG–
nué. Cette LOllgue elurée de l€:;ur vie doit dépendre de
la
eOIl1l:itutio~ parti~uliere
de lenrs arr&tes , c¡ui 1)e
prenoent jamais autap.t
~~
folid'Íté gue les os d\,!s ani–
maux telTefrres.
Lesanimáux c¡ui n<; produifent qu'un petit nombre
de fretus , prennent la plus grande p,artie de leur ac–
croiírement,
&:
meme lem aceroiífement tout entier,
avant
qu~
d'&tre el1 état d'engendrer ; au lieu c¡ue les
a1}Ímaux qtti multiplient beaucoup, engendrent avant
memI¡! que lem corps. ait pris la fpoitié , ou
m&me
le
quart de fon a\:croiífement. L'homme, le cheval , le
hq:t¡f, l'ane, le pouc, le bélier, ne (ont capable!i,
d'engendrer qtle quand ils ont pris la plus Rrande par–
tie de leur accroiíre,ment;
if
e!1
dI:
,de meme des pi–
geons
&
des
at~tres
oi(eaux qui ne produifent c¡u'un
petit nombre d'a!ufs: mais ceux c¡ui en proell!Ífent
un grand no_mbl'l'! , coml1le les coc¡s, les poules, les
poiífons ,
&c.
engendrent bien pllltot. Un
coc¡
eí!:,
\:apable d'engendrer
a
l'age de.
tI~ois
mois,
~.
il n'a)
pas alors pris plus d'un tiers de (on accroiífement ; un
poiífO
I1
c¡ui doit au bout de vingt ans pe(er
tr~n~éJi:
vres , engendre des la premiere oula fec.onele année ,.
~
cependant il ne peCe peut-etre Ras alors une delni-_
ltvre. Mais il yauroit des ob(ervations particulieres
T~m~
l • .
•
ACC
a
farre fm I'accroilrement
&
la durée de 'Ia vie des
poifions : on peut teeonnoltre
a
peu pres leur age en
examinant avee une loupe ouun microfcope les cou·
ches annuelles c10nt font compo(ées leurs écailles:
mais on ignore juíqn'olt il peut s'étendre. On voit
des carpes chez M. le Comte de Maurepas , dans les
foírés de fon chateau de Pontchanrain , qui ont au
moins cent cinc¡uante ans bien avérés,
&
elles pa–
roiffent auffi agues
&
auffi vives que des eaJ:pes or–
dinaires. Il ne fallt pas dire avec Leuwenhoek, que
les poiírons {ont immortels, ou du moins qu'ils ne
peuvent monrir de vieilleíre. Tout c10it périr avede
tems; tout ce 'lni a eu une origine, une naiírance ,
un commencement , doit arriver
a
un but,
a
une
mort, a une fin: lllais
iI
eí!: vrai qtle les poiírons vi–
vant dans un élément uniforme,
&
c¡u'étant a l'abrí
des grandes viciffitudes
&
de toutes les ¡njures de
l'aLr, ils doivent fe conferver plus long-tems dans le .
m&me état que les autre; anIDlaux:
&
Gees'viciffitu–
eles de
l~r
10nt, comme le prétenelun grand Philo–
fophe (le Chancelier Bacon)
(fYoyeÚOIl traitJde la ')Iie
&
de la more)
les principales cauCes c1e la deíl:ruc–
tion des &tres vivans , il
ea
certain que les poiírons
étant de tous les animaux eeux qui y font les moins
expofés, ils doivent durer beaucoup plus long-tems
que les autres. Mais ce qui doir contribuer encore
plus a la longue dnrée de leur vie , c'eí!: que lems os
font d'une fubfraJ1Ce plus molle que ceux des autres
animalLX,
&
qu'ils ne fe durciflent pas ,
&
ne el1an–
gent pre('lue point du tOllt avec l'age. Les arr&tes des
poiírons s'allongent , groírtírent,
&
prennent de I'ac–
croiírement fans prendre plus de folidité, du moins
feniiblement; au lieu qtle les os des autres animaux,
auffi bien que toutes les autres parties folides de leurs
corps, prennent toújours plus de dureté
&
de foli–
dité :
&
ennn lor[qu'elles font ab(olument relllplies
&
obíl:ruées, lemouvement ceile,
&
la mort fuit. Dans
les arr&tes au contraire cette augmentation ele
foli~
dité , cette replétion, cette obí!:maíon qui eí!: la caufe
ele la mort natllrelle , ne fe trouve pas ,
Ol!
du moins
ne fe tait que par degrés beaueoup plus lents
&
plus
infenGbles,
&
il faut peut-&tre bealleoup de tems
pour qtle les poiírons arrivent
a
la vieilleíre.
La mort eíl: donc d'une néceffité indifpenfable fui.
vant les lois des corps qui nous font connues , quoi–
c¡ue la difft':rente proportion de la force du creur aux
parriesfolides, la coaíon des alimens, le caraaere du
fang, la chaleur de I'llit extérieur
j
puilrent plus
6)U
moins enéloigncrle terme.Enconféqllencede ces lois,
les vailleaux les plus petits devoienr etre compl'imés
par les plus gros, le gluten devoits'épaiffir infenGble,
ment, les parties aqlleu(es s'évaporer ,
&
par con–
féqu~nt
les fi!ets elu riífu cellulaire s'approeher de
plus en plus. Au reil:e , un régime de vie,tranqlI1l1e,
qui n'eíl: point troublé par les paffions de I'ame
&
par les mouvemens violens du eorps; une nourri–
ture tirée de végétaux; la tempérance
&
la frakheur '
extérieure, peuvent emp&cher les folides de devenir '
Gtot roides , fufpendte la fecherefie
&
!'acreté dI!
fango
'
Eí!:-il croyable qu'il naiífe ou renaiíre de n9uvel–
les parties dans le cqrps hllmain ? La maniere
d~nt
les polypes ,
&
prefqtle toute la familIe des teí!:a-cees
fe reprodui[ent; la régénération des vers, des cbe–
nilles, eles [erres des écreviífes ; touS les différens
changemens 'lui arrivent
a
l'efromae, la reproduc–
tion des queues des léfards ,
&
des os qui occupent
la place de ceux que I'on a pe.rdus, prouvent-ils qu'ils
fe
fait une pareille régénération dans routes les par–
~ies
des 'corps animés? doit-on lui attribuer la répa–
ration naturelle des cheveux ( qui font des paTties>
or.gal1iC¡'les) eles
~)l1g1es
, des p!umes, la produaion
des.nonveHeschalrs dansles plales, celle de la peau,
la
ré~lllaion
du,
fcrQ~ulTI",
le cal des os? La .qneftiof\
-
M