![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0156.jpg)
S8
ACC
l es 1icnnes. La force inconnue} quelle
~lI'eUe
puiit'e
el"re, qui met les
partie~
des corps animes en mOllve–
mcnt , parolt produire un plus grand elfet dans le fre–
tus c(ue dans l'adulte , dans leque! tous les organes
des !en{ations s'endurciífent, tandis qu'ils font extre–
mement tendres
&
fenfibles dans le fretus. Telles {ont
l'reil, I'oreille, la peau, le cerveallmeme. Ceci ne
peut-il pas encore s'expliquer, en ce que le fretus a
la tete plus grone , par le rapport plus grand des nerfs
¿¡es jeunes animaux au reíle de leurs parties?
Ne doit-il clonc pas arriver que le creur fai{ant ef–
fort contre des vaiífeaux muqueux il les étende aifé–
ment, de meme que le tiífu cellulaire qui les envi–
t onlle ,
&
les libres mllfculaires alTofées par des vaif–
íeaux? Or toutes ces parties cedent facilement,parce
qu'elles renferment peu de terre
,&
qu'au contraire
elles (ont chargées de beaucoup de gluten qui s'unit
(1.{
qui fe pr&te ai{ément. L'offilicatiol1 doit donc fe
íiiÍre lor{que le {uc gelatineme renfermé entre deux
vaiífeaux paralleles, devient oifeux
a
la {uite du bat–
tement réiteré de ces vaiífeaux. Les os s'accroiifent
lor{que les vaiífeallx placés le long de leurs libres
'Viennent
a
etre étendus par le creur; ces vaiífeaux
en effet entralnent alors avec eux les libres o!l'eu(es ,
ils les allongent,
&
elles repou!l'ent les cartilages qui
limitent les os
&
toutes les autres parties qui, quoi–
que cellulaires, font cependant élaíliclues. Ces libres
s'étendent entre leurs épiphy{es,de forte qu'elles les
rondent pluscourtes, mais plusfolides. Tel eílle mé–
chanifme par lequclles parties du corps s'allongent ,
&
par lequel il le forme des intervalles entre les li–
bres o!l'euIes, celllllaires
&
terreu{es qui {e font al–
Iongées. Ces intervalles {ontremplis par les liquides,
(llli font plus vi{qlleux
&
plus gelatineux dans les jeu–
nes animaux que les adultes. Ces liquides contraétent
done plus facilement des adhérences ,
&
{e moulent
fur les petites cavités dans le{quelles ils entrent. La
10upleílc des os dans le fretus, la facilité avec laquelle
lis fe confolident, la plus grande abondance du {ue
glutineux
&
de l'humeur gelatineufe dans les mem–
bres des jeunes animaux,
&
le rapport des cartila–
ges aux grands os , font voir que les os dans les jeu–
nes fujets {ont d'une nature plus vifqueu{e que dans
les vieillards: mais plus l'animal approche de l'ado–
lcfcence,
&
plus l'accroi!l'ement fe faít lentement. La
roideur des parties qui étoient fouples
&
flexibles
dans le fretus; la plus granr'e partie des os qui au–
paravant n'étoient que des cartilages , en {ont des
preuves. En effet, plufteurs vaiifeaux s'affaiífant
iI
la {uite du battement des gros troncs qui lem font
voiftns,ou aans les membranes defqucls ils {e
difui–
~uent,
ces vai!l'eaux {ont remplacés par des parties
folides qui ont beaucoup plus de conftfrance. Effec–
tivement le fue o!l'eux s'écoule entre les libres o!l'eu–
fes; toutes les membranes
&
les tlmiques des vaif–
feaux font formées d'un tiífu cellulaire plus épais :
d'aillenrs, une grande quantité d'eau s'évaporant de
toutes les parties, les lilets cellulaires {e rapprochent,
ils s'attirent avec plus de force, ils s'uniífent plus
étroitcment, ils réftílent davantage
a
leur fépara–
lion; I'humeur glaireu{e , qui eíl adhérente aux os
&
<lUJ(
parries folides, fe feche; la compreffion des ar–
teres
&
des mlúcles diffipe le principe aqueux: les
parties terrelúes {ont en conféquence dans un plus
grand rapport avec les autres.
Tomes ces cho{es {e pa/Tent ainft ju{qu'a ce que
lesforces du creur ne {oient plus {uffi{antes pour éten–
dre les {olides au-del1l. Ceci a lieulor{que les épiphy–
fes cartilagineufes dans les
os
longs , fe {ont infeníi–
blement diminuées au point qu'elles ne peuvent I'e–
tre davantage ,
&
que devenues extremement min–
~es
&
tres-dures , elles (e réfiílent
a
elles-m&mes,
&
au
creur en m&me tems. Or comme la meme cau{e
agit
de meme
[ur
tontes les parties
du
)Qrps )
fi
011
ACC
en excepte un petit nombre, tout le ti/Tu cel1ulau.e;
toutes les membranes des arteres, les libres
mufcu~
laires , les nerfs, doivent acquérir infenfiblement la
con{úl:ance cju'ils ont par la fuite ,
&
devenir tels que
la force du creur ne foit plus capable de les étendre.
Cependant le tiífu cellulaire lilche
&
entrecoupé
de pluftems cavités, fe prete dans différens endroits
a
la graiife qui s'y innnue,
&
quelcjuefois au fang ;
ce ti!l'u fe gonfle dans différentes parties ; ainfi quoi–
qu'on ne croi!l'e plus, on ne lai!l'e pas de groífu.
Il
parolt que cela arrive, paree que l'accroiifement
n'ayant plus lieu, il fe fépare du Jang une plus petite
quantité de {ues nomriciers , il reíle plus de matiere
pour les {ecrétions; la réíifrance que trouve le fang
dans les plus petits vaiífeaux, devient plus grande
par lem endurci!l'ement: les lecrétions lentes doi–
vent alors etre plus abondantes, lerapport delafor–
ce du crem étant moindre , pui{que la roidem des
parries augmente la réftílance ,
&
que d'ai1lems la
force du creur ne parolt pas devenir plus grande. En
effet, le creur eíl un mufcle qui tire principalement
fa force de
{a
fouple!l'e , de la grande quantité du {ue
nerveux qui s'y difuibue, eu égard
a
la {olidité de
la partie rouge du {ang , ( comme nous le dirons ail–
lems ). Or bien loín que la vieille!l'e augmente tou–
tes ces chofes, elle les diminue certainement: ain/i
le corps humain n'a point d'état lixe , comme on le
pomroit penfer. Quelclues vaiíleaux font continuel–
lement detruits
&
fe changent en libres d'autant
plu~
folides , que la preffion du poids des mu{cles
&
du
cceur a plus de force dans différentes parties : c'eíl
pom cela que les parries dont les ouvriers fe fervent
plus fréquemment fe roidi!l'cnt ; le ti!l'u cellulaire.cJ.e–
vient auffi continuellement plus épaís , plus dur;
l'humem glutineufe plus {eche
&
plus telTeufe; les
os des vieillards devienJ1llnt en conféquence roides ;
les cartílages s'offilient. Lor{que le gluten, dont tou–
tes les parties riennent leur {ouple!l'e , vient a &tre
détruit, elles deviennent dures , le ti!l'u cellulaire
meme du cerveau , du crenr , des arteres, font dans
ce cas ; la pe{anteur {pécilique des différentes parties
du corps devient plus grande,
&
meme celle du
cryfrallín : enlin la force attrafuve des particules glu–
tineu{es des
li~uems
du corps humain diminue par
les alimens Cales dont on a fait ufage, par les boiífons
inflammables , par les exces de tout genre. Le fanO'
dégénere done en une ma!l'e friable,acre,
&
qui n'eft
point gelarineu{e : c'eíl ce que font voir la lenteur
des cicatrices des plaies
&
des fraétmes, la
mau~
valle odelu de l'haleine, de l'mine , la plus grande
quantité des fels du {ang , la diminution de fa partie
aqueufe,
&
I'opacité des humeurs quiétoient alttre–
f-ois tran{parentes.
C'eíl pourc¡uoi les ligamens intervertébraux ve–
nant
a
{e {écher ,
a
{e dmcir ,
&
a s'offilier , ils rap–
prochent ín{erúiblement en devant les vertebres les
unes des autres ; on devient plus petit
&
tout cour–
bé. Les tendons deviennent trcs-tranfparens , tres–
durs
&
cartilaginelL\: , lor{que le gluten qui étoit dans
l'interílice de leurs libres eíl pre{que détruit. Les
libres mu{culaires , les vai!l'eaux ,
&
{urtout les ar–
teres, deviennent plus dmes , l'eau 'luí les rendoit
molles étant diffipée: elles s'offilient meme quelque–
fois. Le ti!l'u cellulaire lfiche {e contraéte, forme des
membranes d'une tiílllre plus {elTée: les vaiífeaux
excréteurs {ont en conféquence comprimés de part
&
d'autre,
&
leurs petits orilices {e fermel].t: la fé–
chere!l'e des parties diminue donc les fecrétions né–
ce!l'aires du {ang, les parties {e roidiífent , la tempé–
ratllre du {ang devient plus {eche
&
plus terreule;
de maniere qu'au Iieu de l'hlUneur que le {ang dépo–
{oit auparavant dans tomes les parti¡;;!1 du corps,
il
n'y porte plus qu'une vraie terre , comme on le (ait
par les epdnrciífemens qui arriyent ) par les croíhes
pírelúe¡,