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'A B S

fes,

c'efi-~-dire

le point A , duque! on cornmencc

a

les comprer , (oit le (ommet de la courbe, ou ce

(Lui revient au m&me, le point oh elle efi rencon–

o'ée par Ion axe. Car íi on prenoit I'origine des ab(–

cifres au centre, comme cela (e fait fouvent,

alors les deux rhéoremes précédens n'auroient phl$

1ien.

(O)

A BS E

N

e

E,

f.

f.

en Droit,

en I'éloignement de

quelqu'un, du lieu de (on domicile.

Voye{

ABSENT

-&

PRÉSENT.

L'

alfen

a

efr pré(uméc: en matiere de pre(cription ;

<&

c'efr

a

celui qui ['allegue pour exception,

a

prou'

ver la pré(ence.

Celui qui efr abCent du Royaume avec l'íntention

'de n'y plus retourner, efr réputé étranger: mais il

n'efr pasréputé mort. Cependant

Ces

héritiers ne laii:

(ent pas par provifion de partager (es biens. Or on lui

pré(ume I'intentíon de ne plus revenir ,s'il s'efr fait

naturaliCer en pays étranger,

&

ya pris un établilTe–

tnent frable.

(H)

. ABSENT adj.

en D roit,

íignifie en général,

'lui–

-conque eJl éloigné de fon domieile.

ABSENT,

en matiere de prqcription

,

Ce dit

de eelui

Sui

eJldans uneautre Provinee que eelle ou eJl Le po.ffef!eur

¿ejon h¿ritage. Voye{

PRESCRIPTION {; PRÉSENT.

Les ab(ens qui le font pour I'intér&t de l'Erat, (ont

réputés pré(ens ,

'luoties de eommodis eorum agicur.

Lorfqu'il s'agit de faire le

parta~e

d'une (uccellion

on

un abCent a intér&t, il faut difhnguer s'il ya une

certinIde probable qu'il

Coit

vivant, ou íi la probabi.

lité au contraire

eíl:

qu'il foit mort. D ans le premier

'cas il n'y a qu'a le faire alligner a

Con

dernier domi–

''Cile, pour1'aire ordonner avec lui qu'il (era procédé

au partage, Dans I'autre cas, (es co-héritiers parta–

geront entre-eux la (uccellion, mais en donnant cau–

lion pour la part de

I'alfent.

Mais la mort ne (e pré–

fume pas (ans de fortes conjefrures ;

&

s'il refre quel–

que probabilité qu'il plúlTe &tre vivant , on lui réfer–

.ve fa part dans le partaqe,

&

on en laiife I'admini(–

lration a (on héritier prefomptif, lequel aulli efr

obll–

gé de donner caution.

(H)

Lorfque M. Nicolas Bernoulli, neveu des célebres

Jacques

&

Jean Bernoulli, fOlItint a Bale en 1709 fa

the(e de Dofreur enD roit; comme ilétoitgrand Géo–

metre, auffi-bien que Juri(confulte, il ne put s'em–

')J&cher de choiúr une matiere qui admlt de la Géo–

métrie.

Il

prit donc pour (ujet de (a thefe

de

ufit

artis

conjeélandi in Jure,

c'efr- a -dire,

de t'apptieatio/Z

da

calcul des probabilités aux malieres de Jurijpmdenee,

&

le troifieme chapitre de cette thefe traite du

tems

Ol!

un alfent doit tere réputépour mort.

Selon lui il doit &tre

cenfé te! , lorfqu'il y a deux fois plus a parier qu'il efr

mortque vivant. Suppo(ons done un homme parti de

Con pays a I'age de vingt ans ,

&

voyons fuivant la

'lhéorie de M. Bernoulli , en que! tems il peut &tre

cenfé mort.

Suivant les tables données par M. D eparcieux de

l'

Académie Royale des Sciences , de 814 pedonnes

vivantes

a

I'~ge

de lO ans , il n'en refre a l'age de

,71

ans que

17

r , qui font

a

peu pres le tiers de 8 r4 ;

donc il en efr mort les deux tiers deplús lO ju(qu'a

71;

c'efi-a-dire en

)2

ans ; donc au bout de 52 ans

-il y a dellx fois plus

a

parier pour la mort que pour la

vie d'un homme qui s'abCente

&

qui di(parolt a lO

ans. J'ai choiii iei la table de M. Deparcieux,& jel'ai

yréférée

a

celle dont M. Bemolllli parolt s'etrefervi,

fle co.ntentant d'y apphqller (on rai(onnement: mais

Je crolS notre calcul trop fort en cerre occafion

a

un

certain égard, & trop foible

a

un autre; car

1°.

d'un

coté la table de M.Deparcieuxa été faite tur des Ren–

.tiers de tontines qIlí, comme ille remarque lui-m&–

me, vivent ordinairement plus que les autres, parce

que I'on ne met ordinairement a la tontine que quand

on

dlaífez

bien conftitué pOUI' fe flater d'une longue

ABS

"ie. Au contraire,

il

Ya

a

parier qll'un homme c¡ui

efr abfent,

&

qui depuis long-tems n'a donné de

fe~

nouve!les

a

(a famille, efr au moins dans le malheur

ou dans I'indigence, qui joints a la

fati~uc

des voya–

ges ne peuvent gllere manquer d'abreger les jours.

1°. D'un mItre coté je ne vois pas qu'il fuffife pour

qu'un homme (oit cenfé mort , qu'il y ait fculement

deux contre un a parier qu'ill'efr, furtout dans leeas'

dont il s'agit. Car lorfqll'il efr queilion de difpo(er

des biens d'un homme,

&

de le dépouiller fans autre

motifgue (a longue ab(ence , la loi doit toiIjours (up–

po(er 111 m011 certaine. Ce principe me parolt fi évi–

dent

&

fi jufte, que fi la table de M. Deparcicux n'é–

toit pas faite flIr des gens qui vivent ordinairement

plus long-tems que les auo'es, je croirois que

I'abfent

ne doit etre eenlé mort Cj1Ie dans le tems 011

il

ne refre

plus aucune des 814 perfonnes agées de vingt ans ,

c'efr-a-dire a 93 al1S. Mais comme la table de M. De–

parcieux feroit dans ce cas trop favorable aux ab–

fens, on pourra ce me (emble faire une compen(a–

tion , en prenant I'année 011 il ne refre Cj1Ie le quart

des 814 perfonnes, c'efr-a-dire environ 7

í

ans. Cette

quefrion (eroit plus facile

a

décider

Ii

on avoit des

tables de mortalité des voyageurs : mais ces tables

nous manquent encore , parce qu'elles (ont tres-dif–

ficiles

,&

peut-etre impoilibles dans I'exécution.

M. de Buffon a donné a la fin du troilieme volume

de (on Hifroire Naturelle, des tables de la durée de

la vie plus exafres & plus commodes que celles de

M. Deparcieux , pour ré(oudre le probleme dont iI

s'agit, parce qu'elles ont été faites pour tous les

hommes (ans diil:infrion,

&

nOh pour les Rentiers

Ceulement. Cependant ces tables feroient peut-&tre

encore un peu trop favorables aux voyageurs, qui

doivent genéralement vivre moins que les mItres

hommes : c'efr pourquoi au lieu d'y prendre les

t

comme nous avons fait dans les tables de M. Depar–

cieux, il (eroit bon de ne prendre que les

t ,

ou peut–

etre les

i.

Le calcul en eH aué

a

faire; il nous fu!fit

d'avoir indiqué' la méthode.

(O)

*

D'ailIeurs la folution de ce probleme fuppofe

une autre théorie fuI' la probabilité morale des év¿"

nemens Cj1Ie celle qu'on a fuivie jufqu'a pré(ent. En

attendant que nous expofions a I'article PROBABI–

LITÉ cette théorie nouvelle qui efr de M. de Buffon,

nous allons mettre le lefreut en état dc (e futisfaire

lui-m&me (ur la quefrion pré(cnte

des abjims reputds

pour morts

,

en lui indiquant les príncipes qlI'il pom-'

roit Cuivre.

Il

efr confrant que quand il s'agit de déci–

der par une (uppofition du bien-etre d'lln homme Cj11i

n'a contre lui que fon abfence, il faut avoir la plus

grande certitllde morale poilible que la (uppofitioll

efr vraie. Mais comment avoir cette plus grande

certinlde morale poffible? 011 prendre ce

maxim/U/Z

¡J

eomment le déterminer? Voici comment M. de Buf–

fon veut qu'on s'y prenne,

&

I'on ne peut douter

que (on idée ne (oit tres-ingéniellfe,

&

ne donne la

folution d'un grand nombre de quefrions embarraf–

(antes, telles que celles du probleme (ur la (omme

que doit parier a croix 011 pile un joiieur A contre

UIl

joiieur B qui lui donneroit un écu,

fi

lui B amenoit

pile du premier coup; deux écus,

Ii

lui B amenoit

encore pile au (econd coup; quatre écus , fi lui B

amenoit encore pile au troilieme , & ainfi de (uite :

cal' il efr évident que la mire de A doit etre détermi–

née fur la plus grande certitude morale poffible que

I'on plliife avoirCj1Ie B ne paifera pas un certain nom–

bre de coups ; ce qui fait rentrer la quefrion dans le

fini,

&

lui donne des limites. Mais on aura dans le

cas de

l'alfent

la plus grande ce11inlde morale poili–

blc de (a mort, ou d'Im évenement en général, par

celui ohun nombre d'hornmes (eroit alTez grand pour'

qu'aucun ne craignlt le plus grand malheur ,

~ui

dtr–

vroit cependant aniver infailliblement

a

un d entre-

·e\l."-