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C O N
Les nrnins un_ pm gralfes
&
longues , !cs doigts
greles
&
degages , .avec de petites folfettes au bas de
chaque doigt lur le delfus de la main quand elle dl:
ouverte ,
&
de petites bolfes au-dedans de la main.
La
co11formation
du ventre ell: d'etre eleve aux fem–
mes
&
moins eltve aux hommes. II en ell: de meme
de Ge qu'on appelle la
crozpe.
Les cuilfes
&
les jambes lone auffi plus grolfes aux
femmes qu'aux hommes.
La tai lle ell: plus fir.e aux femmes
&
!es hanches
font plus avancees ; les hommes l'ont plus longue que
Jes femmes.
Les jambes , rant aux hommes qu'aux femmes ,
doivenc
•em:
mediocrement longues ,-
&
garnies d'un
gras qu i n'air poinc trpp de foil lie ; Jes femmes ce–
pendanc
les ont ordinairement plus gro!fes que ks
hommes, ce qui n'e!l pas une perfrCtion.
Les picds doivenc
em:
menus
&
degages, mais d'une–
longueur mediocre.
L a n'ature varie beaucoup dans la
confo1·111(llio11
de
chacune de ces parries;
&
pour cornmrncer par I
tete , ii y en a de pointues
&
pyramidab: on en voit
de quarrei:s, de· rondds, d'ovales , de larges , d'etroi–
tes , de gro!fes , de petites;
ii
y
en a de plus plates
par tjerriere,
&
de cdles-Ia ks unes
font tout-a-fait
plates , les autres le font kukment elll hallt, les au–
tres plates en ba5 ieulemeot ;
&
d'autres enfin plates
en haut'
&
en bas , mais de maniere qtie cet appla–
ti!I'cment ell: interrompu par une rondeur horizontJle ,
enforte que ce font dcux appbtiffcmens l'un fur l'autre.
Les fronts fon t ou grands, ou petits , ou convexes ,
ou plats, ou creux,
&
pa1!mi les convexes on en voit
de boffus en forrne de calebafles. II
y
a des fronts
quarres ,
iJ
y
en a de bifcornus , de larges, d'erroirs,
de longs , de courts : ii y en a qui ont une eminence
.:oico:~que
cote ,
~ux
uns plus apparente, aux amres
Les fou rcils font ou droits , ou en arcade, ou longs ,
OU COllrts , OU
!11inces , OU epais ,· OU unis , OU rabo–
teux. IJs font OU prefque joints J'un
ii
l'autre , OU me–
diocm'nent lepares ,•ou rres.fepares.
Les nez ne font pas moins dlffcrens entr'eux. II
y
en a de longs, de courts , d'enfonces
&
de faill,ins.
II
y
en a
d~
rabattus j ufq ues fur la lev re fu!Jerieure ,
&
quelquefois prefque jufques fur
l'inffrieure, com–
me s'ils alloienc entrer clans la boud1e. II
y
en a' de·
druits, <le boffus , de roods
&
d'aigus. On en voit de
plats par-deffus cornme une regle , de gros au milieu,
de gros par le bout, de delies proche les fourci ls , de
delies par en ba1 ,
&
gros par en haut.
~1elques-uns
font un pm applatis fur
le
haut comme un cachet.
D'amre
font raboteux en cet endroit comrhe feroit
une petite plaque inegakment elevec par les bords.
JI en ell: de rdeves plus hallt ou plus bas ctue le mi–
lieu, de releves fur le milieu ou aquilirls , de retrouf–
fes en -piecl de marmite, de recour.bes en bee de cor–
bin ,
&
de plats ou camus.
Les nez variem auffi 9eaucoup par rapport aux na–
rines; car eJles font OU eva(ees , OU etroiteS , Oll eotre–
deux. II y en a de hautes , de balfes , de retroulfees ,
de rabattues. On en voic dont
le
ddfus , au lieu d'e–
tre de niveau
avec
la· colonne du nez , ell: ceintre en
formc d'arcade ,
&
lai!fe voir pre(que tout
le
dedans
de la c!oifon du nez.
Les yeux font OU petits' Oll grands ' Oll
rnediocres.
Jls font ou enfonces , ou
a
Aeur Je tcte , ou comme
fortant de la tece , ou tenant le milieu entre ces deux
exces. Ils font · ou gris, ou blellS , roux, noirs ,
&c.
Les paupieres font ou fans cils , ou revttues de cils ,
&
ces cils fon t, ou longs , ou courts , ou toufus , ou
tla1rfemes.
La bouche efl: ou grande, ou petite, ou
m~diocre ,
die ell: ou faillante , ou eofoncee.
Les levres fon t ou relevees , ou pbtes , ou entre–
deu x. On en voit d'egales, enforce que l'une n'avance
point fur l'autre; d'inegaks, enforte que la fuperieure
C ON
ueborde for l'inferieure, ou l'inferieure fur la fupe
rieure. II
y
a des levres
renverlees en-dehors , d'au–
rres rabattues en.dedans. ' II
y
en a de groffes
&
de
menues.
Les joues font ou pleines, ou creufes, ?U jouftues;
ferrncs , molla!fes,
&c.
La pomette des 1oues
ell:
ou
mediocrement , OU exceffivement fail!ante.
' Le menton ell: ou long , OLl
court;• retire en ar–
riere , avance en.devant, de niveau avec la levre in–
ft:rieure. II ell: avec un petit creux au bout, ou fans
ce creux. On le voit quelquefois pointu ou rond. La
pointe en ell: ou rdevee en forme de menton de bouis,
ou fimplement pointue.
Les oreilles font OU
larges , OU etroices ' OU medio–
cres , OU
faillantes , Oll pJaqUees , OU groffes, OU de-
Jiees.
·
Le col ell: long ou court , .maffif ou grele.'
La poitrine ell: ami:-le OU etroite' plate OU relevee.
Les epaules font couchces en arriere , ou vouttes,
larges Oll etroites.
L a taille ell: ou grolfe
&
ramalfee, fine
&
deliee ,
ou courte ou longue.
Les hanches font OU elevees ' OU deprimees.
Le derriere ell: avaoce on rabattu.
Les jambes
for>t greles ou maffives ,
longues ou
COUrtt:S , OU d'une ma!fe mediocre: fur quoi il
e(]:
ii
remarquer que , lorfque le col ell:
long , les jambes
&
les oreilles fonr longues aum.
Les pieds foot longs ou courts, gros ou menus ,
larges d'afliette, ou droits, ou entre-deU;it.
De ces diffcrenres
conformatio11s ,
tant pour la tece
que pour le re!l:e du corps , ii n'en ell: aucune qui
ne Coit dans !'or.ire de la nature par rapport aux au–
tres parties,
&
qui n'ait avec ces memes parties uoc
proportion necelfaire. Si , par exemple, une perfonne
ell: d'une taille grolfe
&
courte ,
la meme forme
fo
remarquera dans chacun <le
(es
membres, on lui trou·
vera k s bras courts
&
gro5 , les mains larges
&
grof–
fes, !es
doig~s
courts
&
gros. Une perfonne qui (era
grande
&
deliee aura les membres
longs
&
menus;
eelle qui (era d'une tai!le medio
0
cre, ks aura pareil"
lernent mediocres.
De tolls les hommes, ii ell: bien rare d'en rrou vec
deux qui re reffembleo t eouercment pour le vifage ,
ou pour la flarure, ou la voix. Chaque vifage ell: for·
me
de lone que' qudque laid qu'il paroiffc, pourvu
qu'il ne Coit point defigure par quelque accident, on
ne fauroit, fans
le
rendre cfifforme,
y
rien changer
pour
le
rendre plus beau, parce que dans
fa
laideur
· meme , la nature a obferve une fyinmecrie fi exACte,
qu'on ne peut raifonnablement
y
rien
trouvtr•
a,
re–
el
ire. Si, par exemple , on pretendoit alonger le nez
d'un camus, on ne feroit rien que de diffo1·me , parce
que ce nez etant alonge , n'auroit plus de fymmetrie
avec les autres parties du vifage , lefquelles el'aot d'uoe
certaine grandeu r
&
ayant certaines eleva1ions ou cer–
tain~
enfoncemens , demandenr que
le nez leur foir
proportionoe. Ainfi, felon certaines regles' tres-parfaiJ–
tes ,
llll
Camus doit etre tel ,
& ,
felon 'ces
regles,
c'e!l: un vifage regulier, qui deviendroit mon!l:rueux',
fi on lui faifoit le nez aqui lin.
Ceci fait voir qu'on ne doit jamAis
regarder
d~ns
un homme comme des defams reels,
ks
defa~-rs
ap–
parens de Con
corps , parce que fcn1 veii " ce qu'vn
croit un defaut , ell: une perfection· aLI jugement de
la verite.
.
Q.uAnd la nature forme on vifage, el1'e
'/ garde des
rre(mes qui ne fauroienc compofer qu'un tout tre -
parfait par rapport aux .deffeins 9u'elle a.
~e
les
hommes en jugent ce qu'il k ur pla1ra:
q~1e
les Fran–
i;:ois, par exemple , mepri(eot le oez
camu~
&
les pe–
tits yeux ; que ks E:hinois Jes eflimenrJ ·ce font des
bifarreries de l'efp rit humain; mais
fi
!'on
en revientaux principes , on trouvera qu'il y a divers
-0rdres.debeame, comme
ii
y
a divers ordres dao
s l'arch1re–'ture. Ainfi la nature ayarit garde li:s regles ,
le
vifage