Table of Contents Table of Contents
Previous Page  95 / 784 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 95 / 784 Next Page
Page Background

V

E lt

Toute la préparation de l'émedl confille

a

le broyer

daos un mortier de fer,

&

a enl ever par le lavage , de

J'émeril en poudre plus on moins fin e , ainfi qu'on le

pracique dans les manufaétures des glaces.

On. prendra du gros émeril tel qu'il fe vend chez

les marchands; car leur étneril fin ell communément

de l'emeril qui a fervi,

&

qui ell alréré par les ma–

tieres, au travail defquelles il a déja éré employé;

il

fe vend fous le nom de

potée d'énm·il.

On merrra ce

gros émeril daos un mortier de fer; on l'humeélera

d'eau commune,

&

on le broyera juíqu'a ce que les

pl us gros g rains aient éré écrafes: ce qui le fentira ai–

fément fous le pilon. Ou verfera dans le morrier mí e

quanriré d'eau fu.tfi fan re pour en emplir les trois

qua rts, en délayanr bien tour l'émeril qui fera au food,

Apres avoir la illc repoíer l'eau un iollaot, o o en ver–

fera enviran les deux tiers daos une terrine veruillée ;

on broyera de nou•veau ce qui lera p1•écjpité au' fond

du morrier, oo le Javera comme la premiere f0is ,

&

l'on répécera cerce manreuvre julqu'a ee qu'on apper–

c;arve qu'il ne reft e plus qu'un tiers, ou enviran

1

de

l'émeril daos le mdrrier.

Cet émerll ne fera pas en poudre bien fine ; mais

il

n'aura plus les grains dangereux qu'il av.oit aupa–

rava'nt; il lera propre

.a

commencer l'ouvrage;

~ar,

ainfi qu e je l'a i déja dit, les

wrru

foufflés éranr rrop

peu ronds, il faur pour les ébaucher, une matiere qui·

les rong€ avec une force proporti(_)nnée

a

leur inéga–

lité.

On

agirera enfoire l'eau de la rerrine chargée d'é–

rneri'l; on la1ffera repofer ce-ere ea u pendanr une mi-

. nute; on en verf'era-en ioclinam doucement, les

d~ux

tiers

d~ns

un aúcre vafe verniíl<!. On la vera encare

l'émeril de la premiere terríne , afin d'en eHiever

les parties les plus fines, en verfaf1t roujours de m!–

rne .l' eau ap res l'a voir agirée,

&

lai(Jé rt:poler com–

me la premiere fols. On lainent

préc~pirer

ces deux

fo rtes d'émetil; on jerrera l'ea u qui les furnagera;

l'émeril de la premicre cerri ne fer a d<;! la íeconde

fi ne lle, & celui ;de la feconde lera. l'émeril le plus

tin.

La ponée d'érai n conr.ient fouve¡¡r d ' grains

du~s,

qui peuvent

.ray~r

le

verr1

a

u lieU de le polir;

il

le–

roit bon cooféquemmenc de la prepart:r comme l'é–

méril, en n'en fai(aut cependant que d'une forre. Si

on vouloic ufer du tripoJ,i de Venííe,

on

le prépa..

reroit comme la. porée d•étain; il don

0

e

un

rres-bea~

poli au

wn·r.

.

Le choix du mallic n'eft point imli.fféreñt;

il

faao

qu'il

Coit

de nature

a

pouvoir etre adhérent au

verr~.

Les ouvriers · comp0f'ent ortlin.airemenc leur mallic

fi n

avec la colophoHe, la poix b.lanche, la poix nai–

re

&

le rouge-_brun d'Anglecerre , lis' combi11ent ces

ingrédiens, de fa<_Son qu'ils fonc un tour plus dnr que

roo l. Si le mafiic eft trop mol, le

'l,lerr~

en s'échanf–

faor pe11dant le travail, feroit expofé

a

fe déjetter;

il feroit ditfiuile de le remettre rond,

&

le travail

deviendroit u·es-imparfait; il ell done imporranr qu 'i l

foie un peu dur. Ou faie chauffer le mallic

~&

le

Vlrl'l!

pour fe mafliquer;

Oll

[es fera cb,auffe r de me!..

me infenfil:>lement pour l'enlever de rleflus le man–

drin; m•is s'il relloie du mallic , :.maché ao

verre,

il

•faudroit l'humeéter d'huile, le faire chauffer de nou–

veau; aJ.ors le ma!tic pénérré par l'huile deviendra

liquide

&

s'enlevera 3ifément,

~n l'~fluyant

avec un

linge.

·

Le mallic dont un viene de d,onner la receree, efl

ttes-bon ; mais

il

arrive que lorfque l'on elluie le

•erre

pour en enlever le mallic dí(Jous par \'huile,.

les grains de rouge- brun d' Angleterre qui font mor–

daos, le rayenc . ll vaudroit done mieux faire entrer

le b.lanc d' Efpagne au lieu du rouge. bru·n; le

verre

ne !eroít poinr expof'é aux .memes ·in_convéniens,

&

le m:lllic n'eí1 auroit pas moins les memes propriétés.

Jl feroit affez difficile de déte'rminer la furme des

ourils; elle dépendra de celle que l'on aura defl¡;:in

de donner a l'ouvrage' ll ne peut

~rre

ici qudlion

de btJrins, de gouges, des planes, ni d'a.ucun de ceux

done o o fe

íerc

pour le bois, la

pi ~;rre

&

les mé–

t aux.

11

ne faut pour les

grand~s

parcies que des.

efpeces de lil'lgors ronds, ovales,( quarrés, propor–

tionnés a la grandeur de l'ou'!rage. Qn leur donoera

la

form~

néce{LJire avec une lime ou une rape. On

prendra des lames de cuivre rouge d.'une ligne d'é–

pa ;fl'eur,

&

de tro is a quatre ligues de la,rge pour

tra~aíller

les moulures. On leur dohnera aulli une

forme convenable•

a

l'ouvrage. A níef'ure qo'elles •s'u–

f.eront, on renouvellera leur forme :

11

efl imporcant

de la cool'erver' li l'on veur parvenir

a

faire des

rnoulures exaéles

&

biea décidées ,

,.

J

Un

p~rticulier t~moin

des opéraeions que l'oo vient

deAéralller,

~on(e.lll~

de fe fervir des pie rres a ai–

guller les ounls d ac1er, au lieu d'érai1'1

&

de cuí vre

chargé d'émeril; il efl: eñ eff'et tres -polfible de cour–

n.er

1~

f!erre

avec ces forres de pierres; ma is l'opéra•

t1on ler01r plus lente, paree qu'il n'y a poine de corps

fi

l'on excepte le dJamaiJc, qui mord fur le

ven·;

comme l'émeril. Les curieux qui voudront faire des

ellais daos ce gen re, jugeroht par l'expérience Lequel

des deux moye ns do ir erre préferé.

, On cornprend qu'i l íeroir éga lemeqt .polfible de

tr avadler un bloc de

verre'

&

de le l'ormer

a

fa

vol on ré; mais il etl plus prompe, ·plus commode,.

oo

plus avamageux d'exécurer ces projets fur une ma–

tiere. íouffiée

&

te~me for~

égale, ce qui efl une pré–

paranon pour le mettre lur le tour.

Au relle les Romai ns connoiffoiene toutes les

fi-'

nelles de cette pratiqut>, comme on le voir par des

monumens de leu·r indtillrie qui nous rellene .

115

avoien~

auffi l'ufa ge de gravure fur. la plarerie de

f)errc.

A inli , comme fline l'allnre ,' les anciens eour·

noient le

verre,

& le gravoient comme de l'argent .

(D.

J.)

.

VERR~,

(maniere 4e de{/iner

for

le, (.Ares.)

nous.'

allous 1ndiquer la maniere de delfiner fur le

verre,

&

d'y appliq1,1er l'or

&

l'argent,

comm ~wiquée

par

M.

,

Majauld,

qo~eur

en

m~dec10e,

a

M.

le coq¡te de

~aylus, .

que nous

tf-~nícrirons

de fon beati recueil

d

ant1q~més,

e.

111.

p.

193 .

o\1 le

n°.

u.

préfente un ,

'l;n·re

(ur J·equel l'or

&

l'argent íonc éga lement em–

ployés. C'ell le bulle d'une jeune perlonne di!ns le-. •

quel les traics du viíage, les cheveux, les bandes de la¡

robe· fonc

¡}

foml

d'<,ugen~,

qui

déCrgo~nt

de la brQ-

qerie,

·

Ce perir

m<>m~men.r,

felon

M.

M;ajauld, ell

form~'

par deux cou.ehes.•cte

verre,

do11t l'un efl fans couleur,

&

l'aurre , bleu tranCparenc un peu fonce: 1ces deux,

verreJ:

fo.nc

fo.udés au feu,

&

ne font qu'u·n morceau;

a

cravers de la couche blao<?he; on voit un bulle bien

de(finé en o¡

&

en arge11e, dour le travail

fini &

re–

cherché

~fl d'au~ant

plus I,Jrilll\nt que le fond

~ll

ob~ur.

·

·La f\m plicite de cette cornpofirion paro!rroic n'of-.

frir aucune ddficulré p0nr Ion. imic3oion; il femble–

roic qu'il ne feroie quell:íon que de mernre de l'or

,&

de l'argenr

·en

feui Lle. ou en po\ldre, entrcr deo.x

'l,)el·...

res>

d'y

fi

(e r

ces.

mécaux ave e un mordanr; d'enlever

1

a-vec une pointe, l'or ou l'argene qui ne doit pas en–

trer daos la compolirion úu fi.1 jer qu'on veur rlelfiner,

&.

de faire fondre les deu x

verres

pour les 1ouder;

c'efl en effer

a

c~cre

manee uvre que fe rédurc l'o–

pérarion;

cep~ndant

tO·llte li,m ple qu'elle parut r

~tre,

. elle offre de graQ.d es diffi.culrés;

il

impone done

en.

les

lev~nt

de mettre les arrifies en état d'exécuteJt

facilemenc des ouvrages fembl-ables.

Du clloix

dtt

ver're.

Q ·¡

ne.

peue iHdillinaement

empl oyer roure lorre de

'fJen·u

pour exécuter le

~ra­

vail dom

il

ell quellion. L'rnégalité de la

furfaá~

de

ceux qui n'·onr éré que fouffiés & enfuite appla,tis,

y

met un

·obflacl~ infurmoncabl~:

car lorfqu'o,n a.ppli–

que ces- forres de

v_erres

l'un contre l'aurre,

&

qu'on

les foude au feu, l'air qui fe ·trouve entre lt;s deux.

~

raifon des illégllités forme des bulles qui

ne

peu~

ven e s'écbaper, & produifene un effec

tr~s-déf.agréa­

ble: il ell

do.nc

lmpo.riane, pour que

l~s

deux p!a–

quesTe foudenll

pan~ouc

&

en

m~me c~mSJ, d'~mployer·

des

wrres

dont la futfae.e foic rrh-plane, afin que

fe

rouchan~

également, coutes les parties puifiene fe

foud~r

·en me!me>cems.

11

_fali!i remarquer encore

,.

qll'il

'i

auroie

ql)

l'ioconvénient

a

employ<;r: des

ver–

re.r

rrop

~pais,

par la raifon que plus le vol ume de

wrre

eft confidérable, plus

il

ell expofé•

~.

fe rom–

pre en fe refroidill.anr.

fi

on ne prend des précau–

tions relatives

i\

fa mafle. En un mot, plu_s un

ver-.

re

ell

épai~

'· plus ir faur que le

paílag~

du chaud a¡¡

froid foic infenfible: il faue

m~

me quelque(ois de$

joornées enrieres pour faire tefroidir· des 0\ilfies

do

wrre

d'uo certain volume. La

gla.ce

p.o.lie n' aoyant

poinr les i_négalités dont on

vieo~

de parler, e(l in-.

conteflablement le

verre

le plus,_ convenable

a

cette

opérariog. On en eoupera deux morceaux de

m~me

grandeur, l'uo dt; glace de couleur,

&

l'aucre de:

glace blai\Che tranfparenret

1~

rout, s'il efl pollible,

fans fil

~ · fans

bulle. On app,liqoera l'or

&

l'argent

fur la glace de couleur de la fa<;on dom nous le di·

roos, apres a•voir (ait quelques

rétie.xi

,ons fur

leur~

préparations .

·

Dtl

.(hoix

dt

l'or

&

tle l'argme,

&

1/e

lttll'

pr;plt-

·

r#~ion

)