4
8
u
vu
b ien qu'elle poille
¡'y
peiodrc lou
un :aogle
fi
n–
fibu~
.
. _
Le
plu
peric 3n le (ou
lequd 1 ' hornmes pull–
11
r ru lre des défauc
u'on voJC J.111' le veo
' enfJ nc
oou ve~u -né,
qu' il o'en fa1t aueun
u!i
&e
('(
or .1ne n'
JO
pJ
encor
nll
2.
de con rill.m e,
1
r yons de la
1
u 1ere ne peuvent 3rri vcr que
e
nfu.
{ nt o1r les obje
s,
efl
J\~nv1r
n une m10u te ; 1!
e~
r are de tr ouver des
eux qui pu1fl nt apperce o1r •
un ob¡ec lo
u
un an lc! plus pew : cec an le
~onne
po r
IJ
plus gran
d1 lhnce
a
I:Jquelle le mellleurs
y
u
peu eor app r e oir uo ohjct
envi ron 3436
fo1s le d13mecre
de
cet objec; par
e
cm_Pie , on cell ra
de voir a
H36
pJ~)
de dilldoce uo ob¡er hlut
&
har–
g e d'on p1e; on ceflera de vuir un homme haut de
e
in
p1é
1
¡
djllance de
r
1
So
p1e
, ou d'uoe licue
&
J'un u ers de licue,
&
en (oppofa nr meme
que
ces
~hjec
fo1t'nt
~clairés
3U loleil.
erre ellima ci on de
13
p orrée
qc
yeu
ell o
anm.oim plu t.6c cro p
fort~ q~c:
trop fo ible, paree qu'll
y
a p
o
'bommes qu1 pulf–
í
nr appcrcevoi r Jes objc cs
a
d'auffi grandes
di llance~ .
,\hi ~
il
>'CI)
fa uc bien qu'on a1c par t:ette
ellimat~on
u ne
iM
julle de
IJ
force
&
de
1
1
écendue de la por–
t ée de nos ye u.r ; car il fauc fair.e artenrion
~
une cir–
confbnce elfenrielle, c' ell que la
por~e
de nos yeux
di{Jl inue -"' augrnence
1
proponi.onde la quanricé de
Jumier.e q ui nous enyi
ronne, quoi qu' on fuppofe
que cell.e de l'objet
r~lle
toujours la meme; enfor–
t e que
6
le m!o1e obJet que nous voyons peudant
le jour
a
la difhnce de 1436 fois
(on
diamecre, re–
ílo• c éclai ré pendant la nu it de la m!me quantité de
Jum iere done
il
l'éroi r penda oc
le jour , nous pour·
r ions l'appercevoi r
a
une diflance cene fois plus gran–
de de la
m~me
fac;
n
qu~
nous ap percevons la
lu–
m •ere d'une chandelle pendanc la
lll11t,
a
plus de
deux lieues; e' ell-a-di re, en (uppofant
le diamerre
de cette lumiere
~gal
a
un pouce.
a
plus de 3168co
fois la longueur de fon diamerre; au-l ieu qu e pen–
dant le jour. on n'appercevra pas cette lumiere
a
plus de ro ou
12.
mille fois
la
longueur de
(on
dia–
rnerre. c'ell-3-dire,
a
plus de deux n:ns
roifes • li
nous la fuppofons eclain!e aulfi • bieQ que nos yeuJC
par la lpmiere du foll:il .
.
[1
y
a
rrois choíes a ccfniidérer pour décerminer la
d illance
a
l:~queiJe
IIOUS pOUVOilS
appercevoi~
Ull ob·
jer éloigné; la premierc, ell la grandeur de l' angl e
(¡u' il forme
da~s
oorre ::eil; la (econde, le degré de
lumiere d!!s ob¡ers voifins
&
interm~diaires
que l'on
voir en
mfme~cems;
&
la croifiemc, l'mtenlicé qe
Jumier!! de l'objet lui-meme . Chacune de ces caufes
influe (ur l'etfet de la vilion,
&
ce n'ell qu'en les
-llimant
&
en les comparant, qo'on dérerminera daos
JOOS
les cas la
di~ance
a
JaqueiJe
Oll
peUf apperce–
VOÍr
rel ou re! objet parriculier.
A
u relle. la porrée de la
VIII!.
o
u
Id
dlllance
a
la–
~u e lle
on peur voir le
m~me
objer, ell allez rare–
menr la meme pour chaque a:il;
il
y
a peu de gens
qui ayear les
deo\:
yeux égalemenr forcs. Lorfqu'ils
font égalemenc bons ,
&
que l'on regarde
le
mc!me
()bjec des deux yeuJC, il femble qu'on devroic le voir
une fois mieux qu'avec un feul
reil;
cependanc il
n'
y
a pas de di tférence íenfible entre les fenfarioos
qu i réfu lcent .de l_'une
&
de l' auere fagon de voir;
&
apres avo1r .faJe fur cera des expériences, on
a
tro uvé qu'avec
de~x
yeux égaux en force, on· voyoit
m ie ux qu'avec un leul re il, mais d'une creizieme par–
tic
íeolemenc; enforte qu'avec les deux yeux, on voic
l' objec comme s' il ét!Jit l!clairé de creize lumieres
~ga J es ,
au-lieu qu'avec un feul reil, on ne le voir
CJUe comme s'il écoic édairé de douze lumieres.
Avanr que de réíoudre la quellion qu'on pr.opofe
fur la
1JUt,
il fauc coofiderer quel eft ce feos au
mo~
m ene de la naiflance.
Les yeux des enfans nouveaux nés n'ont point en–
core les brilla os qu' ils aurons daos la fuite
¡
leur cor•
JJée e!l plus épaille que dans
les adultes; elle ell
plus piare: & un pe u ridée; Icor humeur aqueufe ell
4en perite quantité,
&
n~
remplit pas
enci~remenc
les
chambres .
Il
ell aifé d'imaginel! d'ou vient cec
~cae
des
yeu~C·
daos
le~
enfans qu1 viennt'ot au mon–
de: leurs yeux bnt été fermés peodant neuf mois;
h
cornée a toujours écé pouflée de dehors
en . de~
daos, ce qui l'a empt!ché de prendre fa cQnnexité
narurellt: en -dehors; l·e• vailfea ux o!l fe
filtre l' hu.
Jl1 eur aqueu íe, n'ont guere permis cette filtraci on ,
f:i.t: ..
Ct:
n't>ll done qu'a la longue qu'il s'amalle dans
l'rell
.des en fans, ¡pre
leur naiiLmce, une fuffifante
C]Uant1ré d' humeur aqueuíe qui pu ifle
remplir
les
deu x
cham~res , .
dilarer la coro<fe
&
la pouller en–
dehors, fdlre
d1fparot~re
les plis qui s'y treuvent,
'nfin
1 ~
re ndre plus mmce en
1
comprimant da van·
~?e !
ément fur la re 1ne .
'e n'
11
qu'3U
1
o
1t
d'110
mo·
ou eoviron qu'il paroic que
1' d
á
1
ri de
1
loli
dicé,
&
le de.rré de rt'nli on nécdl air
pour
tr
ni
metrrc
Ci
rd •on
dJIIS
l'ordrc qu
fuppof
1
111
lion. cependanr alors
m~me
•
e'
en- -dl re
30
bout
d' un mois, lea yeu z
des
c:n fa ns ne
'arr ~ r
nc (ur
rh:n.
ils les remucnr
&
les cournent inditfi remment, Can
qu'on pu ifle remarquer
l'i
q ue lq ues objers
le
aft'ec.
tt!nt rc!ellement
¡
mai
bienrór, c'ell-a-dire,
l
6
o
u
y
femaines,
il~
comm nc
· oc~ a rr~cer
leur re ard
ÍU(
les chofe
les olus bnJiance ,
a
courner
ÍQU
etlt les
yeux
&
a
le
ti xer du
C
cé du jour, des lumierl'S
OU
de
fe n ~cres ;
e
pcnd3nt l' exer ice q_u'i l
donn nt
~
cet
organe , nc f.JIC que le forrifier lans leur dooner
encare une no rion cxaéle des ditférens objet ; car le
premier défJut du fens de la
1JtJt
ell de r.rpré(enter
rous les objecs
ren\•er(~
. Les eufans avant que
d
s'l!cr.e aflurés par le toucher de la politiou des
ello–
fes
&
de celle de kur propre corps, voient en baa
couc ce qui e!l en haur,
&
en haut tour ce
qui
el\
eo bas ; ils prennenc done par
le& yeux
~oe
(;luffe
idée de la ptJfitio n
den
objet&.
Un (econd défa ur
&
qui doit
i~duire
lea enfan
dans une
aucr~
efpece d'erreur ou
de
f~ux
jugemenr,
c'ell qu'ils voJellt d'a bord cous
le
obJets doublea,
paree que dans chaque
~il
il
(e
forme une image
du mi!me obj er; ce ne pe ue encore
~tre
qne
Plr
l'expérienC"e du toucher, qo' ils acquierenc la connoil–
fance nckelfaire pour reétifier
oette
crreur,
&
qu'ils
apprcmnent en effet
a
juger fimples
1
S
objers
~j
leur paroilleor doubles. Cecee erreur de la
yue,
auffi·
bier~
que la prl'miere, ell dal}s la fui re h·bieo rec:–
t ifiée par la
vérit~
du roucher, que 9uoique nous
vo–
y
ns en etfet cous les objers doubles & renverfés,
nous nous imaginaos cependant les
voi~
réellement
fimples
&
droirs,
ce
r¡ui
n
1
ell qu' un JUgemeot de
nocre ame, occafionné par le roucher; etl une
~p
préhention réelle, produite par le fens de la
'llllt:
li
oous 6rions privés du coucher,
le~
yeux nous rrom"'
peroienr done non· leulemenc for
la p.ofition, mais
auffi fur le nombre
den
objets.
La
premi~re
errcur ell une (uire de la conforma·
cien de l'cnil, fur le fond duquel les objets fe pei–
gnent daos une ficu acion renver(ee, paree que les
rayons lumiueux qui forment les images de
e
s
ml!–
mes objers, ne peuvenr encrer d'ans
l'reil qu'en f.:
croilanc daos la
peci.teouverture de la pupille :
fi
l'on fait un peri
c crou dans un lieu fort obícur ,
on
11erra que les objers du 'dehors fe peindronc fur la
mur:aille de cene chambre obfcure dans une firu a,..
tion renve ríée. C'cll ainfi que fe fait le renverfe–
menc des objers dans
l'o:il;
la
prunelle eft le petit
trou de la chambre ob(curc.
·
Four
fe
convaincre que nou• voyons réellemenr
tous les objecs doubles , quoique oous les jugion•
fimples, il rie faut que regarder le
m~me
obj et, d'a–
bord avec l'reil droit, on le verra correfpondre
1
quelque poinr d'une muraille ou d'on plan que noui
fuppofons au·dela de l'objec; enfuite en le regardanr
ltvec l'a:il gauche, on verra qu' il correípond
a
un
autre poinc de la munaille;
&
enfin en le regardanr
des deux yeu1, on le verra daos le milic:u entre les
deux points au-xquels
il
corre(pondoit auparavanr :
ainfi
il'
(e
forme une imac
da~
chacon de nos yeux;
nous voyons
l'obj ec double, c'eft·a .dire, nous va·
yons une image de cet objec
a
droice
&
une image
a gauche:
&
nOUI le jugeons fimpJe
&
daos le mi•
lieu , paree que nous avons 11eél•fié par le feos dn
toucher cerre erreur de la
'lltle.
Si le
(ens
do roucher
ne reél ifioic pas le fens de la
vu6
dans toures les oc–
cafions , flOUs nous tromperions (ur la pofirioo
des
obj ecs , (ur leur nombre,
&
encora fur leur lieu;
nous les jugerions renverf¿s, nous les jugerions dou–
bles ,
&
nous les jttgerions a droite
&
1
gauche du
lieu qo'ils occupent réell ement; &
{j
au -lieu de deox
yeux .rious en avions cent, nous jugerions roujours
les
ob1e~s
Gmples, quoique
nou~
le$ viffions mulrlplil•
~enr fot~,
Avec
le
faul feos de la
vut,
·nous nous rrompe–
Fions
~gale'!lenc
fur les di!lances;
&
fans le coucher ,
tous les obJers nous paroicroient @ere dans nos yeux,
paree que les imag es de ces objeu
y
(o
oc en etfet ;
ce n•efl qu' apres avoir me(uré la diflance ea écen
danc la ma'iu,
o~
en cranfporc¡¡nr fQn corps
d~uu
líen
~
l'aq-