eA
~xigeoit
deux
v
&
commc cet ayocat ialiCioie
fill:
l'intégriré de fon
témQio,
h~
préteur · lui répondit
avec vivacité: , Que la ou la loi exiiJ'eoit deux té–
,
moi~s ,
íl ne
f~
borner.air
p~s
a
un "feul, quand ce
,, ferort Cacon IUt·meme , . Ce propos móntre bien
quelle étoit·lll réputation de ce g.rand homme au mi–
lieu de fes {:Ontemporains .
Il
l'avoit, déja aoquife
cerre répu tation . parmi
fes camarades des·
Page
de
I'í
ans, /'.. la célébr¡ttioq des jeux
troi'en~ ,
ils l\ lle:rent
trouver Sylla, lui demanderent qaton pour
capitai~
ne, qu'autrenienr ils- ne courroient point fans lai
. Quoique , .Par la
loi .de P.ompée , on pfit reéu'íer
cmq de fes ¡uges, c'étort un qpp rubre d'ofer rcouíer
Cacon. E,n
li!1
mot, fa paf.lion poe r la juf1ice
&
la
verro éto¡t
a
refpeétée, qu'elle fit pendaitt fa vie
&
adpr~
1
.s
fa
~more,_ 1~ pro~erQe
qu ·
p.eupl ~ ~
dq•
f~n~ ~ ~
e
ar.m..
e.
411 'Ulhat Plato. thD.ught.,
godti~e
€cto.
~a~ ,
Sa vie
dan~
Plutarque él eve narre ame, ta foni–
fie, nous re"'plit d'admir.ttion po'Qr ce grand per–
fonna~e,
qui puifa daos l'école
d:
~\ntipater
les prün–
cipes i:lu
~to'icifme.
11
endurcit faQ corps a la fatigue,
&
forma fa conduite fur le f110dele du rage
1
11
culüva
l\éloquence néceífaire daos une republi–
que
a
un homme d\état;
&
qnoique l' éloqQence
f~ti
ve d'or?inai re les mreurs
&
le
te mpér~"'e"t,
la fien –
ne, pleme de force & de briévl!té , éroit encreml!–
lée de
ffeur~
& de g-races. (:ependant le.
torl
de fa
politiqq~ ~~ait !'al!f1éri~é ~
la févérité; .mai$ fa vertu
fe trouvant beaucoup
difpro.portiono ~e
a
{on fiecle
corr.O!lJPU, épr.ouva toutes les contradiétions qu \un
tems
~éprav.é
peut produir.e ,
~
je crois qu'une ver-
tu mOl!JS ro1de aui'Oit mieux réulfi.
·
1\pfes avoil· été dépofé de fa charge de tl'ibun,
&
YU
UQ
Vatiqiu~
emporter fu r luí la préture,
il
eQu ya
le tt•ifle re
fu~
du confulat qu!il follicitoit. 11 ell v,rai
que, pqr la ma.g11animité avéc laqu elle il fo uti nt cette
difgr.<~ce ,
i.!
6c,
voir que ia v.ertu ell
i nMpend~nte
<fer fu ffr ¡¡ges ejes
nomm~s, ~
que.rien o' en peur ter-
oír l'éclat.
·
Daos la pommiffion qu 'il eu r, malgré tui, d!all er
cha!ler de l' ile de Cypre le roi Pcolémée , ton élo–
~uence
feqle ramena les bannis daos Byíat1ce,
&
ré–
~l)blj~ 1~ - concor9~
daos cette yille divifée . Enfuite
dans la vente des riche!les i"'me nfes qui furent trou–
vées dans- cene 11e,
il -dan na Pe xeq1
ple du
~éfinté·
~efiemenr:
la plus P.¡¡rfáit, ne Coutfraqt p.as que la fa–
veur enrichít
au~un
<ft;
fes amis
aux dépens de la
juflice. A lqn recour , le fén at lui décer.na de grands
hoqqeurs; mais,
il
le~ refuf~,
&
d
emanda pou( feule
grace la liberté de l'inte11dant du roi fto.l émée, qui
l'avoit fervi tres-u tilement .
'
·
11
brilla dan s
tou~es
fes aétia ns d' hornme d'état.
11
br(gua le triqunqt uniqqemeor pour s'oppofer
a
Meret–
Ius , 110f11Qle dang:ereux au bien public , & en
m~me
rems _il empécha le féna t de éMpofer le meme M etel–
lus, Jugea nt que
.c~rte
dépofition ne manqueroit pas
de P? rter P-ompée aux
qe(loi~;res
exrrémicés
¡
mais
il
r eful a l'alliance de fompée , par la rai fon qu'un bon
citoyen 11e do it jamais recev,air dans fa
fa"' ille un
11mbiríeux, qui ne. rec!Jercne Ion alliance que paur
abufer de
1
'autori cé co ntre fa patt'ie .
·
P
rendi c daos fa que{\ure trcüs fervices irnportans
a
l'état
¡
l' ll ll de romp,re le CQUrs des , malverfations
ru ineufes ; lé fec<i>nd,
de
faire rendre gorge aux fa ,
tellites de Sylla •
&
de les faire punir de more cam–
me aflaffio s ¡ le troif¡eme, auiTi canfidérable que les
dcux premiers, fut d'empCcher les gratifications peu
méritées.
11
n'y
~
pas de · plus gra nd defordre daos
un état , clit Plutarque
a
ce fu jet , qu e de rendre les
financ es la proie' de ,¡a
fav~u r ,
au- lieu d'en faire la
récompen!'e
de~
fervices. 11 arrive de. la
deu~
chofes
égal ement pernicieufes ;
l' état s'épuil'e · en donoant
fan s recevoir ,
&
le (JJérite négligé fe reb ute, dépé·
rit,
~
s'éreint en fin .f11ure dé no urri tu re.
Catan etendit fes foin s jufque
l~r.
la fortG ne des
parciculiers , en modéranr 'les dépenfes e xorbitantes
incrq~uites
par le luxe d'émulati a n daos les jeux que
les
édile~
donr¡ojent au peupl e.
11
y rétablit la fim–
Eiici cé dq Grecs, convaincu qu'·il étoit nui [j ble de
fai re d'un
d i ve,r~ifi~ment
public, la ruine en riere , des
famil,les .
·
Lqrfqu'il n' étqit encore que tribun qes foldats, il
p'rofi~a
p'un congé, non pour vaquer
,?t
fes affa ires,
fuivant
la
c::outume, mai's pour fe rendre en Afie,
.S.
en emmener avec luí
~
.Rome le célebre
philof~-
Tome
}(J?IJ.
'
·u
T -I
phe Athénodore, qui avoit rélíllé ame p1·opofiriÓns
les plus
avant~ge.q íes
que des généraux
&
de.s rois
rnfme lpi avoie nt fa ites, pour l'atcirer ao pres d'eu x:
Ca ton, plus heureux , e_nr-ichit fa patrie d' ull' hommé
(age donr elle avoit betoin,
<'!?.
il eut
~a nt
de joie de
~e. fucc~s,
'lu'íl )e regarda comme un exploit plus
uttle' que ceux de 'Lucullus & de Pompée.
·
Le~ íntér~ts
de Rome acquéroient de la force eth
tre íes mains. C'efl ainfi qú'íl fo!íci nt avec éclat
la
majell:é
la
république
daos
l'audience que
Juba
lui ' donna en Afrique. Ce prince avoit fait place¡· fon
[jege entre
~a
ton
&
S ci pion: Ca
too
prit
lll i-m ~ rne
f'O n
faUfll~ il ,
& le
pl a~a
a
cllté de celui de Scipion
qu'il mit au rni li eu , deférant tour l'honneur au pro–
conful , quai qu e fon en nemi . C'ell: une aétion pleine
de grandeur ; car.
on
ignoroi ~
alors no¡
pe~ifs
arts de
politelle.
Le délintérefiement efl une. qualité ellentielle daos;
un citoy'en ,
&
fnr-tout daos up homme .d\état . 'De
ce cc!!té-li'i
Ca~on
eft un homme
~dmira iUe .
11
vendit
une fucceffion de cent cinquante mili
e
écus, ponr en
pr~ter
l'argent
a
fe! am is (ans intér2t.¡ il renvoya
une gr.ofle fomme de M:enillus,
les ricbes préfens
du JI"Oi Dejotarus,
&
les fept cens talen& ( l'ept cens
cinqu¡¡nfe
mil!~¡: ~c~s)
dont ' H arpalus
' l'avoi~
gra;
tifié '
.
L'humanité ell: le fondemenc 'de tomes las aurreg .
veri:us
~
Catan , révere dans les aflémblées du peuple
&
daos le fén a't,
lorfqu~il s'agi!loi~
du bien public
1
s' eíl moutré daos
tou res
les !Utres occalions l'hom.;,
me du monde le plus humain . C'efi par un effet de
cette huma-niré qp'i l abandorina la Sicile,
~our
ne
pas Pexpofer
a
fon entiere ruine en la rendant
le
théacre de la g uerre; il fit ordonner par P.ompéo
qu'on ne fa ccageroit aucune v:íllc de l' obé•flance des
Romains,
&
'lu-on ne caeroit au cun roma
in hors
de
'
la bataillc .
~ c11 pion ~
pour faire plaiíir au r.oi Juba,
vouloit rafe r la ville
d ' U~ique
•
&
exterminer les ha–
bitans, Caton
s
1
oppofa vivement
a
cet~ ~ruaucé, ~
l'empécha .
.PendíiQt
fon féjour
a
U
tique,
Marcu~
Oétaviu.s
vint
~
fon fecours avec deux légions ,
&
s'étant cam–
pe aífez pres de la vil le,
il
envoya d'abord
a
Catoo
un officier pour reglcr avec luí le commandemenc
qu'ils devoieot avoir .J'un & l'aucre. Ca ton ae ré–
pondit preíque autre chofe
a
cet officíer ' finoa
C) ll' il
n'auroit · fur ce t article aucune di fpure avec fon ma!–
rr.e; mais fe taurnant vers fes ami s; ,, Nous éton•
, nons-nous, -leur dit·i·l, que nQs aff«i res aillent
ti
,; mal, lorfque nous voyons cette malbeu reu fe
ambi ~
, 1
tion de commander r eg ner parmí noqs juf<:lue dans¡
,
les hras de la mol't ,
?
La veille qu'il
tran~ha
le fil de fes jours,
il
íoupa
avec fes amis parciculiers
&
les principauY d'
Utiqu~.
Apres le fanper, l'on propofa des quellions de
la
plus profonde philofophie, &
il
fou~inc
fortement
que Phomme deooirien ell le feul libre,
&
que tous
les
méclun~
íont efclaves. En ruite
il
congódia
1~
compagnie, donna fes-oordres áux capitaines des corps;
de garde, embra!la fon tils
&
tous fes
a
mis avec mil.
le carelles, fe retira dans
fa
chambre, lut fon dia..
logue de
PI~
ton,
&
darmit enfuire d' un
profon~
fommeil.
·
·
11
Ce réveilla \lers le minuit,
&
envoya un de fes
do"'elliqu~s
au port, paur favoir fi
tour le monde
s' 6toir embarqué . Peu de tems apres , il regur la nou–
velle que tout le •monde avoit. fa it voile, mais que
la mer. étoit agi tée d'une violente rempece . A ce rap–
porl!, Catan fe ·prit
a
foupirer,
~it
a
Buras de fe re..
tirer,
&
de ferq1er la porte apres lui. ? utas ne
fur!
pas plutO,t farci , que ce graod homme tira fon épée
&
fe cua
Cette
~ouvelle
s'étant répandue,
tout le peuple
d'
ue;que
ar¡ iye
a
fa maifon en pleurant leur bien...
faic~ ur
&
Jeur pere; c'écoienc les noms qu'il s 1\)i don–
noient da qs le rems n1t!me qu'ils avoient des nol:tvel ..
les que <:;éfat· étoit
a
leurs portes .
lis
t!
rene a Ca ton
les
f~tnéralles
le!> plus honorables que , la trille con-.
jooélure leur permit,
&
l'enterrerenr fur le
rivage
de la mt:r, ot't, du tems de Vlutarque \ .l'on
voyoi~
encare fur fon
tombeau fa fiacue · qut
tenoü
un~
épée .
S.i 'le grand Catan . s'étoit
ri~ferré p~ur
la
r~.publi-.
que lorfqu'il en détefpéra , 1l
l'aur
utt relevée fans
doute apres la more de Céfar, non po.ur en av_oir la
g.lóire, mai s pour
elle-m~
me & pour. le fe ul b1en dQ.
l'écac.
(Le Chcv111ier
n,E ].Avcovf!.rT.
)
)
,
1
1