l
U N l .
~ue
quand on. leur demande -ce qu' íls .enrenden·t
parce ,mot de
ptr{otint,
íls ne l'expliquent qu'en dí· ·
.fa.otq1.1e c'efl une cerraine difiinébon incompréhen–
íible, qui faic que .l'on diflíngue daos une na tu re uní-
•
911e
eo nombre, .un
Pe
re, .un .f'ils ,
&
un
S.
-Efprit .
·Que
l~explication
qu'ils ,ponnen.r: des termes
d'en–
get~drtr
&
de
.protMeY,
n'el!
¡><~s
plus latisfailante.;
p~<~dqu'elle
fe réduit
a
clire que ces ·termes marquenc
cer~aines
relations incompréhenfibles ' quí .font entr.e
•es rro1s
períonnts
-de
la
;trinité
.
Que Pon peuc recueillir dela que l'ér-1-t de la quef–
tion entre les .onoodoxes ·& eux, con(ifl:e a
[:¡voir
s'ii
y
a en Dieu tro is ditlinélions done on
n'
a aucune
idée',
~ .entre
Je-f<;¡uelles il
y
a
cer.tain,es relaliions dont
oo
n'a .point d'idée .non-plus.
De tour cela ils concluen
t qu'íl feroit plus fage
de
s'en tenir
a
l'auror-ité des
apótr.es, qui .n'oot
j¡~.mais parlé de la
,trinité,
&
de banníra
jamais de la
religi0o tous !.es termes qui rae font
P.
a~
dans
P
Ecri–
.rure, comme ceux de
trinité,
de
perfomte, d'ejfevce,
d'hypojlafo, d'union
hypoflatir¡t~e
&
fm:fo.nnelle,
d'
in-
·
.arnation,
de
ghzération,
de '
proce(/io11,
&
tane d'au.–
tres
femblables, qui étaoc a.bfolument vuicles de feos
puífqu'ils n'ont dans la
n~ure ~a-ucun ,~ere
réel repré–
fentatif, ne peuvent ení-cer dans l'.eRteodement que ,
_des nocions fa4lfes-:,· vagues, obfcures
~ incompl~t.res,
&c.
Po.1ez
/~
mot
TR.JNH'É,
ou
ces argumens font
e-x~
min~s
&
réduirs
a
leur jufle valeur,
&
ou le
mylle~
re en lui-mt'lme efl tres- bien e"pof
é. Voyezaufli·.<fans
les
Nou.velles de la répubiique des
Jettr.erde Bayle,
.•t~n.
I68) ,
le1parallele de la Tri
nité avec les croís
dimentions de la mariere .
VL
6ixieme pas
Sur
l'incartJatioll
&
la perfonne
de
J.
C.
les
Unitaires
ne fe fonc pas moins écarcés
de la foi pure
&
faioce de l'Eglife: comn.e ils avoient
ciécruic le myfiere de la
trinité,
il faHoít par une
CQ.Il~féquence néceflaire,
~tcaquer
jufque daos fes f
onde–
mens celui de
l'incarnatio,¡;
car ces deux myfleres
ineffables exigeanc pour
~ere
crus le
m~me
facrifi ce
de la railon
a
l'aucorité' íis ne fe ferofeut pas fui vis
s'íls eulfent admis !'un
&
rejecté l'autre. Mais mal–
beureufement ils n'ont écé que trop conféquens, ain6
qu'on l'a pu .voir par tout ce quí précede : quoi qu'
il en foit .íls précendent,
Que l'opinion de cemc qui dilent qae le verbe,
ou la fecoAde perlonne de la crinité a été unie
hy-
.
pojlatiquemenl
a
!'humanicé de
J.
c.
&
qu'eo vercu
é1e cerre union perlonnelle de la nature divíne avec
l'humaioe, il efi Dieu
&
homme tour enfemble, ell
fauífe
&
contradiéloíre.
, Que ee Oieu incarné n'a jamais exiflé que dans le
c:erveau creux de ces mytliques, qui onc fait d'une
vertu, óu· d'une mánifdbcíon di vine externe, Úne
hypo.f/.1/e
diflinél:e, co1me le feos naturel des termes
dollt
6.
Jean s'ell fervi.
•
e
Que lorfqu'il die' que
Ja paro/e a été faite chair'
cela
ne
fignílie auere chofe, fino
u
que la chair de
J.
C.
a été le nuage glorieltx ou Dieu s'etl renda
vífible clans ces derniers cems,
&
d'ou il a fait en–
tendre fes
~olomés.
Que ce feroít fe
faire íllufion'
&
donner
a
ces
paroles·claires en
elles-m~
mes, l'incerprétatíon la ¡..tus
fQrcée que de les encendre comme fi elles fignilioient
qu'un Dieu s'efi véritablement incarné, tandis qu'el–
les ne :défignent qu'une limpie préfence
d'
affiflanue
&
d'opération .
.
Que
fi
on lit avec aurant d'attention que d'impar–
tial ité ,
les prem¡ers verfets de l'évangile felon
S.
Jean, & quton n'y cherche pas plus de myllere qu'
ti
n•y en a réellemenc, on fera convaincu que l'au-·
reur n'a jamais penle ni
a
la préexífience d'un verbe
.dif\inél de Dieu, & Dieu lui-mEme, ni
a
l'intar-n4·
tjgp_.
'Non conteos d'accommoder l'Ecríture
a
leurs
hy-
porhefes, ils fouciennenr,
·
Que
l'intarnation
étoit jnqtile, & qu'avec la
foi
la
plus vive, il efi impoffible d'en voir le
CJti
bono,.
lis appliquent
a
l'envoí que Dieu
Íl
fait de
Ion
nls
pour le falut des hommes, le fameux pa(lage d'Ho–
race.
•
~
Nec Detu interfit, niji álgnus vindi,·e 'Jo.dtts
lnciderit.
..
"
.
.,
Si on leur
répo.ndqu'il ne falloit pas moins que
le .ra·ng. d'•on
Dieu•homme pour expier nos péchés
&
pour uous rachete r ,_ ils demapdent
pourq~¡~oi
Dieu
'
~•lfle
Xl/1(.
.·
v :N
1
a reu 'beíoin de
cetr:e_inc,zrnlltion,
&-pourquoi au-lieu
d'aban~onner ll~_x
dou leurs ,
a
1'
ignominie
*
a
la
mort ton fil s DleU ' égal
~
confubílancie l
a
lui
il
n'a pas au contrairc cbangé le coeur de.rous les h;m.
me..s,
ou
plu ~(>t
pourquoi il o'a pas opéré
de
l:oute
-.éternité leur iauditication par .une feule volition •
'Hs
difentque cette· deraier.e économie ·s' accorde;
mieux
av.ecles idées que nous avolls .de la puiflan–
ce., d
e la (ageJle
&
de
13
bonté infinies de D ieu .
,Q_ue
l'lt;ypoth t~fe
de
l'J¡t,arnation
cónfond
&
obC–
cur'ci~ tGüt~:s
ces idé,es, & mult-íplie !f!s diJlicultés au–
lieu de les réfoudre .
~
Les
Catholiques &
les .Proceltans
le er oppofem:
avec raifo'n
,cou.s
les rextes de
1'
Ecri[Ure.; mais le.s
U~iuires
fout iennent au conrraire, que ft o·n fe
file
aruéré
au
fetil .no u
vea
u
Tetlantent, ' oo n'auroit point
fa-i<c de
l·
C.
un Di(M]. Pour confirmer cette opi–
nion, ils cicent un paffage
tr~es-
fiugulíer .d'.Eu febe ..
Hijl . .ec,clif.
t.
t . .
c. ij .
ou ce pere dit, ,
qu'il eft
,
abTurde
&
conrre toute rai(on, que la nature non
, enge ndrée ·
&
ímmuable du Dieu
tour - puiflant_.,
·~
prenoe Ja forme d'ua hGmme, & que J•-Ecriture
, forge
· de
-pareilles faufletés , .
•
A
ce
palfa~
ils
en
joigne
nt deu~
autres ,non moins
écranges; l'uo de Jollín mar
·t.yr,6(.
l'autre de Ter–
tullieo, qui difent· la mc!me
chofe..
,(f)
'
~¡
on ob,je&e aux
Soc.inims
qué
J.
.c.
efl appellé
Duu
dans les faiAtes
lectres,
ils
répoodent que ce
n'elt que par
m~taphore,
&
ii
railon de la grande
p.uilfance dant le Pere
1'¡¡
rev.J!tu.
·
Que ce nwt
Dieu
fe prend dans I''F.criture en deux
manieres ,; la premiere pm1r le grand
&
unique
Dim.
~
la feconde pour ceJ·uj qui .a re«3u de
C<:'t
i!tre fu–
preme -une autoricé ou une verru excraord·inaire, ou
c¡uí Pllrticipe
en
quelqul! maniere aux per.feélions de
la'
divinicé_.
.
Q.uee'ell dans ces deroiers
fens qu'on die quel-
9
uetoís~aus
¡•Ecdture que
J..
C.
ea
Dieu,
quoi
qu~
11
ne
foJt réellemenc qu'un
l_.mpl~
homme qui n'a
poinc exiflé avant fa nailfaoce. qui a écé
con~u
a
la
maniere des
a
utres t10mmes, & non pa¡;
l'opéradon
du
S.
Efp-ric, qui n' efl pas nne ·perfonrle divine,
mais feulemeoc la vertu & l'efficacité de Dieu,
&e.
.Socin
aoéantit enfuire la · rédemptian de
J.
C.
·&
réduit ce qu'il a fait pour les hommes
a
leur avoic
donné des
e"emples de vercus héro:jques; mais ce
qui prouve
f.ur-touc
!e peu de refpeél: qu'il avoit
pour
le no
uveau
Teflamen~
-c'efi ce qu'il dlt fur la
fatisfaélion de
J.
C.
daos un de fes ouvrages adreífé
~
un theologien. , Quand l'opinion de -nos ad ver-:–
,
fJires, dit-il, fe trouveroit écrice, non pas une feu–
"
le fois, mais fo.:Jve,¡c d:ws les éerits fa('rés, je
ue
,
croirois pourtant pas que la chofe va comme vous
, penfez; car comme cela
ell
ímpoffible,
j'inrerpre~
,
teroit~
les pallages en leur donnaot un Cens com–
" mdde, comme je fais avec les
aut~es
en plufteurs
;, autres palfages de l'Ecri tu-re , .
.
f/o_yez
ce que les Catholiques oppolenr
:.t Ul(
argu–
mens de ces bérétiques, lous les
mots
INCARNA noN,·
RÉDEMPTJON
&
SA T tsFACTION.
'
.
VU.
St<ptieme pas.
SJr
la ddcipline eccléliaftique,
la polícique
&
la morale, les
Ut~itaires
ont avancé
des opinions qui ne font ni moins
fingulíeres,
n~
moins hétérodoxes, & qui joinces
a
ce qui précede ,
acheverónt dé fa ir-e voir ( ou ne peuc trop le répé–
te-r), qu'en partane comme eux de la réjeélíon d'u ..
ne l\Utoríté infallible en maciere de foi,
&
en fou–
mettant touces les doélrines relígieufes au
tribunal
de la raifon, on marche des ce moment
a
grands
pas vers le déifme; mais ce qui efl plus trille euco:
re, c'ell que le déifme n'ell lui-ml!me
1
quoi qu'en–
puifient dire fes apologifles. qu'une relígíon inconfé–
quente,
&
que vouloír s'y arreter, c'efl errer in,eon–
féquemmenc,
&
jetter l'ancre dans des fa bies mou•
vans: c'efl ce qu'íl me feroíc cres-facíle de démoo ....
trer fi c'en écoic ici le lieu, mais
íl
vaut mieux fui·
vre nos
fl!t1aire~,
&
acbever le tableau de leurs er–
reurs théologiques, .en elfpofaot leurs fentimens fut"
les points qui font le fu jet de cet aniclt!,
lis
difent ·qu'il y
a
dans tous les états chrétiens,
un vice polírique qui
a
éEé juCqu'ii préfent pour .eUlc
une fource intarWable de maux
&
de défordres de
coute efpece .
• Que, Jes funefiea etfeu l!n deviennent de jour en
jour
. f)
J'Jyt~
Ju!'tin
martyr
di,;cl.
'"'"'
T¡ypho11 ,
&
T~;Hul,
l.iol\,
•.dv, P,ra;c.•
catl·
16.
. V
v.
.. .
' ··
/