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34~
U
N
1
" nemes que les théologiens de routes les
c_om~m-·
nions ont inventés pour répondre aux ob¡eélJons
:: fur l'origfne du mal phyfique
&
du m_al. moral,
&
vous n'en trouverez aucnn qui vous lansfa(le
m~: : me
a
queJques 6gards.
lJ
en réfuJte
roujo~lrS
p.our
quiconque fait JYger des chofes, que 01eQ pou–
::
vant
emp~cher
tres-facilemenr que
1:1wm~e
ne fílt
crimine! ni malheureux, l'a néanmoms l:uílé tom–
:: ber dans le crime
&
~ans
la
nli~c::r~.
_Con<;luons
., done qu'il faut nécella•rement fa1re .
D·~~ a~teur
du péché
ou erre. fatalille. Or pmfqu 11
n
y
a
" que ee re'ut moyen de dilculper pleinement la di,.
:: vinité ,
&
d' expliquer les phénomenes ,
il s' e_n-.
" fuit qu'il n'y a pas
a
balancer
~ntre
ces dem: lo,
,. luiions ,. .
· Telles font en partie, les raifons dont les fauteurs
du
Sociat~ifme-
fe fervent pour jullifier l'opinion de
nos
un.itaires
lur la prov-idence: raifons
qu'il~ f~rtir
flent
do
dilemme d'gpicure,
&
de: toutes les ob¡eél10ns ·
que
t·~n
peut faire contre le
fy~e
me orthodox~.
Mais nous n'avons p3s prétendu mer
q.uece fylle–
n1e n'efit, aQ(fi fes diñi.:ultés; tout ce
que nous avóns
voulu prouver, c'efl: premieremem que
~es
_feélai–
res n'ont point connu. les
dépe~dances mév1ta~les
eu
priudp~
fur
l~quel
liS
ont
bA~·
tome leur
ph~IC\fophie, pUJfque P1dée d'une providente quelle qu·et.,
le
foit , ell incompatible avec la fqppofition
"d
1
one
muiere éternelle & néceflaire.
Secondement , q.u'en excluant la providence div-i..
ne de ce qui le palfe ici bas,
&
~~~
rellreignant
f~s
opérations feulement aux grandes chofes, ces
SrKh
nims.
ne
(ont
pas moins hétérodoxes
que
ceux dont
ils qnt mutilé le fylleme, foit en altérant le5 prínci–
pes, foit en
y
intercaJant pJufieurs opinÍOOS tOUt
a
fait 'difcordanres. J'en ai donné, ce me femhle, des
preuves fenftblés
~
auxquelles on peut ajooter ce qu'
ils difent de l'ame des betes.
·
Ils
remarquent d'abord
(h)
que l'homme ell le
feul de tous les animaux auquel on puifle :¡ttribuer
une raifon,
&
une volomé proprement di tes,
&
dont
les aélions font réellcment fufcepribles de mérire
&
e;!
e démérite, de punition & de ré.:ompenfe. Mais
5'il's ne donnent point
a
u"~:
be
res une volonté, ni un
franc-arbitre proprcment dits; s'ils ne les font pas
capables de la venu & dn viee, ni des peines & des
récompenfes proprement parlant, ils ne· laiflent pas
de di re qqe la raifoo, la liberté
&
la vertu fe trnu·
vent en elles imparfaitement
&
·analogiquernenc·,
&
qu'elles fe rendent dignes de p,eines
~
de récompen–
fes en quelque. fagon .
~e
qu'ils ·prouvent par des
palfages de
(iJ
la Genere , de I'Exode & du Léviti·
qu-e, ou Oieu ordonne des peines contre les bt!res .
· Quelque hardie que foit cette penfée, elle ne tient
point au fond de J!hérélie focinienne. En raifonnant
conféquemmenr, les
U~it~ire.r
dont nous ne Iommes
que les hilloriens, devoient dire avec Salomon:, Les
u
hommes
meuren~
comme les betes,
&
leur fort ell
, égal; comme l'pomme meurt, les heces meurent
,
auffi.
~es
uns
&
les amres refpirent de mt!me,
&
~·
l'homme n'a rien de plus que la béte, tout
~fl
fou·
,, mis
~ J~
vanité. {Js
s
1
en VODt tOUS au meme Jieu,
;, &
comme ils ont tol:Js
éré
formés de
13
terre
~
ils
,
s'en recoqrnent tous également en terr'e, Qui fa ir ·
,
fi
l'ame des
en
fans
d'
Adam monte en•h,tut,
&
fi
,,
l':tme des
b6~es
defcend en-bas ,.
?
Ecc/éfiaft.
f.
iij.
jr .
19.
&
Jitiv.
Get aveu devoit leur coOtcr · d'autanr
rnoins qu'1ls . loutiennent la morralité des ames , ou
Jeur dormir jurqu'au jour du jugement, & l'anéantif.
iement de celles des . méchanS''
&c.
Voila ce que fai rrouvé de piÜs curieu)(
&
de plus
digne de l'a[[ention des philofophes, dans les éori's
des
Unitaires.
J'ai tAché de donner a cet extr:tit ana–
lyt¡que coure lá' clarté dont les marieres qui y font
trairées font fufceptibles
¡
&
je
n~ai
pas craint de
metcre la doélrine de ces
fe~aires
a
la portée de rous
mes leéleurs; elle eft
fi
ir:npi·e
&
fi
infe~ée d'hér~fie,
gu'elle porte fqrement avec elle fon antidote
&
fa ré.
futarion . D'ailleurs j'ai eu foin pour
mi~ux
terrafler
l'erreur, de renvoyer aux
ar#cles
de ce Diélionnai-
(
~ )
6
VD'Je~
Crelliqs,
_Ethic.c chrijü.Jnc
,
lib.
11, eap.
j.
pcg.
6 5 .
6
.
·
.. ( i)
l'o'Je¡;.
la
Cenere ch.
iY.
v 5·
E;xqd. xij. v. 2.8. L&.–
vltlque
xx. v.
J
s,
r6.
~
notez
ces paraJes de Franzius
rgtu.-e
11utem poffet iln non
pone»~a
jit
rationalis ,znima in
brutii ••.•
('!m:
Genef. 9· 5.
De11s tpfe velit vindicllrl
_.
angt~:int11!
homj..
~~~~.m ~r~tu
ji
quantlo
ejfuder~nt
[AngiiÍIIITI(
h~man~"'!
,
ªüt'
~luma\. f~crt,
part.
1.·
ea
.p.
1j.
p.
16,
·
UNI
·re, ou toutes leJ bétérodoxiesdes
Unitairn
doiYehtl
avoir été folidement réfutées,.
&
ou les vérités de
la religiun,
&
les dogmes de la véritable églife
ont
pu i!rre éclaircis & mis par nos théologiens dans
un.
6 haut degré d'évidence & de
ce~titude,
qu'il
fau–
droit fe faire illufion p.our n'en
~ere
pas frappé, &
pour n'en pas augurer l'entie"re dellruélion de
l'in–
crédulité. Par le moyen de ces renvois, des ·efprits
foibles ' ou qúi ne s'étant pas appliqués
a
fonder les
profondeurs de la métaphyfique , poorroient fe
lail..
fer éblouir par des argumens captieux.
fe~ont
a
l'a–
bri des féduétions ,
&
auront
IIQC
regle fílre
&
in–
faillible pour jnger-
du
vr:,i
&
1
du fau:x.
Je
finirai cel: article par une réfl.exion donr la
vé•
rité fe t'era fentir
a
tour leéleurr intelligent.
La
reli~ion
catholique, apofl:olique
&
romaine eR:
ir¡contellablement la ltmle bonne, la fe ule ffire, &
la feule vraie; mais cette religion ex_ige en
m~
me
tems
de ceux qui l' embrallent, la loumiffion la plus enrie–
re de la raifon. Lorfqu'il
fe
trouve dans cette com•
m
unión un homme d'un elprit inquiet, remuant,
&
difficile
~
comcnter,
il
commenC'e d'abord par
s'éta.
blir ·¡uge· de la vérité des dogmas
~u'on
IUJ propofe
a
croire,
&
ne
trouv~nt
point dans ces
obje.rsde fa
· foi un degré d'évidence
qull
.leur nature.
, ne compor–
te pas ,
il
fe fait protellant; s'appcrcavant
bient~t
de
Pincohérence des príncipes qui caraélérifent le pro–
tefiantifme, il cherche dans le focinianifme une fo–
lution
a
fes doures & a fes difficulrés'
& il
d~vienl
fodnien: dtl fociaoitme au dé.ilme il n'y a qu'une
nuaoce tres-imperceptible,
&
un pas
a
faire '
il
le
fait: mais oomme le dé"ifme n'elllui-meme, ainfi que
nma
l'avons déja dit, qu'une rcligion inconféquenre
~
il fe précipitc infenfiblement· dans le pyrrhonifme
état violent
&
auffi humilillnt pour l'amour propre.
qu'incompatible avec
1-a
namre de l'efprit hurnain:
enfin il finit par tomber dans l'athé"ifme, état vrai•
ment cruel,
&
qui aflore
a
l'homme une malheureu–
fe tranquillité
i
laquelle on ne peut guere r:fpérec
de le voir renoncer.
-
A,u relle quoique le but de
1'
Encyclop~die
nf'
foit
PIIS
de donner l'hiftoire des hérétiques, mais celle
de
leurs opinions, nous rapporterons cependanr quel• –
ques anecdotes hifioriques fur
ce
qui concerne la
perlonne
&
les avantures des principaux chefs d
$
Unitaire.r.
Ces feélaires · ont faír · rrop de bruir·daos
mande, &
s'y
font rendus trop célebres par la har..
dielfe de leurs fentimens·, pour
ne
pas faire en leur
faveur une cxception.
Lélie
Socin
naquit
~
Sienne en
1~2.5'
;
&
s'érant
laille inftéter du poífon
~es
nouvclles erreurs
que
Luther
&
C~lvin
répandoient alors comme
?t
l'envi
~
il quitra fa patrie en
1)47,
voyagea peodanr qnarre
ans tant en France & en Angleterre que d:ws les
Pays·bas
&
en Pologne; s'érar.r eofin lixé
a
Zurich
~
il commeoga
~
y
répandre
le~
{emences de l'héré6e
arienne
&
photinienne, qu'il vooloit introduire; &
mourut en
ce~re
vill e
a
l'age de
37,
ans, l'an
I)6:z.,
laiflant fes écrits
a
Fat~{lt
$ocin
ion neveu.
Celui-ci né
~
Sienne en
1)39,
& Mja féduit par
les letrres de Ion oncle, fortit de l'lralie pour évi–
ter les pourluites de l' lnquifition,
&
fe hata de fe
mettre en poíleffioJl des é<;rits de Lélius , qu'il
oc!"
gligea pourtanr aprh les avoir recueilli s ; éranr
ré-..
paflé en ltalie' ou il demeura douze ans
a
la
cour du
duc
ele
Florence., mais
l'ayant quieté tout·a-conp,
il fe retira
a
Bale
otl
il
s'appliqua
a
l'érudc, revit les
ouvrages de fon oncle, & y oompola en
1)78,
fon
livre
de
]if¡1
Chriflo fir'INitor,,
qui ne fut pourt3Dt
imprimé qu'en
IS"9.S.
Ue
Suirle il fur appe-llé par C'3eor–
ge Blaudrata, aurre anti.,.rrinítaire, en Tranfilvanie,
ou
il
eut des difplltes fort vives avec Frangois
Da–
!!id
~
héréfi.n'que encare plus décidé que Socin
&:
Blaudrat~,
contre la divinité de Jefus-Chrifl: . De-la
il
palla en Pologne, ot) les nouveaux ariens c!toienc
en grand nombre,
&
louhaita d'entrer
d:~ns
la com•
munion des
Usitairu;
mais comme il' dilféroit d'eu¡
• fur quelques points,, & qu'il ne vouloit pas
gar~er
le filence'
011
le reletta alfez
durement~
il
ne
huflll
pas _d'écrire
e~
leur faveur t•ontre ·ceux qui tes art:r–
quo•ent •
&
Vlt enliu fes fentimens approuvt!s par
plufieurs minillres; mais il éprouva de la part
des–
catholiques des per.fécutions for! cruelles; pour s'en
délivrer il le ret-ira
a
un petit villaae éloigné d'envi–
ron neuf milles de Cracovie. Ce
fu~
la
que fuivi d'un
aflez petit nombre de difciples ,
&
protégé par quel·
ques grands feigneurs'
il
employa vingt-cinq ans
a
'!Q~pqf~r
uo
~ra~d
nombre
de.
petits traités,
d'opu~·
~\IICs,
•