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S Y N

parmi nous nos égli{es pacoiUiales, auxquelles

elle~

rellemblenc beaucoup . Du tems

m~me

de notre

Seigneur, il n'y avoir pas de ville de Judée, yuel–

que perite qu'elle fílt, qui n'eut pour le moins une

jjnago~~~~.

Les Juifs nous difent, qu' environ ce

tems-la, la feule vil!e de Tibérias en Galilée en a–

voit douze,

&

celle de Jérufalem 48o. Mais

fi

l'on

p renoit ce nombre ii

la

let~re,

il

faudroit pour plu–

fieurs de ces

JYnagogtle$'

avoir recours

a

l'expédient

de quelques {avans qui prétendent que ces di x réli–

.deos de

/ynagogues,

qu'oo nomrne

bat~l11i111,

étoient

des perfonnes gagées; fa:1s .cela , comment s'aljurer

pour tant de

JYnago.¡t¡cs,

d'uo nombre fuffifant de

gen~

fur remaane, pour former t'outes ces allembl\!es?

JI

y

avoit au-moins deux de ces

jours qui en de–

mandoient une folemoelle, auUi bien que le fabbat.

Lightfoot, pour lever la difficul¡:é, croit que les

ba–

telninu

étoient les anciens

&

les miniftres qui

pffi–

cioicnt dans la

Synagogu~

.

:¡,o.

Pall'ons au fe'rvi ce de la

jjmagogtu:

il conlif–

toit dans la priere, la leaure

d~

l'Ecriture

&

la pré–

dication. La priere des J uifs eft contenue dans les

iormulaires de leur

cult~ .

D' nbord ce culee étoit

fort limpie, mais

ii

préfent il cft fort chargé

&

fort

long. La partie la

pi~ lolemnell~

de leurs prieres,

eft ce qu'rls appellent

.S~bfmo,~hé-Eshre,

ou les dix–

neuf

priere~ ,

11

~fi

ordonné

it

toures les oerfonnes

p.arvenoes

.a

l'l;l'e de ¡li!crérion de les offrir

a

Dieu

trois fois le jour, le matin, vers le mídi

&

le foir.

On

les lit avec folemnité rous ks jours d'afl'emblée;

m ais elles ne font

0

éanmoíns que comme le fonde,

ment d'autres prieres.

.

La

f~conde

panie du fervice de la

JY11agog11~,

eft

la leé'\ure du víeux Tefiament. Cetre leélure eft de

troís forres .

1~,

Le

kiri11th-sbfma;

,_<1,

la loi;

3°.

les

prophetes.

·

·

Le

kiriath-shéma

ne oonfille qu'en trois morceaux

de l'Ecriture . Le premic:r eft

celoi qui commence

au

v.

4· du'

'Dj.

cbap.

du D eméronome,

&

linit par

k

9· ·

Le fecond

com'Tleqc~

au

v.

J3_.

¡lu

chap.

xj.

du men¡e lívre,

&

lini~

par le

1.r.

Et le troílieme

efi tiré du

~v.

chap.

qu livre des nombres,

&

com–

mence au

37

v.

jul'qu'ii

1~

fin du chap. Comme en

hébreu le premier mor du p.rer¡1ier de ces

p~nages

efi

sluma

,

qui

í:~nilie cout~ ;

jls donnent

~ces

trois

p afl v •e¡ le nom ae

sbema,

&

a

fa

leélure celo• de

ltiriatb-rlmna,

1~

leélure du

slwna .

La Jeélure de

ce

shemq

etl accorn !>Jguée ¡le plulieurs prieres

&

aa ;oqs

de

graces, devant

&

apres; mais

la

l~élure

du

sbéma

n'efi pas auUi rigidc

QUe

celle des prie–

r es ;

il

n'y

a que les hommes labres qui

y

foient

obl ígés le matin

&

le foir: les fem'Tles

&

le~

fer–

viteurs en

font dífpenfés; quant ii

la

leélure de

la

Joj

~

des prophe\eS , nous en parlerons tQUt·

a-

J'heure,

·

La

troílieme partíe du fervice de la

JY11pgog11e,

efi l'explícation de l'Ecrirure,

&

la prédication. La

premiere fe faífoir en la

lifai1t,

&

l'autre

~pres

la

letiure de la loi

&

des prpphetes.

ll

eft elair que

J efus-C hri!l e11feigr¡oit les juifs de l'une

&

¡le l'au–

tre de ces manieres , dans "Jeurs

./Y11agog"es .

Quand

il vint

a

Nazarech, Luc,

xvj.

17.

&e,

1:1

vílle ou il

avoit fon domicile, on lui lit Jire comme membre

d e la

{y11ag

0

gt1e,

le

baphterab

,

ou la feélion dt;s pro–

phetes , qui fervoit de

le~on

pour ce jour-!ii;

9l

guand

il fe fut levl!,

&

qu'il l'eut lue, íl

r~

ralfic

&

l'ex–

pliqÜa, comme cela fe pratiqqoit parmi

les Juifs ;

car par refpeti potlr la loi

&

les prqpheres pn ne

les lifoít que debout;

m~is

q11aod O!' les expliquoit,

celui QUi officíoit étuit aUis en qua

lit~

de maltre.

.Mais dans les. autres

JY~¡agogt!es,

dont

íl

n'étoíc pas

membre, quand

íl

y

alloit, ce qu'il

faifo(~

¡oujours,

Luc ;

iv.

~6.

le jour du ·fabat, en

qu~lqu'endroit

qu'it'Je trouv3r, il enfeignoit le l?euple par fa pré–

dicataon ,

apr~s

la leélure de la lo1

&

des prophetes.

C'eft auUi ce qu'on voit pr-atíquer

a

S.

f aul,

afl.

X//1.

xv.

dans

lajjmagegue

d'Antioche, dans la Pi–

fidie: car l'híftoire des a

a

es remarque

e~pre!lément

que ia pré.díptíon {e fit

apr~s

la

le~ure ~e

la loi

&

des prQphetes.

IlJ.

Le tems des af!'emblées de

lajjuagogue,

pour

le fervice 'd.í vin, étoit trois jo.urs par I'emuíne, fans

compter. les jours de fetes

&

de ¡enne:

&

chacun

de ces jours-la. on s'all'embloít le inatin, l'ap.res mi–

d i.

&. re;

foir . Les trois jours de

./YIIflgogue.

éto(~nt

le lundi, le jeudi ,

&

fur"tout !e lamedt ¡our du

fabbat. '

·

·

·

On

y

faifoic 1;¡, leeture

de

Ja loi, ou

des

cjn~

li-

S Y N

vres de Mo'ife , qu'on partageoit

en

autant de fec•

tíons qu'il

y

a de femaines daos l'aonée.

IV.

Pour ce qui eft du miniftere de la

JYnagogu~

il n'étoit pas borné

a

l'ordre facerdotal. Ce

ordr~

étoit confacré au fervice du temple, qui étoit d'une

toure aurre nature,

&

ne conlilloit qu'en oblations

foit de facrílices,

foit d'autres choles.

Il

eft vrai

que pendimt le facrifice du matin

&

du foir

les lé–

vires

&

les auttes chantres , chantoient dev¡nt l'au–

tel, des pfeaumes de .louange

a

D 'eu;

&

que pour

conclure la cérémome ,

les prétres bénilloient le

peuple; ce qui rell'embl(! un peu

a

ce qui fe faifoi.t

dans la

JY•¡agogue;

mais dans tout le re!le, ces deux

fervices n'avoaent rien ¡le commun: cependant pour

conf~rver

l'ordre,

il

y

avoit dans chaque

JY•1agogue

un certain nombre d'officiers ou de mini!lres lixes

qui étoíem. chJrgés des exercices. religieux qui

s'y

devoaent fa1re: on les

y

admettolt par une impofi–

tíon des maíns, folemnellt .

!-es premiers .étoienc les anciens. de la

f3mngogu~,

qua y

¡;ro~\Veroo,ent

toutes les

alfa

ares,

&

régloíen.t

les exercaces . D ans le no11veau Te!lament, il le font

appellés les princípaux de la

./Y11agogur;

il n'eft mar–

qué en a<.Jcun endroit que! éroic leur nombre; tour ce

qn'a:

y

~de

fnr, c'eft qu'il

y

en avoit plus d'un dans

une

,fy11agogu~:

car il en eft parlé

a

u pluríel dans quel–

ques

p~lla.~cs

du o, Tefiamenr, ou

il ne s'agít que

d'une;

&

a

Corinthe

ou

vraillemblablement il n'y

a...

voít pas deux

jj11agogues:

on en voit üeux

a

qui ce

titre e!l <!onné, Cnlpe

&

Soilhenes.

i\.pres

ceux~cí,

íl

~

avo

ít le

minifire de

lafY11ago–

gt~e.

On ne faat pas baef) n¡é.nc li ce n'étoic pas un

de

..:e

u• doHt on vi_ent di!

p~rler;

maís en

fin,

il )'

svo~t

une perfonne

af!eété~

au fer vace de la

JY11agogt1~,

qui

~ronGn~"it

le~

. Prieres

3U

nom de toute l'atlemblée;

&

par cecre radon,

~omme

al les repréfentoit tous,

,$(;

écoit leur melfpger, pour ainli >;!ir

e,

aupres de Dieu,

on l'a!>pelloit >¡n hébreu,

fobcliacb zibbor,

l'ange, ou

le mefl'ager de 'l'ég!íle .

Oe-1~

viene que daau l'apoca–

lypfe , les é"eques des fept églífes u'Aiie, font appel.

lés d'un nom pris de la

.fjmagogue,

les anges de ces

églifes: car comme le

(cf,fliacb z ibbor

de la

fynago-

11,1'"

d¡;s Juífs ' écoat le premíer mini!lre qui ottroit

a

O

eu les prJerf!S du peuple, l'éveque étoit auUi dans

l'églife de Cl1ritl,

le .pren1ier mioillre qui pffroit

a

Dieu <;.elles des chrétiens

\le

fon

é~life.

.ll .!lft vrai que .ce n'é¡oit pas toUJOUrs l'évéque qui

fa1f

0

a¡ cene fon.:t•on, pance que dans

cha<¡ue é¡¡life

il

y

avoit des

pr~cres

fous lui, qui la faifoien t lou–

vent au-lieu de luí . Mais dans

b

.fillqg·ogt¡c,

ce n'é–

toit

p~s

\1Ql1

plus

~OllJOU~S leflb~liacb

zJbborqui

offi–

caoat en perfonne: c'etoac baen Ion empina ,

&

ordi- ·

nairernen¡

íl

le failoit; mais il

ne

laiq'oi¡ pas d'arriver

a!fez fouvent , qu'on le faifoit faire extraordlnaíre–

ment par quclqu'autre, pourvQ que ce fat un fu jet que

l'ige, la bonne conduite,

1

1

habi leté ,

&

la piécé, en

rendíllent

cap~

bies ,

C~lui

qu'on choilif!'oír

a

inri, écoít

pendan

e

ce tcms-lii

le

.fcbcliact. zi6bor ,

ou l'ange

de l'allem blée: car comme un héraut, un meOa"er

envoyé de la part de Díeu

a

foq penole, ef\ un

~n­

ge de ·Dieu, puifque le termc d'ange 'er¡ l]ébreu , li–

gl]ilie propremenc un

meffaJ er

;

¡qur de

m~me

un

mellager de la part du peuple

a

uores de Dieu , pou–

voit fort-bien s'appcl ler

l'atzgc dtJ

p~up/e.

Ce n'ell

qu'en

CC

deroier fens qu'on dOnnOIC )e

1\001

d'ang~

a

ce miníftre de la

./Ynagogt'";

mais íl appardenc aux:

míni!lres de l'égli(e chrétíenne, dans l'un

&

dans l'au–

tre.

Apri:s

le.fche!iacb zibbor,

venolent les diacres, ou

les mini!lres inférieurs de

la.JY11agogu~,

que pon nom·

moic en hébreu

chaza11im,

c'ell ;\ ·dire (urin¡endans.

C'étoien.~

des miníftres

lixes, qui fous

la d,ire.;l:ion

des princif1aux

d~ 1 ~

JY11agogue,

avoíent le foin

&

l'intendan~e

de tout c;e

q~a

s'y

faifoít:

c'~toienr

cux

qui gardoient

le~

livres

f~crés

de la loi

&

<les prophe··

tes ,

&

du relle de 1'-Ecri ture fa íote; les livres de leur

litur¡~·ie,

&

les autres meubles. de la

JY11agogu~;

&

qui

les aonnoient quaf\d

íl fa l\oit s'en

l~rvar.

Cls

fe te–

noient aupres de celuí qui \ifoit

le~

le<;o11s de la loí ou

des propheces,

&

les corrígeQient, s'il leur arrivoia

de fe {romper; enfin C'étoit

a

~1\X

qu'on I'CI]QOit )e

le livre quand ·¡a

letiure étoit finie . 1\ínfi íl efi dit

de notre

~eígn~ur ,

quancj

il

fut appellé

a

la re la le–

<;on des prophetes dans la

Jj¡nago.fll~

de

Nazar~rh,

dont al

éroit

m~mbr~,

que quaud

íl

eut fini la leélu–

re,

il

ren.di~

le livre au· minil\re, c'eft-aodire au

&ba–

zall,

o

u a u

cliacr~

de

la

fy•¡agogtu.

~

Aurrefois

il

n'y

~voit

point de perfonnc: fixe éta•

blic;