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S U P

·

feul

peut-~tre

auquel il ait été fait attention d,¡ns

to.uces les

lan~ues.

De-14

vieqnent

¡\1,

ces locljtions

fi·équentes, ou la comparaifon eft

tr~s-Cer¡fible

1

quoi–

que l'adjeélif ou l'adverbe , foi t au pofirif, comme

nou< avons

VLt

plus haut:

pr.e t¡obi>· buttu

;~r,e.ftfo~mo/is

1

parvam

pr~

ea qtt,e t:QIIdere&f!r.

De-la VIene

7 ·

que tes Hébreux ne conr¡oiO"ent

qu~

la fo rme pofit1ve

des adjeélifs

&

des adverbes ,

&

qu'ils n'exprin¡ent

Jeurs

compar~ifons

que comme on le voit

d~ns ce~

exemple~

latins, ou par

f~

prépofttion

fllt'!

OIJ

"!'

qlll

en efl

l'abré~é,

&

qui

~

la fignification

exc~aél1ve d~

ex

Oll cel le tJe

pr.s,

ou bien par la propoftt1Qn

al

qUI

veut di re

jitper;

c'efi ainft qu'il fau t encendre le fe os

<Je

ue

~allage

(p.f. cxvij.

~ ·

9· )

~ontml

efl co11fi1ürt.

111

dof!IIT/Q qttam confidere

111

komm~ ; .6~ti/Jtt1

eft

.fpe–

r(lre

111

don¡ÍI¡q quam }puare·

m

pr1'1~tptbt¡n

le

fjtlfl111

lacio éranc ramené

a la

valeur analyt1que,

pr.e ea ra–

tÍQJ¡e

fteu~drm/

qua"!

rqtiune~

bqllfl"!

ijl,

rend l,a

v~Jenr de la prepofitron hébra¡que!

&

prquve qu avec

bomtl!/

il faut

~qu[er¡tendre

"'a&u

que

l~s

.. Hébreux

n'~xprin¡er¡c

pon!t; cleft en.<:qre par un

hé~ra1fme

Cem–

blable qu'il eft d1t

(p.f.

CXIJ .

4· )

exceljiu foper om11u

gt~¡fu

domit¡us

1

pou?

exce!Jtqr pr.e omnibtu geneibus.

De-la vfe"tlt 3t'. que l'on trouve le

jitperlatif

meme

enip!oyé dar¡s des phrales

cqmparati y~S'

1

doh¡ la com7

parai(Qr¡ ell énoncée par une préppfitiQr¡, OQ

défigné~:

par le régin¡e nécefiaire de la

prepo(jrio~;

el le eft

fou(enrendue;

llttte alios

pt¡lcb~rrimus,

fomofi/flma

(i¡per c.LtOI'f{f , Ínter omites maximus,·ex omÍ1ibtu Íloc:

f!/J!.mru

,"1 ~

prépotition efl expri'mée;

t¡llod mini"{IITI(

9'1!~en~

eft omnibus jemi11ibus .C.Mattb. xiiJ..

31-.

J

' la

prépo!ltlon

pr4

cft md1quée 1c1 par l'ablanf qu¡ · er¡

ell le régime nécellaire.

·

·

~éfu!TJ'ons

ce

~remier ~r!l'l!.rl)eryc

1

Qn trouve des

phraf~¡

comparanves

o~

l'ad¡ethf.

efl:

a~¡

pofirif; la

cqn¡pnr~iton

n'y efi done pas exprimée par !'adjeélif

1

c'e~

uniq_uement par

la

prépqf¡ri~n :

on rroqve d'au–

qes phrales oil la meme prépofitwn comparative eft

exp.rimée, ou clairement Mfignée par

Con

rétrime né–

cefr~ire,

quoiquc 1'Jdjefrif. fcllt au COmparatlf

Oll

'a

u

jitper{atif;

~onc

.daos ces cas .la m.ell_le, l'adj:aif n'a

aücune fig111ficat1on comparatlve: ¡'a1

d~rerm111é

plus

hau t en quoi confille ¡¡réciféiT)ent la fi!{nification du

degré comparatlf; poyr cet¡e du

jitpu·lntif,

nous

l 'e~~mil~ero~s

en

pa r.~i~uli~r

1

quancl j'aurai

ajo~t~

a

ce que

JC

v1ens de d1re , la feconde preuve que ¡'ai

prqmife

dl~ pn!s

Sané}ius ,

¡l¡

qui combe

dire~cmenr

Tur ce deg1·é ,

C'efl que l'on renconrre qqqntité de

phrar~~

oil ce

degré eft· employé .de

m~n ien:

qu'i l n'eft pas pnffible

d'y

~ tracher

la mo1ndre rdée de comparaifon, ce qui

few ii apparemment impollible, s'i l éroit naturelle–

m~nt

dellíné au fens compa ratif . Quand Cicérnn

nar

exemplc écrit

a

fa

f~mm~

Térence :

ego .fitm miflt·iot;

quam tu q114 es

''life!TIIII~;

.la

~ro~ofir}on

efl 1:1ns

conrred1t comparac1ve,

~

1

a~¡e~1f

miftl'lor,

qui qua–

Jlfie pdr un rappc¡re de lu pénonré, fuppofe néceflai–

rement cerre co!T)paraifon , mais fans 1'..-xprimec; rien

ne l'ex¡:¡ri!T)e daos cette phrafe, ell e n'y efl qu' indi–

qqée,

&

pour la ren.dce. fenfible

il

faur en veni r

i\

l'analyfc,

eco

Jio!J

miftnor

(Pf~

ea

~atione

.f;ct\'lf(WII)

quam ( ratJOift.m ) ttt, qu,e

es

II{J(ernma,

( es

miflra

1:

,

ór il'.efl é,viden,í: que

miftrri(it'tJ

n'efl pas plu; tom–

paratl f, ou

Ít

1on veur, p.1s plus relatif ddllS

qu.L es

'('Jijjrrima ,

q~e

miftrt¡

ne l'cll lui mt!me d3ns

trt es

m[/er4:

au

lrep du rour complexe que Gicéron a

~qnné

a

cette

pr?pofttio~

'. il

a u~qit

pu la aécompo–

Jc~

de cene mamere , ou

d

ne refte pas la moinclre

trace d'un feos relatif:

equidem fll r.s miftrrima (ed

ego

fot'{

(llifiáur,

quam ttl;

vou·s eres malh¿ure'ufe.

j'en conv1ens,

&

rrl!s-malheureufe ; cer,endanr je lt;

fuis encore plus que

vou~ ,

'

·

Cette explicarion

ja

meme nous mee lur les voies

du vériraole fens de la forme qu'on a nommée

jitper–

{ative ;

c~eft u r¡~

íi!T)ple '

e~ rén~on

du feos

pri~itif

&

fondamenra l enoncé par la forme pofirive ,

m~1s fa~s

auc~pe.

comparaifon

procnair¡~

qu éloigtJée , direae

04

rnd1reélc; c'e!l une

~xpreflion plu~

énergique de

la

m~me

iqée; ou

(1

quelque chofe eJl ajouté

a

l'idée

primirive , c'efl une addi¡ioo

r~ellernen r

indérermi–

née ,

,p~rce

qu'elle fe fa ir fans comparaifon: je dirois

done volonri'ers que l!adjeélif, ou l'adverbe, eft pris

;¡lors dans un Cens ampliatif, 'f1lur6 t que daos uo fens

fj¡perlatif,

p~ri:e

que cen e derniere dénominfttion,

fuppófanr, comme on l'a vu plus haur, une compa–

{aifon de

'ccrme~

qui

n'a

poinr lieu ici, ne peur

qu~

occafionner bien

d~s

erreurs

&

des difcufllons fou–

vent aufll uuiíibles aUlc

progr~s

de la rai[on, gue l'er-

reur

memc .

· ·

·

.

SUP

Que ce foit er¡ eff'et ce feos ampliatif qui caraélé–

rife la forme parciculiere done il eft ici queftion, c'eft

une vérité atteflée par bien des preuves de fa ir.

IQ .

!.-a langue hébrdi'que

&

fes dialeéles n'ont point

~dn¡i.s

cecee .forme; mais·.elle

y

eft remplacée par un

14r?t1fme

q~r

préfenre umquement

a

l'efpri r cen e ad–

dltlon ampllatlye

&

abfolue;

~·eflla

répétirion de l'ad–

jeaif meme

OIJ

de l'adverbe . Cene force d'hebra'if–

me

Ce

rencqmre fréquemment dans la 'yerfien vulgare

de l'Eeriture,

~

il eft utile d'en erre prévenu pour

en Caif)r le fer1s,

n¡¡¡ltml

eft,

malr¡t!!

ffl,

dicit Ollltzis

emptor

1

(Prov. xx . 17·

J

c'eft-a-dirl!,

peiJimmn efl.

Yoyez

A r.¡HN

&

fp lqTISME .

La répéricion

m~me

du

verbe eft er¡core un tour éncrgique, que l'analyfe ne

peut rendre que P,ar ce qu'on nommé

Jitp;

rf¡¡t

if:

par

e~en)ple,

Jiat :

fi¡rnifie analyriqucmenr

cupio

h.oc uf re

s

fiat;

mais'·

!iat , jiut

.

1

c'ell

fiiP, Ío veiJemmti/J!me ,

t.kc.

1-?.

L'idé'é de cerrc répéc1pon pour défigner

1

~ feo

s

ampliarif,

&

celle fur-tout de la triple répéd riqn,

íi'é¡qit pas ir\connue aux Lacios: le

tergeminis (ullfl''

bollo~ibu.r

d1l-Jqrace.

l .

ot(..

!ó fon

rQ/mr.

&

,es rriplp.r .

l.

od.

3;

le

tervenefims

de

Pl~ute ,

pour fignifier

1171

gra'!d m¡poifonnellr;

Con

trifur,

vqleur confomnJé ;

ton

triP,aret¡s,

fqrt rnefqUiq; le mor de Virgil!!,

J.

.tn.

98.

o tel'fj/IC quatert¡lle beqti .

répeté

p~r

Tib,ullc.

ofoticem illun¡ terqtte qt•aterque dlem,

&

rendu encore

par Horace foia' une' aurre forme,

felices ter

&

am·

plius ;

cq'~¡¡

cela, ..

&

milie amrei

~xemples,

démon–

tre arrez que l'ufage de cecee

langu~ arr~choit

un Fe'IS

':'.érirablemenr all)p!¡atif

1

fur-tout

~

la

¡ripl~

répéri–

twn

du mqt.

3?.

Vo(ijus,

de 1111al.

11.

~o.

nou~

fournit de la

m~

me véricé, une preuve d' ur¡e a

u

ere eFpc¡:e, quoi–

qu'il en tire une coni'équence

a

frez dilrurenre ; voici

fes propres termes:

non pamm brJt¡p

{etl[~ntiam

jrtvat;

(

il

parl~

de fq n opinion parricÚiiere,

~

je l'appli–

que

a

1~

mienr¡e

avec

plus de juflefre

1

íi 'je ne me

trompe )¡

quod

Cuperlativi,

Í11

antiquis in(criptiol¡ibqs ,

po{ttivi gemi11atione exprimí flleant: ita

IJB

in iÍ.r no–

ta& beúe

be~te,

hoc en

optime: ítem

BB,

bonis bot1is,

hoc eft

optimis;

{:f.

FF.

PP.

FF.

fortiflimi, piif/imi,

fotici!]imi : iWti

J.;L.

libmtijfime;

VI.\1.

meriti.[{tmo,

e

tiam·

malus malus,

hoé ell

pe/]imru .

Votliu• cite

Grurer pour garant de ce qu'il avance,

&

j'y ren-

voie avec tui .

' "

·

4°.

Cer ufage de répéter le mot pour en amplifier

le feqs ' r¡'é¡oit pas igcjo'ré des Greq

1

non gu' i

le

répétaffenr en elfer, ma1S

ils

en ir¡qi¡¡qoient

la

répé–

cition:

T¡lr

'~"'~'"

h r••i "'-' Tll¡o•!f;

(

Odyf!. '5.') ter b,enti

Danai

&

quater,

c'llfl·i-dire

,

beatil]imi DÍmai :'

·on

peut obferver que le furnom de Mercure Trifmé–

gifle ,

T"'"'~•nor,

a par emphafe une double aniplia–

tion, puifq u'il fignifie littéralemenc

ter maximtu.

sQ.

Les Italiens ont

unji¡perlatif

a

frez lemblable

a

celui

d~s

Lar¡r¡s, de qq¡'lls pm,.ifrer¡t llavqir empruu–

té;

ma1~

1l n'a

dan~

leun laqgue que le (e¡¡s amplia–

tif que nous rel)dons par ·

{res: {apimte :

fage ;

fa·

pien~i.flln¡o

pqur le ma[culiÓ,

&

(rlpimtiffima

pour

le fén1il¡in , rres-fage. Jamais

il

n'a le feos comparatif

que nous exprimons par

plus

précédé d'lll! arricle.

Le pl11s,

die

Vén~roni

(pare.

l .

tb.

ij.)

s'ex prime

, parí/

pitt;

exemples: le plus beau,

il piiJ bello;

,

le plus

granel, ,¡¡ piu grande;

la· p,lus belle ,

la

pir~

..

bella ;

les plus oeaux.

i

pir~ q~lli ;

les plus belles,

,

le pitt be/le

.;

:

Et ele

m~

me, le plus fage,

it piu

(apiente';

la plus fage,

la pirl

~pimte ;

les plus fa–

ges.

i

p'iu .fapienti;

m. ou

le

eitl

Jntjenti.

·f.

ll

me

tembl e

que

cecte diflínfrio n prouve alfez clairément

que le

foperltttiflacin

n'avoit , de méme, que 'te (ens

ampliatlf,'

&

null~ment

le comparacif.

ll

eft vrai, car il' fuu r tour avoyer

1

que les Alle–

r:!lands out un

{t¡per/atif

qui n'a

~u-contraire

que le

fens compararif,

&

nullement le feos ampliatif: ils

difenr

a

u poúrif,

weift,

Cage;

&

au fuperlat1f ils di–

Cene

we~

lfe.fl

.

le pJ·us Cage'; s'ils

V

ulent donner

a

l'adjefr1 f le Cer¡s ampliarif, ils emploient l'adverbe

fibr'

qui r1pond

a

norre

trh

o

u

fort

1

&

ils difent

flb r weifi.,

rres-fage , forr ' fage.

·

Cecee diff'érence 'de¡ Iraliens

&

des Alleu¡ands ne

prouve píen autre

c~ofe

que la lióerté de l'ufage dans

les

diff'ér~ns

idiomes; mais !'une des deux manieres

ne prouve Ras 'nioins que llaurre la diff'érence réelle

dq fens a"lpliatif,

&

du fens

ji1perlatif

proprement

dit,

&

par t:onféquenr l'abfurdité ·qu'il

y

auroit

il

pré–

tendre que le meme mot pfit fervir

a

exprimer l'un

&

l'autre, comme nos rudimenraires le penfenr

&

le

difcnt du

{ttperlatif

latin . D'ailleurs la plus grande

liaifon de l'italien avec le latin,

eft

une raifon de plus

·

· pour