Table of Contents Table of Contents
Previous Page  55 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 55 / 824 Next Page
Page Background

S

E N

aurant d'articularions fenfibles; le pl·emier fur l'arti–

c ulation du pédicule de la feuille avcc la elite feuil –

lée · le fecond fur

l'arricularion de cerrc d}re avec

fon' rameau; le rroifieme fur celle du rameau avec

fa grofle branche; un. quatrieme mouvemenr, le pre–

micr de tous, celui par Jeque! la feuillc fe plie

&

fe

fcrmc . doir re fa ire aufli fur une efpece d'articularion

qui

(era

au milieu de la feuille, mais fans <!rre aufli

[en tibie que les amres.

((>.

Ces mouvemens .fonr indépendans les uns des

aurres,

&

fi indépendans, que ql1oiqu'il femble que

<¡uand un rameau fe plie ou fe fermc,

1t

plus forre

r aifon fes feuilles fe plieront

&

le fermerontr

Il

efl

cependanr poflible de tou·cher Je rameau fi délicare-'

m ene , que lui feul recevra une impreflion de mouve–

menr; mais il faut de plus que le rameau en fe plianr

n 'aille pas p1•rrer fes fcuilles conrre q_uelqu'Jmre par–

tic de la plante, car des qu'elles en feroienr wuchées

elles s'en re!fent iroient .

Des feuilles enricrement fanées & ¡aunes, ou

p1Qr6t blanche< & preces

.3

mourir, conkrvenr en–

coo;e lcur fenfibilité, c.e qui confirme qu'elle réfide

p rincipulemenr dans les a•riculations.

S.

Le venr

&

la pluie font

ferrn~r

!ajm(itíve,

par

l'agirarion qu'ils luí caufenr; une pluie doucc

&

fin e

u'y fa ir r íen .

Les parries de la plante qui ont re<¡u du mouve–

menr, & qui fe fCint fermées chacune

i\

¡:,

maniere, fe

r 'ouvrent enfuire d'elles.memes ,

&

ie rérabliflent

d ans leur prell) jer

ét~r.

Le rems nécdEtirc pour ce ré–

ubli!femenr.cfi inégal , fuivant difl'érenres circonfian–

c cs , la vigueur de la piame ,

la faifo n, l'heure du

· jour : qudquefois il

faur

30

m inutes , qudquefois

moins

de

ro. L'ordre

d~ns

Jeque\ fe fair 1c

rérablifl~ment, varíe aufli; qu elquefois i

com rpence par les

fe

uilles

ou les c6 res fcuillées , quelquefois par le<

ra–

m

ea.ux,

bien enrcodu qu'alors

ro

ure 1a planre a écé

en

mouvemen~ .

10.

Si l'on veur fe faire une idée, quoique forr

vague

&

fort fuperficielle; de la caufe des mouvemens

que nous avonsdécrics,

il

paroirra qu'ils s'exécurenr fur

des efpeces .de charnieres rres-déliées , qui communi·

quent enfemble par des perites cordes

~xm~memem

fi–

nes, qui les rirent & les fonr jouer des qu'elles font

fuf!ifJmmenr ébranlées ;

&

ce qui le confirme a!fez , c'efl

que des feuif les fanées

&:

preces

a

mourir , fonr en–

cure fenfibles; elles n'ont plus de fue nourricier, plus

d e parenchime , plus de chair, mais elles onr confer–

vé leur charpenre fo lide, ce peric ·appareil,

&

cene

d ifpofirion parriculiere des cordages qui fa ir rour le jeu.

1

r.

Ces mouvemcns que nous avons appellés

acci–

drnteü'

paree qu'ils peuvenc l!rre imprimés a la p lante

par une caufe érrangere vifible , nc laiflcnr pa

el'errc

narurels áufli, comme nous l'avons dir d'abord; ils ac–

c o mpagnetlt cefui par lequel elle fe ferme narurelle.

m enr le foir,

&

fe r'ouvre le marin, mais ils fo nt ordi–

nairemenr plus foib les que quand ils

Iom

accidencels.

L a c.aufe érrangere

peu r-~tre

des qu'el!e le veur,

&

efl

prefquc roujours plus forre que la cJut'e narurelle.

Nous allons rapporre r mainrenJnt les principales

circonflances du mouvemenr rotal narure! de la

fin –

jitive.

lv.

JI

a éré die dans

l'l>ijloirc de 1'ncndhnic des Scien–

cu, anníe

1729, que dans un lieu ob!cur

&

d'unc

tempéraru re a!fez uniforme, la

fln/itiv~

ne laifle pas

d'avoir le rnouvemenr périodique <Te fe fermcr le foir,

&

de fe r'ouvrir le

m~tin ,

Cela n'efl pas conforme

aux oblervarions de

M.\>1.

du Fay

&

du 1-lamel. Un

p or de

flnfitiw

érant porté

a

u mois d'AoQr dans une

cave plus obfcure,

&

d' une rempérarure plus égale

que le lieu eles obfervarions de

1739,

la plante fe

ferma

a

la vériré, mais ce fut', felon

ro

ures apparen–

tes, par le mouven¡ent du tranfpÓrt, elle fe r'ouvrir

le lendcmain au bouc de

1.4

heures a-peu. pres. &

demeura

pr~s

de trois jours conrinuellemenr o uverte ,

quoiqu' un peu moins que dans fon érar narurel . Elle

fur rapporrée

a

l'air libre, ou elle fe rinr cncore ou–

verre pendant la premiere nuir qu'elle y palfa, apres

quoi elle

[e

remir dans fa regle ordinairc, fans ayoir

~té

aucunemenr alroiblie par le rems de ce dérég\e–

m enr forcé, fans avoir éré rcndant rour ce tcms-ll

_que rres,peu m

oins fe¡;¡fib!e

.

IJ.

Oe

cette

cxpérieo.ce,

qui n'a, pas éré la (eule ,

il

fui r que ce n'e!l pas la cfarté du jour qui ouvre

la

fo•zfiti• e,

ni l'obfcuriré de la nuir qui

4t

ferro~:

ce _ne

fon~ pa~

non plus le chaud

&

le froid alrer–

nanfs du ¡our

&

de la nuir; elle fe

ferme pendanr

-des nuirs plus chaudes

q~~

les jours oil elle ayoit

S

E N

45

éré ouverte . Dans un lieu qu'on aura fort échauffé,

&

ou le rhermometce a porté de dehors hauffe rres–

promprement

&

d'un grand nombre de degrés, elle

ne s'en ferme pas plus rard qu'elle n'dlc f:li r

i\

l'air

li br~ , peur-~rre m~me

plllrllr:

d'

oil

1'

on pourroit

foup~onner

que c'efl le grand

&

foudain change–

menr de rempérarure d'air qui ·aait fur ell e; & ce

qoi aideroir

a

le croire, c'efl que

íi

on

le ve une

cloche de verre' , ou elle éro•r bien expotee a u fo–

lei l

&

bien échau/ice, elle

fo

ferme prefque daos

le

momenr

a

un

a

ir moi ns chaud .

- 14.

Cependanr il fauc que le chaud

&

le froid con–

tribuent de quelque chofe par eux-memes

a

fon mou–

vemeor alrernarif; elle efl cerrainement moins l(mfi–

b!e, plus pareffcule en hiver qu'en

été;

elle fe ref–

fenr de l' hh•er

m~me

clans de bonnes fcrres, oil elle

fair fes fonél'ions avec moins

de

vivaci ré.

1).

Le

~rat~d cha~d,

celuí du midi des jours bien

ardens, lut fa1r prefque le mc!me effet que le froid;

elle fe fermc onlinairemenr un peu . Le bon rems pour

l'obferver efl fur les neuf heures du marin d'un jour

bien chaud, & le foleil <!rant un peu couverr.

16.

Un raroeau coupé

&

déraché de

la plante,

conrinue encare

a

fe fermer, fo it <JUand on le

ro

u–

che, (oit

a

'l'aJlproche de la• nuir; il fe r'ouvre en–

fui re. I! a quelque aoalogie avec ces parries d'an i–

manx retranchées qui

fe meuvenr encore .

Il

con–

fervera plus long ·.rems fa vie, s'il tr.empe dans J'eau

par un bout .

17.

L a nuir lorfque la

finjitíve

efl ferruée

&

qu'il

n'y a que fes feuilles qui

h!

!oient, fi on tes'rouche

les

elite~

feuillées &_les rameaux (e ferment,

fe

plien~

comme lis eulfent fat r peodanr le ¡our,

&

quelquefois

avec plus de force .

.

1

S.

[1

n'imporre avec quel corps on rouche le plan–

re, il y a dans les arricularions des feuilles un peric

endroit, reconnoifl<tble

a

fa cpufeur hlancharre, ou

il paruir <¡ue r_é!ide fit plus grande fenúbiliré.

19. La

(mjit1ve

plongée dans !'c:w, ferm e

(es

feui l–

les

&

par l'arrouchemenr ,

~

par le

froid de l'eau .

Enfuire elles le r'ouvre,

&

fi en cer érar on

les

rou- .

che, elles

(e

refermenr, comme

:CI! e~

eu!fcnt fai r

a

l'air ; mais non p·ts avec tanr de vivaciré.

ll

en va

de

meme des r:tmeaux. D u jour au lendemain la planre

fe rérablir dans le meme érar que

ti

elle n'avoir

pas

éré rirée de

íon,

élém

em na

rurel .

2 0.

i

on

brille ou

av.ec

une bougie, ou avec un

miroir nrdent, ou avec une pince chaude , l'exrré–

mité d'une feuillc, elle fe ferme auilirór ,

&

dans le

m~me

moment fon oppofée ; apre• quoi roure la

e/).

te feuillée, & les aurres cllces,

m~

me le rameau,

&

m~me

les aurres rameaux de la braoche en fon r

alj–

ranr,

Ji

l'impr.eflion

Jc

la brülure a été affez forre,

&

fe ion

qu:ell~

l'a éré plus

o~

moios :

c~la

marque une

commu•¡tcanon, une corre!pondance b1en fine

&

bien

érroire entre les partics de la plante. On pourroit

croire 9ue la _chaleur les

~

toures

frappé~s;

mais on

peur fa1rc en!orre qu'e!le ne frappe que l'extrémiré

de la feuílle br lée: on fera pafl er

i'JéHon du. feú

par un perir rrou érroir d'une plaque folide, qui en

garanrira

rour

le refle de

la

planee>

&

l'effcr Cera

prefq ue enrieremenr le ml!me.

11.

Une gourre d'eau-forre étJnt mife fur une feuil–

le, a!fez gdrpirement pour ne la pas ébranler, la

J!n.fitive

ne s'en apperc,;otr poinr, juf9u':\ ce que l'ea u–

forre air commeMé

a

ronger Id fe udl e;

~ lors

toures

celles du rameau fe fermenr . La vapeur du foufre

brOiaor fair da_ns le .momenr cer elrer fur un grand

nombre de feuJ!Ies, felon qu'el!e y fonr plus ou moins

expofée~.

LJ plante ne parole pas avoir {oufferr de

cene expérience. Une boureifle d'e(prit de · virriol

rres-fulpllureux

&

tres-yolacil , placée fous une bran–

che, n' a caufé aucun m uvemenr .

ll

n'

y

a eu

non plus aueunc al rérarion

~

la

planr~

, q uand le9

feuilles onr éré frorrées d'efprir ele vin ; ni

m~me

quand elles l'ont éré d'huile d'amanJe douce, qu oi–

que cerre

hu\1~

agi fl e

fi

forremenr f'ur p lufieurs plan–

res, qu'elle les

(a

ir périr,

u.

Un

rame~u

donr on avoit cou

é,

mlis avcc

la dexrériré requi t'c_, les n·ois

qu~rrs

Ju dian¡erre, ne

laifla pas de fau·e

Jur

le

cl¡;~mp

fon jeu ord naire;

il

fe plia, fes feu ill es fe ferm ercnr & puis fe rouvrirent,

&

il conferva daos la luire ro

u

re

fa

fenlibili ré .

1!

efl

~ourcaut

d¡tlieilc de concevoir qu•une fi grande b!c[–

fure ne

!01

air prJinr fait de mal.

23.

Lorfqu'on coupe une gron;. branche de

fi•zfi–

tiv~,

avec un canif rranchanr &

bi~n

poli, la

l:tm e

refle reinre d'uoe tache rouge qui s'eo va

f:1

ile111cnt

¡¡

l'eau,

'