S
.T
A
Í!OI!aée,
on
les
appelloir
eubita/e.;.
Lorfqu'elles éwient
h
11
orés d'une palme, c'eil-a-dire de ejuatre doigts,
elles éroient appellées
palmaru .
Enfin quand ell es
licoienr encore moins hautes , on les nommoit
Jit_illa.
On faifoir quanrité de ces
jig.illa
en or, en argenr.,
en ivoire,
&
on les eilimo•t beaucoup, foit pour
Jeur travail, foit i\ caufe qu'on pouvoir les tranf–
porter oommódémenr,
&
m!me les avoir fu1• foi par
rlévorion pour les dieux, par reconnoiiT.1nce pour
des princes, par admiration pour de grands hom–
rnes,
ou par arrachement pour des amis qu'ils re–
pré[encoit'.
Voili\ Phifloire
desjlatues
donr le nombre écoit irt–
croyable chez les Grecs
&
les Romains.
11
fu.ffir de tire
P aufa nias pour s'en convaincre. Saos parler de
1'
Atri–
que
&
d'Athlmes qui foormilloienc de ce genre d'ou–
vrages, la feulc
villa
de Mileren Ionie en raflembla une
fi
grande quanriré, que lorfqu' Alexand•·e s'en renclit
rna~tre,
il ne pur s'empecher de demander oii éroient
les bras de ces gra nds hommes, quand les Perfes les
fubjuguerenr. On fait qu!! Mummius remplit Rome
des
(latuu
de la fe ule Achai"e:
devifla Achai"4,
flaruis
impftr~it
urbem.
Plurarquc rapporce que Paul Emile
employ;l trois jours
a
la pompe de fon triomphe de
Macédoine,
&
que le premier pur
a
peine fuffire
a
faire parrer en revue les tableaux
&
les
jlt~tuu
d'ex–
eeffive grandeur prifes fur les cnnemis,
&
porcées
fur deu« cens cinquanre chariots.
D ' un aurre cóté, la mulricude des
Jlatttu
qui fe fai–
foient perpécuellement daos Rome écoir
fi
~rande,
que l'anl
)96
de la fondacion de cette ville les cen–
feurs
P.
Cornel ius Scipio
&
M. Popilius· fe c::rorenr
obl igés de fa ire ocer des marchés publics les
flattlet
de particuliers
&
de magil1racs ordinaires, qui les
r emplifloienr, acrendu qu'il en refloit encare arrez
p our les embelli r , en
laifl:111r feolemenr celles de
c eu x qui en avoient obrenu le privilege par des de-
crers du peupl e
&
du fénar.
1
Entre les
jlat11u
que les cenfeurs réformerenr , je •
11e dois pas oublier celle de Cornélie, mere des Grac–
ches, ni celles d' Annibal, qui prouvoienr du-moins
la noble fa!Ion de penfer des Romains. Je crois que
Pline fe dégrade, quand il
lui échappe de dire
a
l'.occafioo de ces dernieres ,
&
adeo diflt•imm umne
.fi!blatum , ut ArmibaJis etit11n
fiarme ,
tribtu locú vi–
Yebmztm·
ÍIJ
urbe wj11s intr(lmttros jóltu bojlitmJ emijit
hajlam.
C ependant
13
féveriré des ,cenfeurs que nous ve–
nous de nommer, ne put éteindre une paflion
fi
do–
m in·uue,
&
qui
~·acero~
encore fur
la
fin
de
la répu–
blique , ainfi que lous le regne d'Augufle
&
de fes
fuccerreurs. L'empereur Ciaude tic des lois inuciles
pour
la
modérer. CaOiodore qui fur con fu i
463
ans
apres la more de ce prince, nous apprend que le
nombre des
jlatues phleftres
qui
le rrouvoient dans
Home de [on
rems, égaloi t a-pcu-pres
le nombre
des habitans de cecre grande ville,
&
les figures
équeflres excédoient celui des chevauJ< . En un mor,
l es
jlatues
de prix éroient fi nombreufes, qu'il fall ut
crécr des officiers pom· garder nuic
&
jour ce peuplc
de
ftatues,
&
ces
rmupeaux· de chevaux, fi je puis
parler ainfi , dii'perfés da1ls rouces les rues, palais
&
places publiques de la vil!e. Cer amas prodigieux de
flatues
denuudoir autant d'habileré pour en
emp~cher le pillage qu'on avoir mis d'arr
i\
les faire ,
&
de !oin
~
les fixer en place:
ttam 'f,llidem popultts co–
pif!!if/imtls
,
!laruarum ,
g,.eger ettllm abtmdanti.!Jimi
equorum, tali Jm¡t ,·atttela Jervandi, quali
&
cura vi–
tlemur a.{jix
t
.
MJis entre tal1t de
flntttes
publiques de Rome, il
s'en trouva une le ule
a
la garde de laquell e
011
ima–
gina de pourvoir d'une fa <_¡on bien finguliero.. Peuc–
~trc
pen[ez-vous que c'éroi r une
ftatue
d'or maflif,
qui
le crouvoit po(ée devane la mailon d'un riche
afl'ranchi, d'un
trairanr ou d'un munitionnaire de
vivres ? Point du tour . Eh hien,
lajlatttc
en bronze
¡()U
en
marbre de quelque divinicé tutélaire des Ro–
mains? Non . La
Jlatue
J 'un' demi-dicu, de l' Hercule
de Tarence, de Caflor, de Pollux
1
Nullemeor. La
ftatue
de quelque héros du fang des empereurs, de
Mar~ellus,
de G ermanicus? En aucune fa<_¡on .
C'é–
roic
1.\
Ílguro: d'un chien qui fe léchoit une plaie; mais
cene figure étoir
(j
vraic, fi natooell
e, d'une cxécu–
t iOI1
11
parfaire, qu'on décida qu'elle
méríto.icd'ecrc
rnile !t-us un caucionnemenr nouveau
dans le chapelle
de M incrve, au temple
de
J upi ter capitolin. Ce–
p endane comme
0 11
ne crouva perfonne arrez riche
pour caucionner
la
v~leur
de .ce chien, les ¡:ardiens
T~me
XV.
S T .A
du temple furenr obligés d'en.,néponiire au péril de
leor vie . Ce n'efl point un fair que j'.i magine ou que
je brode, j'ai pour garant l'auror.ité
&
le témoigl1a–
ge de Pline, done voici
les propres paroles,
l.
XXXIV.
c.
vij. canis eximifJin mÍI·aculttm,
&
ÍlldiF
cnta vet·i (imilitudo ,
"""
eo (olum intcl/igitur, quod
ibi di
cata .fiurat,
v~rttm,
&
nova
.fati.fllatioJJt, nnm
Jitmma tttdla par videbatttr, capite tutelari ca?cre prte–
tio, it¡flituti publici foit.
Il
faut rerminer ce difcours qui, quoiqu'un
peu
long pour cer ouvrage, n'efl qu'un précis focr abré–
gé des recueils que j'ai fairs fur
lesjlatttes
de la Grec
&
de Rome. Aufli me íuis-je moins propofé de rout
dire que
de
piquer
&
d'étendre la curioficc! . Il e
lb
bo11
de joindre
a
la leélure de Pauí.1nias
&
de rPiine la
di[fertdcion de Frigelius ,
tle Jlatuú illujlrimn •·oma–
llOrtml,
donr le petit livre de F ran<_¡ois Lcmée n'efl
qu:an exrrait.
Le
traité des
!latues
de Clliflrate,
rn~du!t par V•genere
:il
la fin des 1mages des deux Ph•–
loflrares, avec les notes du rracluéleur, efl plein d'é–
rudirion; mais les ouvrages ues favans d'Iralie méri–
renr encere plus d'ecre étudiés.
Enfin
nous n'avons ici confidéré que l'hiflorique;
l'art fhcuaire, qui renfermc d'aurres dérnils incérerranS>
liés de pres
a
cer arcicle,
a
écé difcuré avee recher–
ches au
mot
Se
u
L
PTURE
anciemzc
&
modeme;
&
les
artilles céll(bres
Oilt
été foigneu[cmen r·dénommés avcc
des ebfervarions fur l'art meme aux
mots
SCULPTEURS·
ancie•u,
&
ScuLPTEURS
modemes .
On a mcme prls
foin de décrire les belles
Jlatues
anciqucs qui nous
fonr parvenues.
V~yez
BAS·RELIEF, GLADIATEUR •
HERCULE,l:Ao co oN,
RorATEt~t,
VÉNUS
de Médicis ,
&
autres. (Le ciJevalier
DB
'j.A<JCOVRT . )
SrAT uE,
( Critiquejitcrée.)
image raillée pour
~ere
adorée; Mo"ife les défend cocalemenr aux Hébreux ,
n euter. xvj.
2.2.
11 ·
efl parlé dans I"Ecriiure de
l~t
jlat11e d
o.l'
que Nabochodonofor fit l:lrerrer dans la
plaine de Dura ; ell e avoir foixancc coudées de haur ,
&
fix de large; il efl apparenr qu'il l'avoir érigée e11
l' honneur de Bel. Mais le changement de la ternme
de Loth en
Jlatue
de fel,
Gmif. xix.
26.
a plus ex–
cité l'a n encion des commenc reurs de I'Ecricure que
la
Jlattte
de Nahuchodonofor . Quelques critiques
pen leu t que le corps de la
femme de Loth s'érant
incruflé de nitre de la mer-Morre, Mo"ife a pu ap–
peller
Jlatue de fll
un corps ainfi pérrifié. D'autres
favans prétendenc avec plus de vrairremblanae, que
le rexte de I' Ecrirure doir s'enceodre 6gurémenr d'llil
état d'immobilité, dans lequel cecee femme curieuf(:
demeura;
&
que ces mors
cha11gée en jlat11e de fll ,
tignifient
t.'01JJJJJe
~;z
jlatue
de fll,
comparai(on ordi–
naire
a
des habirans d'un pays qui abondoir en ma!fes
de fel nitreux.
( D .
:J.
)
STATUER, v. aél.
(
Gram.)
c'efl arreter par un
flarur, apres examen, délibération .
Voyez
SrATUT.
STATURE,
r.
f. (
Gram. )
eft la grandeur
&
la
hauceur d'un homme. Ce mot vienr du lacin
Jlt~tura ,
qui efl formé de
jlllre'
etre debout.
La
(1att11·e
ou taille d' un homme efl adn1irablemenE
bien proporrionnée aux circonflances de fon exiflen–
ce .
Le doéleur Grew obferve que li l'homme eut éré
nain, il eOt difficil emenr pu
~ere
une créacure raifon.–
nabl e: car pour cer etfet , ou il auroi t eu une grofle
t~te,
&
foo corps
&
fon fa:¡g n'auroienr pas pu four –
nir a[fez d'efprits
a
fon cervea'u;
Oll
s'il CUt la tete
perite
& .
proporrionnée, il n'auroit pas e? de
~er
velle fuffilammenr pour remplir fes fonél10ns . D e
plus, li l'homme eOr été géanr, il n'eur pas pu
fi
commodémenr rrouver des nourrirures , paree que
la quantité des beres propres a la nourirure de l'hom–
me n'auroir pas écé (uffifante; ou fi les heces avoient
été plus grorres
a
proporcion , on n'auroir jamais pll
crouver afl ez de
p~turages
pour les nourrir.
&c-.
Voyez
NAI N, GÉANT .
Ccpendanr c'efl le fenrimen r commun, mcme dc–
puis le cems d'l-Iomerc, que daos les fiecles les plus
reculés les hommcs furpafloienc de beaucoup les mo–
tlernes en grandeu r ;
&
nous voyons
a
la vérité
<)U"
les hilloires, ranr facrée que prophane, fonc mennon
d'hommes donr la raille érnir furprenante; aufli ces
hifloires en parl ent-ell es comme de Géans.
M . Derham obfervc, qu'il efl n·es-probable que
ht
raille des hommes éroir
acr
commencemenr du mor>–
de relle qu' elle efl
a
préfe nc; comme on peor l'ef–
timer par les rnmb<!aux , momies,
&c.
qui
fubúfle"~
encare. Le plus ancien rombea u qui ex1ile eil
cel u~
qe Cheops dans la premiere
pyra mided'Egypte, qu.
luivanr l'obfervacion de M.
Gréav.osue furparre
do
Hhh
~
gue-