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/

ST.A

&

de perites . On appella grandes

jlptttf!

ce!les qui

fu rpa floien r la grandeur narurelle des perlonnes pour

lefquelles

ell~s

éroient faires; on nomma

pwyemtes

OU

atbfétit¡IIU

celles qui étoient .COnformes

a

Jeur

" randeur,

&

petitu

celles qui éroienr au-defrous . Ce

~·efi

pas rour, les gr·andes Ce divifoienr en rrois or–

drcs; quand elles n'excédoient la haureur narurelle

q ue d'une moirié, on les nommoit

ilflglljles ,

&

elle¡

fer voient

repréfenrer les en¡pereurs, les rois

&

les

grands capitaines de fl.ome . Celles qui avoienr deu:<

fois leur grandeur s'appelloieor

hjroi'q11es,

&

on les

confacroir aux demi-dieux

&

aux héros. Enfin lorf–

qu'elles s'érendoienr jufqu'a rrois haureurs ou plus,

elles prenoienr le nom de

colo.Jfoles,

&

éroient

de~i­

nées pour les dieux .

Quoique les premieres forres de

Patue

c'efi-a–

dire les

allgtif/es

~

les

bérolqttes,

ferrfflent

communé~

rnent a repréfenrer en marlire ou en fonre les empe–

reurs, les rois

&

les généraux romaios, q:pendanr

on en

ér~ndit

l' ufage

a

q uelques gens d¡: Jemes .

L.

Aélius célebre enrre les poeres de fol) rems, mon–

tra

l'exempl ~

en fe faifan r faire une

.f!atue

de bronze

beaucoup plus g rande 'Jue fa taille,

&

qu'il mir dans

le temple des n¡ufes hors la porte Capen e.

/Yotat11111

ab auéloribtu,

dir Pline,

L. Aélium P.oetam' in cam4-

11fll'tttJJ .ede maxima f!rma

ilatuam

./ibi pofitiffi, qm1111

brevir qd11¡odu11! f11il[et.

M ais il eil éronnan.t que les

homme$ ayent o[é le faire ériger des

jl~tt¡e¡

fembla–

bles

a

celles que la religion avoir fpécialement co n–

facrécs pour les dieux, je veux dire des

jl11tttu

colof–

f.11es; cependanr on vir des rois

&

des empereurs,

S ~fofiris

, Attila, Eumenes , N éron , Oomirien ,

Commode,

&c.

c¡ui s'anribuerenr toas le ¡néme hon–

neu r,

T ous les hiilorieus,

&

Pline en parriculier, fe font

forr étendus fur la defcripriou des

jlatues

.colofrales

de marbre o

u

de bronze; qui faifo ienr 1' admirarion

p ublique .

Audaci4, moles

ilaruarum

excogitat(Js , t¡llas

colo.!Jos voca11t, vidim11s t11rribJJS pare,·,

dir l' hiilorien

n aruraliile de Rome. Telle éroit la

jlat11e

de Jupiter

olympien , chef-d'ceuvre de Phidias

¡

fa haureur éroi t

li

prod¡gieufe , ajoure

P~ufan ias

, que ce dieu qui

étoit a'lis ' u'auroir pll fe

lever

fa ns percer la voure

du temple. Telle éroit la M inerye d' Arhenes haute

de

¡6

coudées,

&

~el

le

J~Jpirer

du capirole que

S

.

Carvilius fir élever de la fonte des dépouilles des

Samnites. T el érqir er¡core un autre Jupiter au champ

de Mars que l'en¡pereur CJaude

y

fir pofer. Tel ur¡

H ercule , que Fabius Verrucanus tira de Tarenre ; tei–

Je efl enfin la

flatttt

coloflalé d'Apollon par Lyfippe,

donr la l)auteur étoir de

4o

coudée5. J e pafre fous

íi·

lence le colofl e de Rhodes dédié au fo lei l.

Pline,

l. XXXIV.

c. vij.

a¡oure que la Gaule avoir

dans une ville d'Auvergne \ me

jlat11e

de 'M ercure qui

fu rpafroir tour ce .qu'on cc¡n norlloit de

jlatues col?f-

.

.fa!

u ,

ay:1nt

400

p1és de hauteur . C'étoit l'ouvrage de

Zénodore , qui

y

avoir employé

di~

ans de trava il

&

des' Iomme< immenfes.

Voici

fes paraJes:

l/en1111 om–

nem amp/Ítlfdimm

ilatuarum

e}ll.f ¡:meris vil'it J:tate

nliflr'a Zcnrlorus Mercurio fi¡{!o i11 ctvitate Ga/lia Aw r–

ms per a1mos dece111 , pedmn cccc. immani pretio .

·

Né–

r on , frappé de ,Id renorr¡ rnée'de

cen ejlat11.e,

anira

~é­

nodore

a

Rome ,

&

i'en,:agea de faire

a

fa rellemhlan–

ce une

jlatue

colofli•l e de

I oo

piés de haut, feion Pli·

ne, ou ·de

120,

felon Suérone,

cap. xxxj. vef!ibulum

fuit

fu

quo colojfiiS cxx. jlabat

e}llf

effigie.

' ll 'efi vrai

qu'apres la rnorr de ce rnnce on

ora

le nom de

Nt–

r oll

a

cerre

jlatlle colo./

fo.le

'

&

on la dédia au folej.j !

ainfi que d'aurres.

Le lelleur jugera fans ¡ioure qu'il n'étoir pas pofli–

bl e de rravailler

il

un feu l atrelier les

jfatuu toloffales

qu'on viene de décrire; or !'artille , pour

pouvotr

les

exécuter' diflribuoir la 'befog ne

a

un grand nombre

d'ouvriers choifis,

&

leur tra11oir les proportions, en–

forre que quand ils rendoient les

parri~s

qonr ils avoient

éré .char[és féparémenc,

~lles

fe rapporroient avec rant

de Jllilelre, qu'en les reJoignanr elle¡ compofqienr un

fOUt pdrfaitement aflorti,

&_

qui f'embloit erre du

m~me bloc

&

de la

nH~me

main . Paufanias nous a donné

fur ce fuj er des qérails de l'art ·de la fonre qui méri:

ten~

atteqrion . Le Jupiter de brof!ze, dit-il, 1!!

plu~

ancr enne des

jlatllef

de ce méral , n'éroit point l'ou–

vrage

d~ u ne

fe ule

&

meme fabrique . ll a été fait dans

le meme tems par parties ; enfu ite les pieces ont été

Ji

bien enchall'ées

&

fi biel)

joint~s

enfemb!e avec des

clous, qu'elles font un tour forr tolide. Nous avons vu

renouveller de nos jours le

m~me

procédé par un arti–

lle médiocre, qui a cxécuté

d~

la meme maniere

a

STA

Drefde une

jlatue

équeilre plus grande que narure.

Les Grecs. merroienr f'

i.Jr

la

b~le

de leurs

jl11t111s

le

nocr¡ de celur

qu'.ell~s rep~éfentoient

ou qui en avoit

.fart la dépeofe; tls pouvoreor effacer ce meme nom

&

en fubflituer un aurre, c'eil ce qu' ils firenc fou vent

par flarterie

1

quand ils fureor foumis aux Romains ;

quelquefois

.ils

changeoi.ent en meme rems la

t~re,

ou

.en reroucl¡oreot les traits . rlutarque dir qn'ils uferent

de ce ilrarageme,

&

mirenr le nom d'

A11toÍ1Je

aux

deux

.fl!ftUeS rolo.Jfoles

d'Arralus

&

d'Eun¡énes.

Conhdérez en paflanr les progres de l'arr ilaruaire,

depuis les premieres

jlatues

taillées pour les dieux ,

jufq u'a la cololl'ale que Néron fe fit faire par Zéno–

'dore. La premien: idole de la Diane d'Epheíe éroit

un tronc d'orme, ou, feton Pline , une fouche de vi-

. gr¡e. Paufaniªs parle d'un !\fercure de bois groflier,

qui éroit dans le tem ple de M ir¡erve Poliade . Avanr

,que Ron¡e rriomphh de

1'

4,fie , les

Jlatues

des dieux

confacrées dans les bocages n'éroier¡r que de rerre

cuire. Cicéron

1

l.

,l.

de la divin11tio11,

dit que

lajlatue

de Sumcr¡ar¡l)s placée fur le fai te du temple de Jupi–

rer éroir pareillement de rerre . Les

Rom~ins

ne pen–

foient pas alors qu'ils feroienc un jour rellemenc épris

de l'amour ejes

(fatttes ,

qu'ils publieroient une loi qui

co~damn eroir

il

l'ainende les f):aruaires chargés de fai–

re des

jlatuu,

fi dans leurs

ouvra~es

ils péchoienr en

quelque chofe contre la regle de leur art

&

contre

l'anc~re

de ceux qui les employeroient.

Les

flatues

de grandeur naturelle furenr nommées

arhletiqoes qu iconiques,

jlatll.t atbletic4, jlat114 ico–

pic4 ,

p'arce qu'eUes im iroienr mieux que les grandes

&

H:s perites la refTemblance eje ceux pour le!"quels

elles étoie¡¡t faites .

L es peuples de la Grece, pour perpéruer le fouve–

uir des viéloires ren¡porrées ¡:>ar

l~s

arhleres, emplo–

yerenr mur l'arr des Sculpreurs, afin de tranfmenre

aux fi ecles

a

venir la figure

&

les rrairs de

ces

m~mes hommes qu'ils regardqienr avec tánt d'eilime

&

.d'admirarion : on Jeur ,érigeoir ces

jlattus

dans le Jieu

m~me

ou

ils

avoienr éré cqurQQnés,

&

quelquefoill

dans ceh¡i de leur naiflance,

~

c'éroit qrdinairement

la patrie du Yainqueur c¡ui fa tisfaifoir les frais de ces

monur~ens. ~es

premiers arhleres pour qui on décora

Ol ympie de ces torres rle

J!atlles

(ce qui arriva dans

la lix.

&

la )xj. olyn¡piade , felon Paufanias ), furent

Praxidol)les vair¡q11eur

!lll

pugilar,'&

~he<ibius

vain–

queor au pancrace .

LaftattJe

du pren¡ier

~~oit

de bois

de cypres ;

&

celle du fccond, de bois de figuier. Le

bronze dans la íuite deyinr la

ma~iere 1~

plus ordinaire

~e

ces

jlatues.

·

On ne les faifoit

p~s

néanmóins toujours de gran–

deur naturelle' mais on accordoir cet honneur

a

ceux

qui avoient vaincu aux quarre grands jeux ¡le la. Gre–

ce. Ces

jlnttJn

chez les R(Jmains

repr~fenroienr

les

arhleres nuds, fur-rour depuis le rems qu'ils avoient

ceflé de fe couvrir d'ur¡e et'pece d'écharpe ou de cein–

ture ; mais comme les' arhleres ron¡ains

n.e

l'avoient

point quittée, ils la confervoienr dar¡s leurs

(fat11es .

On élevoit de ces

monumen~

pon-feulemenr aux athle–

res, mais eQCOre aux chevaux,

~

la

vlrefre defquels

ils éroienr redevables de la couronne agor¡ifiique ;

&

P.aufanias témoigue que

cel~

fe lit pour uqe ca vale,

entr'amres, nommée

¡Jt1ra,

qu i avoir, fal)s conduc–

ceur ,

proc~ré

la vi4oire

a

fo•1 ma1rre, apres l'avoir

jetté t>ar rerre. On peuc Jire dans le

me

me aureur

\Jn dénc¡mbren¡ent exaél de touteS les

jlattJU

d'athJe–

teS qui fe voyoienr de fon rems a Olympie . Les Hel–

lanodiques prenoiel)t grand foin que ces

jlat11u

ne

fufrenr pas plus grandes que le naturel;

&

en cas de

conrraventiOQ, ils fa ifoier¡r renverfer la

Hattre

par ter–

re . C'éroit fans doate de crainre que

re

peuple, qui

n'éroir que trop porté

a

rendre les l¡or¡neurs divins .

aux arhletes, ne s'avifllr,'er¡ voyar,lr leurs

jlatues

d'une

~aille

plus qu'hUnJaine, de

!es

menre au rang de5 de-

mi-dieox . ·

·

· · Les

jlatuu

plus perites que narure étoienr foudi–

yifée~

en quatre e(peces, ·auxquelles on donna des

flOII)S rirés de leur différeríte paureur,

&

celles de la

grandeur de trois piés fe noll)moienr

tripMal1f4

Tel–

fe~

éroient les

(fatttes

que le fénat

&

le peuple ordon-.

noient pour leurs amballadeurs qui avoient péri de·

morr viol·enre dans leur

Jéga~ion ;

c'eil ce que Pline,

l.

DIP.

c. v¡.

nous apprend:

~

1·omano populo tribttÍ

folere inj11rra Cd!jis tripedqneas

ilarua s

j¡¡

.foro.

On cite

pour exemple

lajlaMte

de Tullius Cceirus, qul fur rué

par les Fidénares,

&

celles de P. Junius

&

de T. Ca–

rumanos que la reine des lllyriens lit mertre

a

morr.

Quand les

jllltNrs

n'étoient que de la grandeur d'une

-

cou-