S E R
~im€e c!~ns
la
M_édeci~e :
c'ell; le
petitflrpoict ,fl•·–
fJtllum
'VIII~flr~
1/Jtnll!,
m~ .
•·n lnrb. 197.
Sa
racine
dl
men~e
' · llgneule, v•va,ce, brune, garnie de
fi–
bres cap1lla•res . Elle poullc pl ufieurs perites riges,
quarrées, dures, rougearres
&
baffes; les unes •'élé–
v en t droites
a
la hauteur de la mai n; les aun·es fer–
p entent & s'a.ttachent sa &
1~
a
la furface de-la ter–
re par des nbres déliée , c!'ou luí vient fnn nnm,
tant en g rec qu'en latin . Ses
feuilles font perites,
vcrtes, un peu plus larges que celles c!u thyrn,
a~rondies' nervenfes' d'un go1lt acre
&
aromatique . •
S~>
fleuNi nai(lent aux fommets des
~iges , peti~es,
•
d•fpofées en maniere de tete, de couleur ordinaire–
menr purpurine, quelquefois
blanch~;
chacune d'el–
les etl: un tuyau découpé par le haur en deux levres ,
&
fouten.u par u
a
calice fait en cornee. Lorf4ue ces
fieurs font tombóes,
il
leur fnc<?ede de perites fe–
menees prefque rondes , renfl!rmées dans une capf11-
le . qui a fcrvi de cal ice
a
la Jleur .
Cette plante croit aux lieux incnlres, mnntauneux,
fecs, rudes , la blonneux, pierreux; dans les champs;
d ans les p:\turages ; en un 1110t prefque pav-tout . ·El–
le lleurit au mois de Mai. Elle 't"épand une odeur
agréable,
&
a un gour aromatique.
(D.
:¡.)
SltfPOLlT , (
Mat. mid. ) flrpolct
cirroné
&
p~ri~
flrp•ltt ;
0•1 em loic indi/férl!mment ces deux plan–
res . Elles om les verrus
&
les ufages communs de
la
pl~part
des plantes
il
fleurs labiées de Tournefort,
<¡ui lont aromatiques
&
chargées rl'huile elfentielle .
L e
ftrpolet
a fur-tout la plus g rande aoalogie avet> la
m ar¡ula111e,
le
bafilic, l'origan
&
le thym . C es plan–
t e; contl:iruenr dans cerre clall e , relarivemont
il
leur
COmP.OfitÍOn naturelle
&
a
leurs vertUS médicinales,
une divifion [pckiliée par une douceur tingoliere dans
leurs príncipes aébf<, un
de~n!
d'éncrgie moyen ou
t empéré .
V~y~z
MaR JOI:.AJ NP.
&
'FHYM .
.
SER IHE
ou
SERttC CE, ,
G~g.
mod. )
ville de la
feconde ;v!ac¿doiue , dans l'exarchat de
ce
nom , fur
lamer Blanche, vers l'embouchure du Stromone. Elle
éroit
év~ché
dans le v. fiecle,
&
archev~ché
honoraire
dans le ix.
(D.
J.
)
S ER1tAGE
011
S ERRES
d11-vaijfla11 .
Voy•z
VAl–
G RES .
!:lt.RRAIL ,
(
Arcbit. turqu• . )
palais detl:iné
a
ren–
rmer les lul tancs
&
les eJclaves de l'empereur rurc
&
pcrfan . Les fei ' neurs de ces deux e mpires ont auffi
des
Jerraifr
proportionnés
a
leurs
facult~S
&
a
leurl
p uiilimce; mais il "ne s'agira
d~ns
cer arricle que du
firrait
de Con(harinoplc , nommé
padifcba flrai,
pa–
Jals de l'emocreur ;
{crai
d'ou nom avon< fa•r le mor
jérrai
veur dire
pataú,
&
padi(cbq, emper"'" .
Ce paiais efl
a
gaucile rour
a
l'entréc du porr,
&
o ccupe
1:!
place de
l'~ ~cienne
ville de Byzancc, fur
la poiuce de la prefqu'ile de Thrace, ou efl précift!–
l.flent le Bofphore. Le
flrrail
qui ell l'ouvrage de
M
a~
bomet lT. a pres de rrois mdles
de
c ircuir ,
c'e!l:
une
efpece de triangle, done le có té tcnant
a
!;¡
vi lle cll
le plus
gr~nd ,
cclui qui etl: mouillé par les eaux du
Bofphore etl:
a
l'efl,
&
l'aurre qui forme l'emrée dn
p orr en au nord: les apparrcmeas font fu r
la hau –
t eur de la coliine,
&
les jardi ns fur le bas jufqu'a
la mer.
Q uelque grande que foi r cecee enceinre, les dehors
du palais n'ont rien de r-are;
&
s'il faut joger de la
b eauté des jardins par les cypre que l'on y décou–
vre, l'on convJendra 'lu'ils ne fonr pas mieux enren–
dus que oeux des parricul•ers. On atfelle de planrer
dans
lef
trrltil des arbres roujours vcrds , pour déro–
b er aux
habit.msde Galara
&
des aulres lieux voitins ,
la víle
des (ultanes qui s'y promenen t .
Quoiqu'on ne voie que les dehors du
flrrail,
il ctl:
a
préfumer que
l'intéri~ur
de ce palais n'a ríen de ce
que nous appellons
fi•perb6
&
magnifique;
paree que
les Turcs nc favent ¡fuere ce que c'eíl que
magm(i–
eencc
en bilrimens.
&
ne fui venr aucune res te de bon–
ne archircllure . S'ds onr fair
de
belles molquées, c'efl
qa'ils avoient un bea u modele devant leurs jeux, qui
étoit l'églife de Sre Sophie ; encare ne faudroir.-il pas
fuiv re un pareil modele pour batir des palais fuivanr
les regles de la bonne architeaure . On s'a
pper~oit
aifément en voyanr les grands cambies des kiolcs
ou pavillons rurcs , que l'on commence
a
s'éloigner
d 'ltalie,
&
a
s'approcher de la Perfe
&
m
eme de
l:\
C hine.
Les apparcemens du
flrrail
onr été fairs en dilfé–
r ens tem•,
&
fuivant le caprice des princes
&
des
[ültanes; ainfi ce fameu x palais efl un affemblage de
p lufieurs eorps d!! logis, entaffés fouvenr les uns fur
1cm6 xv.
S E R
97
tes
a
u
tres ,
&
féparés en quelques
cndroit~ .
On ne
dou te pas que les ap¡>artemens oc foienr
~
acieux
&;
richemenr meuhlc.'L Leurs plus beaux ornemens ne
confinent ni en tableaux , ni en llarues; ce fonr des
pei ntures
:1
la rurque , parquecées d'or
&
d'nor, en –
tr.eméláes de fl eurs, de payfages, de culs-de -lam–
pes,
&
de carrouches chargés de fenrences arabes ,
comme dans les maifons de particuliers de Connlnti–
nople .
Les baffins de marhre., les bains, les fonmi¡1es jail–
liffances , font le' dé!ices des O oienrao x, qui les pla–
ce
m
aux
p~emiers
étages
¡
liws
crainrlre de trap
ch:~r
ger le plancher. C'étoit auíli le go 1lr
d~•
Sarrafi ns
&
aes Maures, comme il pa•·oi t par leurs
unci~n •
alais,
&
fur-taut par celui de I'Aihambra qui ell
a
G renade
en E!"pagne , ou l'on
m
ntre encare corn-ne un pro–
dige d'archireaure, le pavé d" la falle dts Liaos, qui
etl: fai r de plaques de mlrbre plus grandes que celles
des combes de nos églifes .
'il y a
qu~lques
beaux morceaux cfans le
ftrrail,
ce font des pieces que les amballadeurs de< prmccs y
onr f.11 t apporrcr, comme des g laces de France
&
de
V enife , des tcapis de Perfe, eles va!"es d'Orient . On
dit qu e la ploparr des pavillons y [onr foucenus par des
arcades, au,deffous def<juellcs rone les logcmens des
1
officiers qui fervent les fultanes. Ces da mes occu–
penr les deffus , qui lont ordinairement rerminés en-
1
d6mes cou verrs d" plomb, ou en poimes chargées
de croillans dorés ; les b3lcons, les _galerics, les ca-
l
bmets, les bolveders , font ies endroirs les plus
agréa~
bi es de •CCS apparremens. Enfiu
a
toUt prcndre ae
1~
maniere q_u'on dépeint ce palais , il ne laiffe pns de
répondre a la grandeur de fon malere; mais pour en
faire un bel édifice' il faudroit le mettre
~-bas,
&
r~
fervir des· matéria ux pour en batir un aucre iür un
nouveau modele .
,
L'entrée principa l!! du
ftrrait,
efl un gros pavil-
lon
a
hmt croifées ouvertes :lu-dell"us de
la porte;
une g rande entrée qui etl: fur la porte
m~me ,
qu:ltre
plus perites
a
gauche fur la
mém<';
ligne.
&
autanr
de
méme grandeur
a
droite. Cene porte dont !'cm–
pire orroman a pris le nom , etl: forr haute, limpie,
ceincréo en demi-ccrcle, avee une infcription arabe
fous le ceimre;
&
dcux niches, une de chaque coté ,
creuféos dans l'épailleur du mur.
Elle relle mble plutllt
a
un corps-de-garde, qu'a l'en–
trée du palais d'u
1
des plus g rands princes du mon–
de; c'efl pourranr M ahomet
1!.
qui la
fit b>ltir;
&
pour marquer que c'etl: une maifon royale , le ca m–
bi e ·du pavillon de l'entrde efl relevé de deux rou–
rillons: so capigis ou porriers, fo nr commandés pom•
la garde de cen e porre; mais ils n'onr ordin3iremem
pour arme qu'une
bacru~ue ~
la mai n .
·
O n entre d'abord dans une grande cour, beaucoup
plus longue que large;
a
droite foat les infirm eries,
a gauche
les loge rncns des azanooglans, c·en-il-dire
des perfonnes dcflinées aux charges les plus vdes du
ftrrait;
la cour des azancoglans
renferm ~
les chan–
tiers puur le bois qui re br1Íie tlans
le palais; on
y
en mee rous les
~m
quaranre mille vJies,
&
chaque
VOÍC cfl Une charret6e que deux bufles Ont peine
a
tirer.
Tour le monde peur en trer dans la premi ere cour
do
flrrail ;
les dometl:iques
&
les efclaves despachas
&
des agas qui ont affaire
~
la COili", y reflear pour
anendre leurs maitre•,
&
prendre fo in de leurs che–
vaux: mais on y cntendroir pour ainfi di re valer une
mouche ;
&
fi quelqu'un y rompoit
1<!
li lence par un
con de voix un peu trap élevé , o u qu'il parOe man–
qoer de refpea pour la ma ifon du prince,
il
fcroit
bi tonné fu r le champ par les o.fficiers qui fonc la ron–
de : il
fcmble
m~me
que les chenux connoillent
ou
ils fant,
&
f.111S doute ils font dre{ft!s
a
y marcher
plus doucement que daos les rues.
Les infirmeries fonc deninées pour les malades de
la maifoiT; on les y conduit dans de pctirs chariors
fermés,
&
tirés par deux hommes. Q uand la cour
en
a
Connancinople, ole prcmicr médecin
&
le pre–
mier chirurgien y font leurs vifites rous les jours,
&
l'on affure que l'on
y
prend grand foi n des maladcs :
on die
m~me
qu'il y en a plufieurs qui ne fom pas
trap incommodés ,
&
qui n' y vont gue puur s'y re–
po(er
&
pour
y
hoire du vin; l' ufage de cene li–
queur , défendue [évérement partO
U[
ai lleurs, en
to:
léré daos les infirmeric•, pourvO que l'eunuque qtu
efl
a
la porte , ne furprenne pas ceux qui
le
por~
tenr; car en t'e cas, le vin efl répandu par terre,
&
les porreurs font canda
m
nés
a
deux ou trois cens
coups de b1ton .
N
De