S E R
De la premiere cour on paíre
a
la fec:onde ; fou
enrrée e1l aul1i gardée par so capigis. Certe eour ell
quarrée, d'environ
300
pas de diarnetre , mais plus
belle
&
plus agréable que la premiere; les chemins
en font pavés,
&
les allées bien entrerenues ; tour le
r elle ell en gaz!ln fort propre, clone la verdure n'ell
imerrompue que plr des fonraines qui en enrrerien–
nent la fraiche ur .
Le rréfor du grand-feigneur,
&
la perite écurie font
.3
gaucbe ,
&
l'on y monrre une fontaine ou l'on fai–
fol r a11trefois couper la
t~te
aux pachas condamnés
a
mort ; les offi ces
&
les cuHines font
a
droite, embel–
lies de leurs dllmes , mai&fans cheminées: on y allu–
me le feu dans le milieu,
&
la fumée pafle par des
trous done les dllrnes fon t percés.
La
premiere de
ces cuifines ell deftinée pour le grand-feigneur ; la fe–
conde po'ur la prerniere ful rane ,
&
la rroifieme pour
les aurres ful tanes; la quatrieme pour le capi-aga ou
commandam des portes; dans la cinquieme on pré–
pare
a
manger pour les minill:res qui fe trouvent au
divan; la fi xieme ell pour les pages du grand-feigneur,
que l'on nomme
ichoglmu;
la feprieme ell pour les
officiers du
.f!rrail;
la huitieme pour les femmes
&
les fil ies qui fervenr dans ce palais; la neuvieme pour
tous ceux qui fonr >Jblis-és de fe trouver dans la cpur
du divan les jours de 1ullice . On n'y apprSte guere
de gibier; mais ourre les qnarance mille bceufs que
l'on y confomme rous les ans, frais 0u falés, les pour–
voyeurs doivent fournir rous les jours zoo mourons;
I oo
~gnea ux
ou chevre3ux, luivan t les faífons;
IG
vcaux; 2oo poules ; 200 paires de poulers:
too
paires
de pigeons; so oi lons.
Voil~
pour nourrir bien du
monde,
Tour
a
l'entonr de la cour regne une galerie a!rez
baile, couverce de plomb
&
foucenue par des colon–
nes de marbre .
[1
n'y
a
que le grancl.feigneur qui
corre
a
cheval dam cette cour; c'ell pour cela que
la
petice écurie s'y rrouve, .mais il n'y a de place que
pour environ
30
chevaux; on (erre les ,harnois dans
des falles 9ui lonr au-delfus,
&
ce íonc les plus ri–
ches harnots du monde, par la broderie
&
les pierres
précieufes done ils font relevés.
La
~randc
écurie dans laquelle on entretiene envi–
r an mllle chevaux pour les of!iciers du grand-feigneur,
ell du cllté de la mer fur le 13ofphore. Les jours que
les ambaf!itdenrs fonc re<;¡us
3
l'audiencc, les janiírai–
r es propremenr vérns fe rafi'Q'enc
a
droire fous la ga–
Ieri~.
L;t fa ll e ou fe tienr le divan, c'ell.a-dire oil l'on
r end la juflice, ell
a
gauche tour au fon d de cecee
cour;
a
droire ell une porre
p~r
ou l'on enrre d3ns
l'inrérieur du
for rait:
le palfage n'en ell permis qu'
aux perfonnes mandées.
Pour la falle du coofei l ou di van, elle efl g rande,
mais bafl e , couverre de plomb, lambritRe
&
dorée
a!fez Gmplemenr
a
la morefque . On n'y voir qu'uo
g rand tapis érendu fur l'ellrdde, oll fe mercenc les of–
ficiers qui compofenr le confeil; c'ell-lil que le grand–
vifir , aiTifié de fes confeillers, juge fans appel de
toutes les caufes civiles
&
crimwelles; le cai' nacan
tiene fa place en Ion abfence,
&
l'on y donne
a
man–
ger aux ambafladeurs le jour de leur audience. Voili\
cour ce qu' il efi libre aux
érranger~
Je
yoi r
dans le
flrr f!ÍI ;
p ur
p~nétrer
plus
av~nr· la
curioiité coure–
rotr trop cher ,
Les
d~hors
de ce palais J u c"ré du porr, n'ont ríen
de remarquable que le kiofc
o
u pavillon, qui ell vis–
a-vis de Calara; ce pavillon ell fou tenu par douze
CO–
lo~ncs
de marbre;
il
ell lambri!fé, pein¡
a
la per!ienne
&
richemenr meubh!.
L e
~rand-feigneur
y
vienr quel–
quefois pour avoir le platfir de remarquer ce qui fe
palfe dans le porc, ou pour s'embarquer lorfqu'i l veur
fe promener fur le canal .
Le pavillon qui ell du cllré du Bofphore, efi plus
élevé que celui du porc,
&
il eft bati fur des arcades
qui foutiennenc trois ialons rerminés par des dllmes
dorés. Le pnnce s'y viene divertir avec fes femmes
&
ks
muces : rous ces qudis fonr
couverr.~
d'arrillerie,
mais fa ns afl'u rs; la plílport
de»
canons fonr braqués
a
fleur d'eau; le plus gros qui efi celui qui obligea,
dir-on, 13abytone
a
re renure
~
fulran Mourac, ell
par dillinél •on dans une loge narriculiere. Cerre ar–
tillerie fa1c gra•¡d pl3 fir aux M Jhométaos; car on la
tire pour les avenir que le
car~me
el! fini,
&
qu'il ne
faut plus jeQner:
011
la décharge auili les jours de ré–
jouiOance,
&
pour les
conqu~~res
des fui taos ou de
leurs généraux .
Telle efi la defcription qu'a donné Touroefort do
f"rail
&
de fes dépendances.
La
pare!re afiacique
.S E R
ren\1 de rels palais des lieux de délices pour tous les
hommes de la cour du prince; des gens qui ne crli–
gnenr que le travail, peuvenr rrouver leur bonheur
Clans des lieux oill'on n'a ríen
a
faire . Mais quels peu–
vent
~ere l~s
plailirs
&
les amufemens des femmes du
fulran , qui fo nr
a
jamais enfermécs dans ces forres de
prifons ? On efi diiP.enCé d'en rien favoir, puifque ces
clames ne rombenr'
p~s
plus fous les f,ens d'aucun
étraeger, que fi elles éroienr des efprics pur . Ces
beaurés rares
de
Mengrélie
&
de Ceor&'ie ne font fa ices
que pour amufer le (olean ,
&
pour taire enrager les
eunuques , Tous les gouvcrneurs des provinces font
a
l'envi préfent au grand-(eigneur' des plus belles
perfonnes de l'empire, non-íeulement pour luí plai–
re,
mais
pour rScher de
(e
faire des créuures dans le
palais, qui puifl"enr les avancer . Ce n'ell ,poinc la
naiflance qUJ regle les préroe:arives des filies que leur
fort conduit dans
lefirr•íl ,
c'eil leur beauré, au goOt
du grand-feigneur, qui peuc faire leur forcune . Ainfi
la filie d'un berger ¡>eut devenir
fulcan~
favnri te,
&
l'emporter fur cent
a
utres que le fulran joge 3-prapos
de négliger .
Apres fa more les femmes qu'il
a
daigné honorer de
fes careíres,
&
les filies majeures paírcut dans le
vi~ux
firrllil
de Conllancinople oil elles fechen
e
de
langueur. Le
vieu~
flrrtiÍ/
qui efi proche de la mof–
quée du fulun Bajazer, fue biti par Mahomer
H.
On y
confine ces pauvres femrnes ou filies pour y pleurer
tose
a
loifir
In
more du prince ou cell e de leurs enfans,
que le non
ve~
u fu lean
fa
ir quelquefois érrangler. Ce
feroit
un
crime de pleurer J ans
leflrrtiÍI
oilloge l'em–
pereur; au eonrrair e cilacun s'emprefle d' y témoi–
gner de la joie pour fon avénemenr
~
!'empire. Les
plus jeunes filies fonc quelquefois réf'ervées pour luí,
OU
mariées
a
des pach:IS qui les rccherchent, au re–
fus du fu lean . Q uoi qu'il en foic, commc c'ell un ct·i–
me
d<:
voir cell es qui rellene dans le pa lais, il ne faur
point cornptcr fur cout ce qu'on en a écrir; quand
m~me
on pourroir trouver le moyen d'y encrcr un
feul' iollant, qui e<ll-l·e quí voudroit mourir pour un
coup
d'~i l
li
mal employé? Tour
ce
qu'on peur
peofer de mieux, c'efi de regarder les lulranes favo–
rices comme les moins n¡:tlheureufc efclaves qui
foienr all monde . ¡\1ais de cambien la liberté ell-elle
préférable
a
un fi fotble bonheur!
(D .
J. )
SERRAIN, (
Géog. •uod. )
perite ville de l'Arubie
heur~ufe ,
lur le bord de la mer . Elle efi éloignée
ele
la Mecque de quaere j ournées.
(D.
J.
)
SERRAN , SERRANT, SERRATAN, f. m.
(Hifl .
1111t. Jcbtbíolog . ) hiaticula ,
potflon de la haute mer,
<!jUi reflemble au loup mann par la forme du corps
&
par l'ouverrure de la bl)uche.
V~yez
L:>u
P MARIM .
Le
firrall
a
la machoire lnférieure plus long
ue
&
plus
avancée que la fupérieure, les denrs poincues
&
les
yeux peeles ; il renemble
a
u rourd par les nageoircs '
par la qoeue , pJr les
ai~uillons
&
par les ouies.
Voyez
ToukD . Le
dos
e(} en parcie rougc,
&
en
parrie noir;
il
y a fur les có rés du corps des rrairs
roux qui s'érendenr d,·puis la
r~re
jufqu'il la queue;
la nageoire
d~
la queue efl
roun~rrc'
&
la queue
a
des raches rouOes. Le
flrrall
fe nourdr de poilfon;
fa chair ell un peu plus dure qne cclle de la perche,
\tondel et ,
hifl. 111zt. des poijfonr,
/ .
p•rt.
/Í:J.
V l . cb.
JX.
Voyez
Pots
OH .
S
ERRA
:>lA
ou
ERRAN
O , (
Géog.
mod. )
perite
ile de
1'
Amértque fe rencrionale , daos la mer dt
1
ord' entre la Jamai'q ue
&
les
cure~
de
karagn~.
Elle ell déferre, n'dyanr pas un feo! arbre , pas un
brin d'herbe, pas la moindre fource d'eau dooce.
Sou circuir eil d'environ
d~11x
licues.
( D.
J. )
SEH
At
T,
voyez
VEi\DIER E.
ER RATA,
C
f.
CBotan a11c.)
nom donné par
quelques aureurs ronwns
a
la pl:mre que les Gaulois
nommoient, felon Pline,
beto>1ÍC11,
mois qui paroic
cependanr
~rre
la méme que norre f.1rricrre.
11
y avoir
une aurre obnrc appellt'e
.f!rrat4,
qoe Pline die
~ere
la
germqndrée
des Crees; je crois qu'il fe trompe .
(D.
J.)
SERI~ ATAN,
voyez
SERRANT .
SERRAV
.ALLE
ou
SARRA
VALLE,
(
a;og.
mod.)
petire vil le d'l ml ie, dans l'écr de Venife , au T ré–
vifan ,
~
deux milles nord-ell de Cént!da.
Louf.
19.
s
1.
lat1t.
-46.
1.
JI
y a un gros bourg de
m~me
nom dans le dúché
de M ílan , aux confins du
Torronn~fc
&
de
l'~t2t
de
Genes, pre. de la perite riviere de Scrivia . Ce bonrg
donne fon nom
a
un pe ic terricoire qui ell comme
enclavé daos
l'érar
de
Genes.
( D.
J.)
SER-