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MON

tion que l'Ecriturc-r.,;nte dit que les eau!' du délu¡:e

~1-

lerent

au-deífu~

du C.•mmet des plus haute'

montag11es

ce qui tilppofc nécclfairemc nt qu'ell<>

e~t Clotcnt

dé¡a :

En effet, il paroit que les

mont"g"ts

étuicor nécc!h1res

a

la rerre des les commenccmens du monde, Caos cela

elle eut été privée d'uoe mfioité d'avantages. C'eCl au t

montagnes

que fo nt dlls la fenil iré des plaines, le; !leu–

ves qui les arrofent, dont elles font ks réfervoi"

iné–

puifables. Les eaux du cid, en

roul~nt

fur ces ioégali–

tés qui formenr comme autant de plan' iuclinés, vonr

porrer aux vallées

la

nourriture ít nécelfairc

a

la croif–

fanee

des

végéraux : a'ell dans le f«in de;

moneagnes

que

la

nature a dépofé les métaux, ces fubtla>!Ces ti ut"lc>

i

la fociété.

11

efl don,c

:1

prélilmer que la providence ,

~n ~réant

notre globe, l'orna de

momagnes

qui fuffcnt

propres

~

donner de l'appui

&

de la fulidité

i

l'habiu–

rion de l'homme .

Cep~ndam

il el! certain que les rc!volmions que la terre

:1

éprouvées

&

q u'clle épro uv" ene re tou

les

¡ours , ont

(!u produire ancienuement

&

produifem

a

la

fnrfa~e

de

la terre, foit [Qbitcment, foit

peu~a

-pe

u, de'

iné~alités

&

des

montagnes

qui n'cxifloient point

di:

!'origine roes

chofes; mois ces

montag•us

récentes ont des óg nes qui

les qraac!rifent, auxquels il n'<fl point pcrmls

a

un

n~Joralifle

d~ f~

trompee¡

~infi

il

cll

~

propos de

dil! ingu~r

les

montagnts

en primitives

&

en rckentes •

Les

mqntag wa

primitives font celles qui paroiffent

2voir

~té

créees en meme rems que la terre

:l.

laquclle

•lles

fervent d'applli; les caraéteres qui

les diClingucnt

font

,~

leur .élév•tion qui furpatre infiniment celle des

autres

montag na .

En

etfet, pour l'ordinaire elle s'éle–

venr tres-brufqucment,

elles

font fort efca·pées,

&

l'on

p'y monte point par une peore douce; lcur forme efl

celle d'une pyramide ou d'un pain de fuare , furmonté

de poinres de rochers aigus;

leur

fomrnet ne pré lente

point un rerrein uni comnle celui des antres

monta~

na,

ce fonr des raches nQes

&

dépouillées de terre que les

eaux du

ciel

en ont emporté

a

leurs pid;, elles o nt

$les

précipiaes

&

des va llées profo ndes, p3rce que ces

eau¡

&

c~ltes

des fources. don!

le

mouvement efl ac–

céleré par leur chl1te, ont e>cavé

&

miné

le

terrein

• c¡ui s'y ¡rouvoit,

&

l'ont quelquefois entieremell!

en–

train~

.

"¡.

0 •

Ces

montagnes

primirives fe diflinguent des autres

par leurs vafles chalnes ; elles

!ienncnt communément

les unes aux autres

&

fe fnccedent pendant pl ufieurs

c~n­

tain~s

de Iieues, Le P. Kircher

&

plufieurs autres ont ob–

fervé que les grandes

mo~ttagn-s

formoient autour du

· globe terreClre une efpece d'anneau o u de chaine, dont

la direéfion eCl

aífc~

conflante du nord au fud

&

de l'dl

.a

l'oucCl;

cette

chaine n'cfl interrompue que ponr ne_point

conrraiodre les eaux des mers, au-detfous d u lit den:ruel–

les la bafe

de

cqs

1tt•ntagna

s'étcnd

&

la chainc fe

re•

trouvc dans

les iles, qui perpétu"ot leur continuatio n

jufqu'a ce que la chaioe entiere reparoiffe fur le comi–

nent. Cependant o n

tro uve quelquefoi;

de

ces

monta–

gnes

qui font ifolées , mais alnrs

il

y

a

lieu de préfu–

mer qu'e)les communiquenr fnus

terre :\ d'amre•

mon–

f4J!.>tes

de la meme nature f.JUVCilt fo rt éJoignées, ave

e

Jefq uelles .elles ne laillent pas

á'~tre Ji~es ;

d'<>u l'on voit

que les

mon¡a~nes

primitives peuvent étre rcgardées com–

me la

baf~ ,

o u, pour ainli dice, la cl¡arpeme de notre

globe.

3°.

Les

montapnes

primirives fe diClioguent encorc par

lcur rlruéfure intérieure, par la nature des

pierre~

qui

'

les compofent,

&

par les fubJlances minérale' qu'elles

renferrncnt. En etfot, ces

montttgnes

ne fon t puint par

1

its

ou par bandes auffi multipliées que celles qui ont été ftDr –

m éc!s récemment; la pierre qui les compo(i: el! ordinai–

rem~nt

une marre immenfe

&

peu varié

e ,

qui s'enfoncc

dam les profondeurs de la ¡erre perpendiculaircment :\

l'hurifon. Quelquefois cependan¡ l'o n trouve différentes

couche• qui couvrell! meme ces

montagnes

primiti"es,

m:ris ces couches ou ces lits doivcnr c!tre regardés co'1)–

mc des partics qui leur foot entierement étrangeres: ces

couches ont co uvcrt le no yau de la

montazn.

primitive

fur Jeque! elles onr été porté

es,

fcit par les ea_ux de la

mer qui

a

cou

ven

au¡ref,,is une

gr~nde

partie de notre

con.tinent, foit par les feux fouterreins, foil par d'autres

.révo lutions , dont nous parlerous en traitant des

mo>~ta­

znes

récenres. Une preuve de cette vérité que ceux q ui

habitent dans les pays de hautes

montag~tes

peuvent atte–

íler' c'eCl que fouvem

a

la fuito des

tremblemens de

terre o u d<s pluies de longue durée, on

a

vu quelqu s-

11nes de ces

mont•g>~•s

fe dépouiller fubitetnent des cou–

ches ou de l'efpece d'c!corce qui les enveloppoit ,

&

ne

préfem.r plllS aux yeux qn'une maífe de •ochc aride,

&

form~r

une

efp~•e

d¡:

pyra!Jlid~ o~¡

de pait} de fuere.

Tmu }{,

MON

53?

Quant

a

la ffili Íe¡e 'lUi COtnpofe ces

.montagna

prliOÍ•

tives , c'eCl pour l'ordioaire une roehe tres·dure, yu i falc

feu, avcc l'acier, que les Allc:mands oommem

h,rn,flti;I

Gu

pierr< curnlt;

elle ell ele )a nature <iu

¡afpe ou d u

qnanz. D 'autres fois e'ert une pierre calcaire

&

de la na–

ture du fpath. La pierre qui compofe

le noyau de ces

fc>rtl"S de

mumaJ" es

n'e1t point 1ntcrrompue pas des coa–

ches de rcrre o u de fable , elle ert communément atfa.

hon;toJ:ene dans toutes fe> parties .

En fin, ce u'efl qu; dans les

montagn•s

primitives don!

nons parlons, que

1

on

r~ncontre

des mines par filons

fui vis, qui

les

travafent

&

forment des

efpe~es

de ra–

meaux ou de veioes dans leur intérieur. Je dis de vrais

fi lorJS , c'eCl -a-dire, des ti:nres fuivies, qui ont de J'éten–

due, une di

reai

on marqnée, quelquefois comraire

á

celle

de la roehe

o.ii

elles fe trouvent,

&

qui fonr remplies

de fu bClanc

es m

étaliiques, foit pures, foit daos l'état de

min,e.

Voyn_

FILG NS_. _

,

.

.

Ces pnnc1pes une to!S pofés,

11

fera

tr¡:s-atfé de dt–

fl inguer les

montagms

q ue nous appellons

primitiv o,

de

cellos qui fo nt dt1es

a

une formati•m plus récente, Par•

mi les premiores o n doit placer en E urape lt:s Py¡énées,

les 1\,lpes, J' Apennin, les

montal(nU

du Ty rol,

¡,

R ie–

fc rnberg ou rnoms des Géans en Siléíte, les mo nts

Gra~

pacs, les

montag nes

de

la Saxe , celles des Vofges, le

mont Bruélcre au H arrz, celles de N orw ege,

&c.

en

Afie, les moms Riphées , le

Cau~a le,

le

mo nt Taurus,

le mont Liban; en Airh¡ uc, les monts de la Lune;

&

en 1\mérique, les monts

Apalach~s,

les Andes o u les

C o rdilieres qui font les plus h1ures

montagnu

dn mon–

de . La grande étévation de ces Cortes de

moneagnn

faic

qu'elles fonr prefquc ,.,Qja urs couvcnes de neige,

m~me

dans les pays les plus chauds, ce qui vient

de

ce q ue rien

ne les peut

~ara

m

ir des vents,

&

d,e

ce que les rayan'

d u fol eil qUJ do1men¡ fur les V>llées nc fom point ré–

Réchis jufqu',a une te!

le

h~ureu r .

Les arbrcs qui y cro tf–

fent ne font que des [apios, des pi

m,

&

des bois réfi–

neut;

&

plus on approche de leur fommct, plus l'herbe

eCl courte; elles font fouvent arides paree que

les

eau~

du ciel ont dü ent,a!ner les terres qui ont pu les cou–

vrir autrcfois

Scheuchzer

&

rous ceux qui o nt voyagé

daos

IClS

A lpes, nous apprennem que l'on trouve com–

munément rur ces

mowtagms

les quatre fuifom de

l'~n­

née: au fommet, on ne rencontre que des

nei~es

&

des

glaees (

f/uyn

/',¡rticle

GLACIERS); en defcendant plus

bas, o n trouve une temphature tclle que cel le des bcaux

jou rs du printems

&

de l'automne;

& ,

dans la plainc,

on épronve toute la chaleur de J'été . D 'un autre c6té,

l'air que l'on refpire

~u

fommet de ces

rno>ttagllts

eQ

tres-pur, ma ins g3té par les cxhal cifons de

la

terre, ce

qui, joint

~

l'ex<rcice, rend les

habtt~ns

plus fains

&

p' us

robulles. Un des plus grands avantages que ks hautes

montagna

procurtnt aux hommes , c'ell, comme nous

l'avons déja remarqué, qu'ellcs fervcnt de réfervoirs

au¡

eaux qui formen! k s rivicres. C'efl ainli que nous voyons

que les Alpes d mnent naiífancc au R hin,

a

u D anube ,

au Rhóne , au Pó,

&c.

D e plus, on ne peut dourer

que

le~ moJJta~na

n'infiuent beaucoup fur la tCm?ératu–

re des pays oií elles

fe tronvem ,

loit

en

arrétant ccr–

tains veots , (i>it en o ppofant des barrieres aux nuages ,

foit en

ré~échtffant

les rayons du foleil,

&c.

Quoi ue toutes les

moneagun

primicives aient en

gí'–

uérat beaucoup plus d'é lévation que cellcs qui

o nt

été

formécs récemment

&

p2r les n! voluti,ms d u glob·, el–

les ne laiffem poiut de varier intinimenr pour ltur hau–

teur. L es plus h1ute

montagna

que l'on con no ífc dans

le monde fo nt cel lcs de la C o rdilrere, on des A

u

des dans

1'Aménque . M

de la Condamine qui

a

parcouru ces

moneagnes,

&

qui les a examinées a\·oc toure -l'auention

c ont un ri habtle géometrc ell qp>ble, nous app1 e.1d,

dans fon voyage

3

l'équateur, que le terrein de la pla111c

oií cfl batie la vil le de Quito au Ptrou, etl

a

1470

roi–

fes au-deffus du niveau de la mer,

&

que plufieu rs des

montag"o

de cctte provincc ont pl us de

3000

toifes de

hauteur perpendiculaire au-de!In' de ce rerrein: d'mi J'on

voit que preC4uC coutcs les autre

m o¡¡tag

o

de t'univers

ne peuvenr

~ tro

rcgardées que

ca m

me dl..'s collinc' ,

ti

on tes compare

:\

ccllc~

du Pérou. O nelques-uncs de

ces

mo11ta~nes

fo nt des volqns

&

vomiilcnt de ll fuméc

&

des f!ammes , ce qui

ell

caufi: que ce p>ys efl ti fou–

Yent ébran lé par d'atfreux tremblemens de rerre .

Apres avoir faic connoitre les ligne. qui

cac~éférifen_t

les

raoHtag11u

que nnus :1.\'ons

appc:l ~éc:s prunJtl1'~l,

tl

faut tnaiotc.man[ cx:unioer ceux des

montaJnu

qut fout

ducs a

u~c

f'lrtnation vtus réccntc.

11

n'etl pas doutcux

que les révolutions que la terre a épronvées

&

éprouve

encore journdlcmem n'y ¡:¡roduifent des

noo,·clles

<lmi–

tlOilC~S;

a

fnnt · fur tour les feut fouterreills

&

l~s

inon·

y

y y

~

dauons,