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DE
M.
DU
MARSAIS.
liJ
Le
Trarté
de M. du
M~rfais,
fous le titre
d'Ex pojitiott de la doélri1te de t'E–
gt~(e
Gatticartejar rapport attx préte11tio1ts de ta Cottr de Rome,
efi divifé en demc
parties. L'Aureur érablit dans la premiere, les príncipes généraux far lefquels font fon–
décs les deux Puiífances, la lpiriruelle,
&
la temporelle: dan s la feconde il fai t ufage
.Je ces príncipes pour fixer les
borne~
du pouvoir du Pape, de l'Eglife ,
&
des Eve–
ques. Un petit nombre de maxirnes générales appuyé es par la raifon , par nos Lois
&
par nos Auna les,
&
les conféquences qui réfultent de ces maximes, font toute la fub–
ilance de J'Ouvrage .
Ceux qui croiront avoir befoin de recourir
a
l'Hifroire eccléfiafitque pour fe pré–
munir conn·e l'infaillibilit"é que les Ultramontains attribuent, fans la croire, aux fou–
verains Pontifes, peuvent lire les Preuves de la v
11 1•.
Maxime; ils y verront
S.
Pier–
re repris par
S.
Paul,
&
l'econnoiíEll1t c¡u'il s'étoit trompé; le Pape Eleurhere ap–
prouvant d'abord les prophéties des Montanifics , qu'il profcrivit bientót apres ; Viél:or
blámé par
S.
Irenée, pour avoir excommunié mal-a-propos les Eveques d'Afie;
Li–
bere foufcrívant aux formules des Ari ens; Honorius anathé rnatifé, comrne Monothé–
Jite , au
fix~ernc
Concile général,
&
fes Ecrits brulés; Jean
XXIL
au xj v. fiecle con–
damné par la Sorbonne fur fon opinio n de la vifion béatifique,
&
obligé de fe ré–
tra&er ; enfin le grand nombre de conlradiél:ions qui fe trouvent dans les décifions des
Papes ,
&
!'aveu meme que plufieurs
Ont
fait de n'etre pas infaillibles ) dans un tems
Oll ils n'avoient point d'intéret
a
le foútenir. Les faits qui peuvent fen ·ir
a
combat–
t re des pré tenti ons d 'un autre genre font recueillis dans cet Ouvrage avec le meme
choix
&
la meme exaél:i tudc. On y lit que Grégoire
VII.
celui qui a le -prernier le–
vé l'é renda rt de la rébell ion contre les Rois, fe repentit en mourant de cette ufur–
pation ,
&
en demanda pardon
a
fon Prince
&
a
toute l'Eglife ; que Ferdinand,
fi
ffi >ll-iJ
-prcr.osnommé le Pieux,
&
il
digne
du
nom de traltre, en leva la Navarre a la
Maifon dé France, fu r une fimple Bulle du Pape Jules II; que la Cour de Rome,
fi
on en croi• nos Jurifconfultes, a évité pour cetre raifon, autant qu'elle l'a pu, de
donner
a
nos Rois le titre de R ois de Navarre; omiflion, au reil:e, peu importante
en elle-me lile,
&
que nos Rois ont
fa~s
dome rega rdée
co~nme
i.ndifférente
a
leur
grandeur,
le
n~1~
d_e ,Rois de France etant
l~
plus beau qu 1ls. pmífent porter . En–
fin
M.
du Marla1s aJo.u tc que les Bulles de Su¡:te
V.
&
Gr~g01re
XIV.
contre Hen–
ri IV. furent un des plus grands obfiacles que trouva ce Pnnce pour remonter fur le
thron¡:! de fes peres.
11
fait voir encore, ce qui n'eíl: pas ' diflicile, que
1'
abfolution
( réel\e ou fuppo1ée) donn ée
a
la Narion franyoife par le
P~J?e
Zac.harie_, du ferment
de fidéli té qu'ellc avoit fait aux defcendan s de Clovis,
ne
d1fpenf01t pomt la Nation
de ce fe rment; d'ou il s'enfuir que la race de Hugues Caper a pu légitirnement re–
ceyoir de cctte meme Narion tllle couronne que la r¡¡ce de Charlemagne avoit enle–
vée aux hétitiers légitimes.
(a)
Non-fen\ement, ajoúte l'Auteur, les Papes n'ont aucun pouvoir fur les Empires,
ils ne peuvent
n~eme ,
fans la permi1lion des Princes, ríen ·recevoir des fujets, a quel–
que rirre que ce puiHe e rre. Jean
XXII.
ayant entrepris de faire une levée d'argent
fur non·e Clergé , Charles-le-Be! s'y oppofa d'abord avec vigueur; mais enfuite le Pl'tt
pe lui ayant don né la dixme des Eglifes pendanr dcux ans, le Roi, pour reconno!tre
cette condefcendance par une autre, lui permit de leve r l'argent qu'il vouloit. Les
Chroniques de
S.
Denis, citées
p:u·
M. du Marfais , racontent cette convention avec
(M'\th. r6.) & autre part.
Pajee agnos meos ; PaJee ove,
meas
(Joan.
l
1. )
ne nous fournit-il pas des p.Holes d'éter–
nclle •énté, avec lcfquelles meme felon les onons d'une
faine logtque , l'infaillibtlité du fiége Apoftoliquc puiffe
ftre prouvée? on pourroit ici tranfcrire les
témoign:~.ges
de wus les Peres les plus refpeéhbles de l'Eghfe, qui ex–
pliquent les paroles dtt Rcdempreur par nous tronfcri–
tes , pour confirmer l'infoillibilité des Pontifcs Ro!llains;
mais
comme on
les
trouvc
a~tprCs
des Controverfiítes ,
i1
fuffir:t de nous arrcter dons S. Jeromc' qui écriVJllt
a
S. Da nafe, fms rcfhiélion :mcunc ,
&
fans
s· éloigner des
regles d'une chréu nne logtque s'eltprime ainfi.
Sanéfa Ro-
17UWd
Eccl~fta,
qut. fem¡er immaculata mnnfit,
(?'
domino
pro-uulente ,
1'!.:7'
B. Petro opem fcren tc in futuro
man~bit
,
ftne ulla
h~reticor:tm
confultationc
>firma
e:r
immobiltS omni
rempore in fide pe,·(ifler.
(a)
L'audacc de M. du Marfitis & de l'auteur de cet Eloge,
nou~
femble infupportablc, cu
voul.mt-ils comrarier l'infoil–
libihte du Puntite Ronnitt , reprennent'les anciennnes ac–
cufttiom:
t¡tnt
de fois confutécs contre S. Pierre, Elcu-
~thcre,
Vifbr, Libere, Honorius &c. fans roppeller les fo–
ltdes &
evid~ntes
reponfes, qui furent données
i\
telles
la
a.ccufations par le Card. Bellarmino, le Card. Lucini, le
Card. Gotti, le Card. Orft, les PP. Lupus, Platina, &
tant d'autres, dont les ouvrages fe trouvent perpetuel–
Jement dans les tmins de cenx, qui étudient les facrées
Controverfes. D emandent-ils, peut-etre qu' on leur cite
qnelque Ecrivain
fr•n~ois?
qu' ils lifent les ouvrages du
C trdmal dtt Perron , qu'tls hfent l'Hiftoire Dogmatique
du Saint Siége, écrite par M. Jean Claude Sommier, gu'ils
lifent le pettt mais doé'te livre du P. Serry
de
Rom.mo.Pontijice
m [ermdo de fide
moribuhttt judicio
fallí
f3'
fal–
lere nefcio,
& ils trouveront fpectalement dans les deux
derniers, leurs oppofitions expofées & rompues par des fo–
lides & t'videntes roifons. L'abreaé néceffaire dans ces ob–
fervations ne nous permet pas de prendre dtreé'tement la
jufte défcnfe du S. S1ége, & nous nous bornons
a
faire
mention d' un petit nombre d'Ecrivams, qui peuvent fe
rencontrer par notrc led:cur , pour trouver un antidote
utile au venin répandu d:ms les écrits par l'auteur de
cet Eloge. Parmi ces écrivains nous avons nommé cx–
pres le
P.
Scrry, non-feulemenr paree c¡u'il eft
fran~ois,
mais encore paree qu'il eft bien
fa~orable
aux opmions
de fa nation.
1