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L IV RE D:! • t.'H l S
T."
font auíli d'autres fruiéls,& de maíz. N os gens en font
de
miel qui efr en ce pays en grande abondance,
&
conferue
leur bonne couleur . Lc:s coucourdes
&
calbaífes meu–
nífent en quarante iours ,
1
&
en
font groíft. marchandife,
f>ar-ce
l}Ue
ceux , qui vont par pays , ne ferom pas vn pas,
fans en porter vne, ponr le defaut d'eaue qui <:fr p:tr les.
€hamps::1uffi n'y pleut:-il gueres. Les ferpés font fort gráds,
&
con<;oiuét par la bouchc,comme on diét, des viperes,oa
afpicz.Par toutes les Indes on a veu beaucoup de ces gráds
fcrpcns,les plus grands ell:oient au Peru:mais ils n'eftoicnu
fibardis,ny
4
vcncncux que les noftres,ou ceu:c del' Afri·
que.Ily
a en
ce
pays des porcs,gui ont le nóbril en l'efchi..
ne,
&
ú
on les rue,ils fe corrompcnt,
&
fcntent mal incon–
tinent,fi premicrcment on nc Ieur couppe co nombril. Ea
lamer de Nicaragua on veo id couíl:umicrcrnent des balai–
nes,& autres poiffons monftrueux, c¡ui
cílan~ant
hors de
l'eaue la moitié de lcurs Gorps, f'egalJent quafi
a
la hauteur
des maz des nani res. Ils ontla tefte groffe comme vn ton·
ne.:m,& leurs aiílerons longs comme gros cheurons de
l.
f.
pieds.Auec íceux ils battent l'eau fi rudement, & a'.lecvn
li
grand
bruia,qu'ils eftourdiffent les nauigans,
&
n'y a ce·
luy
qui n'en
ait pe~r croiant qu'ils doiuét mettre en fond,.
bu Brizer le
vaiífcau.lly
a encor' vne autre force de poiífon
qui?ONJC eCcaille,qui reCemble
a
ccluy gu•ó appelle
a
Mar..
feille,Mendola. Ce poiífon eftant en poelle,
grongn~
com·
me v;n
porce.au,&ronfleen la mer:pour ccfte caufe,ilsl'ap·
pellent
ronfl~ur.
Vne fois comme Frá<;ois Brauo,
&
Diego
Dazél. foldat¡; de Fran<;ois Hernandez parvo naufrage fen
olloient perdus
a
lafortune du vent,& de l'eau fur vne pie·
ce de bois,fur laquelle ils
nauigu~rent,ou
pour mieux d1re,
nageoient,parl'efpace de neufou di:r tours fans boire,
U
fans manger que des cancres qu'ils pren.oient fur leurs
tuyífes,& en leurs h'eines,ils cu'rent la moitié de lettr mem•
brc mangé,
~
rongé par ces cancrcs,ainft qu'ils reciterenT,
&
monfi:rerent
a
Tuenqué,ou ils aborderent. Ces poiífons
ne
les
mangcoiét,ny mordoient en
autrdieu,
qa'au
mem~
bre,&
aux
couillons.
.
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