4·
L IV R
'!
DE .
t 'H
I
S-r:
gneurs,&
él
U
tres leur
font.~and
ils entrét au téple
poili
parlera lcur Idole ils fe prénét
a
pleurer,& braire (&c'efi
~
vcut dire ce mot Guaca)
&
Ce
trainent parterre iufques a
leur ldole,auec lequel ils parlcnt en langage incogneu·
a
tour le peuple. Ils ne touchcnt point
á
leur Idole
qu'~uec
<les línges fort blancs,& nets.Ils enterrent dedans le rem·
ple
vne parcie des offrandes d'or,
&
d'argent. Ils facnfient
des hommes,des enfans,des moutons,des oifeaux,&
a
utres
befies fauuages que les cha!feurs o.ffrcnt. Ils prennent bié
garde au cccur de la viétime pourveoir
íi
les íignes du fa–
éi'ifice
font bons,ou maLbeureux,car íls font gJ'ands augu–
res, & fefforcent d'acquerir bruiét d:eftre de faméts deui–
neurs abufans le
peuple.~ndils
font tels facrifices ils
re~
fcrient le plus qu'ils peuuem,
&
toutle iour,
&
la
nuiét.nefont que fe tourmenter fpecialement quand ils font en la
campagne.Ils oingnentlaface de leur diable,
&
les portes
du temple auec le fang du facrifice, & mefme en barbouil·
lent
l~s tomb~s,&
Scpultures.Sile creur,& les entr:úlles de–
monfirent quelque chofe de bon, torsils ballent, & chan–
tentauec toute gayeté: aucontraire fil
n'y
a ríen de bon,
ils font triftes,& fafchez a
u
poflible: mais quoy que ce foit
ils f'enyurent touíiours ioliment. Ceux qui fe trouuent en
cell:e fefte bien fouuent
facrifienti
leurs
p~opres enfa~s
(ce.
que peu d'Indiés
font
encor' qu'ils (oient cruels,&beltiaul'L
en leur religió)mais nc les magent point,& au lieu lesfont
fe~her,&
les gardét dedans de
gra~es
e
alfes d'argent. IJ
y~
en ce pays des maifons grades ded1ees pour les femmes, ou
elles font
enferre~s,comme
en des mona!l:eres,& les h<t>m–
mes,qui font commis
po.ur les garder font chall:rez,& mef–
meon 1eur couppe le nez
&
les leures pour
e~
ofterrout
appctit aux femmes. lis tuent celJe qui deuient groífe,
&:
a
affaire auec ;vn homme,celuy qui l'a engroffie la peat pour·
fttiure. En Paciacama ils la chaftient plus doucement pour
fauiuet Le fruiél:,& péd'cot par les pieds celuy qui a
~u
affai–
re auee
ell~.~lques
Efp.agn0ls ont depuis rapp?rté que
ces
femm~s
n'ell:oient point vierges)encor' moins chaA:es.
Mais
iJ
eft cerrain que la guerre corrompt beaucoup de
bonnes meurs • Ces femmes filaient, & tiffoient des ro–
b~~
de corton , & de laine poUl.' les Idoles . Elles bruflcnt
le_corps de leur ·compaign"e morte ·au.ec
des
os .de
mou.~