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EsPAGNO..
ts,
DAN'S L:Es
INoEs.
151
luut de
l~
Colline,
&
de
la
iuf
ques au
lieu
ou
ell:oit
l'
Armee,
Le
Prelident commanda
tc:>Ut auffi-tofr
qu'ils
euffent
t~)U S
a
mar–
cher auec ordre,& en dil igence; mais q
uc
que peinc que pri ffent
les
O
fficiers,
l'Embarras
dtoit
ft
grand
qu'il s ne le pouuo ient
faireallerqu'affezlcntement,
la
plus
grande de Jeurs
I o urn~es
eftant de
deux JieL1es,
&
1a
plus.
part d,vnc,
&
mefme
a Ia fin
de
ducune ils eftoient
contraints
de
s'
arrefter
vn ou
dcux iours,
afin
d'attendre l'
Arri
ere-garde.
CependantGon~alo P1~arre
prelfoit
toufiours plus fort fes
, gens defortir
d~
Cozco,
&
d'allera
Sacfahuan~,
pour
y
atten–
dre l'Ennemy
,&
luy
prefenter Bataille. Ses
Capitaine~,qui
pouli
dl:re
ieunes,
&
vaillans, ne croyoient
rien
d'impoffible
a
leur
Courage, preffoient
auecque
chaleur cette Cortie, pour
~oir
la
fin d'vne lournee qui les tenoit en impat-ience;
&
par
le
moyen
de laquelleils
s'imaginoient defo
rendre Maill:re$ du
Peru. Mais
Fran9ois de Caruaial,
&
fes Parrifans, Ies plus habiles de tous,
&
les mieux verfez aux affaires de la
Guerre,
ell:oient fort
faf_
chez de
fe
voir reduits
a
fe
mettre
en Campagne, pour aller con–
tre l'Ennemy , principalement
quand
ils
confideroient qu'ils
manquoient
de gens aufquel£ ils
fc
puffent
fier de la vie de tout
le
rcd\:e,
comme faifoit
aucc
peu
de
raifon
Gon~alo l' i ~arre.
Car
ayant auecque
lny
trois
cens
Soldats
de
Diego Centeno,
qui
s'ell:oient rend
us
en la
derniere
BatailJe,
&
la plus. part
def
quels
auoient encore for le vifage Jes
marques
de
leurs
blelfeures;
il
n
'yauoic
aucune
apparence qu'il
deull
s'aifeurer fur leur
fidelite.
Au
contraire,
ii
eftoit
vray
femblab1e qu' ils procureroient plu–
ftoll:
fa
ruine
que fon
bon-heur,
~
qu'au
iour
de
la
Ba~aille,
ils
s'enfu'iroient)
au lieu de combatcre, abattant ainfi le courage
aux
plus
fideles Amis de
Gon~alo
Pi\arre:
Ces
con-Gderations
les
fafchoient tous,
&
particuliere_!11ent
le
Meftre de
Camp
fran~ois
de Caruaial, qui dans touces les
occaGons
qui fe
prefemoient,
s'employoit touliours
a
deftour–
ner
de fon deffein
Gon~alo Pi~arre,
le coniurant
de
ne vouloir
cxpofer
fes
bien$,
Con
ho~neur)
&
fa
vie)
a
vn
fi
apparent
danger
deru'ine:
Mais,
foit
que Dieu le permit ainli, foit
que fes fauces
en
fuffentcaufe,
&
qu'elles le menatf\!ntinfenfiblemenc,
com–
me
difoient
fes
Ennemis,
a Ja mort
qu,il
auoic
m
rt
tee; tant ya
qu,il ne voulut point foiure
d,
~mere
aduis que le lien: C e qui def–
f
lut
fi
fort
a
fes
boos
Amis>
qu'ils
refolurent en. leur Ame de
le
r