DE
RussJE.
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r
Pendant long-temps la Ruffie n'en–
tretenoit pas d'áutres Troupes en temps
de paix que cette Infanterie. Cepen–
dant on avoit toujours eu
en
réferve
un certain nombre de Colonels
&
d'au–
tres Officiers , dont la plupart étoient
des étrangers, auxquels on payoit une
penfton fort: modique en temps de
paix. Auffi-tot qu'on étoit fur le point
de
commencer une guerre , on
affi–
gnoit
a
chaque Colonel un difiria dans
l'equel
il
formoit fon Régiment. Chaque
village étoit obligé de lui livrer un
cer–
tain nombre d'hommes '- que l'Officier
menoi~
a
l'
Armée.
Il
efi: facile de juger
que c'étoient. la de mauvais Soldats;
ils étoient mal difciplinés ' mal vetus
&
mal armés.
Ch~cun
prenoit les ar–
mes qui lui tomboient fous la main ; ,
il
y
en avoit tres-peu qui euífent des
armes
a
feu ; la plupart portoient une
efpece de hache d'armes, qu'on nomme
en Ruffie
berdifck
:J
les autres
n' a
voient
que des maffues de bois. On s'imagine
bien que de pareilles
T
ro
u
pes ne peu–
vent pas rendre de grands fervices. Auffi
.ne s'en fervoit -
on
ordinairement que
pour garder les équipages.