Previous Page  373 / 456 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 373 / 456 Next Page
Page Background MÉMOIR.ES

DE

RussJE.

35

r

Pendant long-temps la Ruffie n'en–

tretenoit pas d'áutres Troupes en temps

de paix que cette Infanterie. Cepen–

dant on avoit toujours eu

en

réferve

un certain nombre de Colonels

&

d'au–

tres Officiers , dont la plupart étoient

des étrangers, auxquels on payoit une

penfton fort: modique en temps de

paix. Auffi-tot qu'on étoit fur le point

de

commencer une guerre , on

affi–

gnoit

a

chaque Colonel un difiria dans

l'equel

il

formoit fon Régiment. Chaque

village étoit obligé de lui livrer un

cer–

tain nombre d'hommes '- que l'Officier

menoi~

a

l'

Armée.

Il

efi: facile de juger

que c'étoient. la de mauvais Soldats;

ils étoient mal difciplinés ' mal vetus

&

mal armés.

Ch~cun

prenoit les ar–

mes qui lui tomboient fous la main ; ,

il

y

en avoit tres-peu qui euífent des

armes

a

feu ; la plupart portoient une

efpece de hache d'armes, qu'on nomme

en Ruffie

berdifck

:J

les autres

n' a

voient

que des maffues de bois. On s'imagine

bien que de pareilles

T

ro

u

pes ne peu–

vent pas rendre de grands fervices. Auffi

.ne s'en fervoit -

on

ordinairement que

pour garder les équipages.