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SuPPLÉMENT Aux
,gime·ns. Une partie fervoit pe garde
1
au
Czar,
& ·
les autres formoient les
garnifons des villes frontieres. Leurs
armes con1ifioient dans le moufquet
&
le fabre, Leur paye ne fe montoit
qu'a
quatre roubles par an ; mais comme
on leur avoit accordé de grands privi–
leges dans le Négoce, ils 'pouvoient fa..
cilement fubfifter. Plufieurs gros Bour–
geois s'étoient engagés dans ce Corps,
paree qu'il ne faiíoit point de fervice
en temps de paix,
&
qu'en temps de
guerre
il
leur étoit facile de fe faire
·exempter de marcher , en faifant
un
(·-
préfent
a
leur Chef
&
en envoyant
un
holnme
a
leur _place.
Cette Milice a-yoit été levéé
pour
contrebalancer les Grands. On avoit
eu foin , des fon infritution , de ne
mettre
a
la tete que des gens de for–
tune , o
u
des étrangers , qui s'étoient ·
diíl:ingués dans ]es guer-res de Pologne;
ce
qui
avoit fort nourri
la
hai~e
qui
régnoit entre ce Corps
&
celui de
la
Nobleífe. Aucun Gentilhomme n'y
a
voit jamais voulu entrer , tenant pour
honteux de fervir fous des gens
de
moindre condition qu' eux.