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1
E.
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de
terre aífez érroite qui s'avance juf-
~
qu'a Arrabat, le Kan crut pouvoir ré-
1737.
parer le mal vers ce débouché ; il
y
marcha en dilígence , efpérant d'arre-
ter
l'
Armée Ruífe au
mayen
des lignes
qu'on· avoit eu foin de
faire
devant
cette
la1i gue de
terre ,
&
de
l'
obliger
a
fe
retirer' ou meme
de
la battre
en
cas
qu'elle
voulfit s'opiniatrer
a
forcer
le paífage. Mais Moníieur de Lafcy
rompit
tout~s fes meíures ;
car ayant
appris que
le
Kan
étoit
arrivé
a
Arra..
bat ,
&
qu'il
l'y
attendoit ,
il
fit
exa.
miner
la
profondeur du
bras de mer
qui fépare
cette
langue de terre du i:efh~
de la Crimée ,
&
ayant trouvé
un en-
drofr
propre
a
fon
d eífein , il
fü
faire
des
radea ux; ,
a
1-a
coníl:ru8:ion
defque ls
il
employ a rous
les
tonneaux
vuid es
de
l'Armée
&
les
poutres
des
chevaux
de
frife ,
&
paífa
le bras de me r en
qu eíl:ion
fu r ces radeaw-x
av ec l'Infan-
te rie
&
les équipag~s , t andis que
les
D ragons , les C o fáques
&
les C al-
moucks
le p íferenr
au gué ou
a
la
nage.
Ce ne
fut
pas le Kan feul qui crut
téméraire
l'
emreprife du Maréchal d
T
iij