1E FANATISME.
Vainement mon devoir au meurtre m'appelait;
A mon cceur éperdu l'humanité parlait.
Mais avec 'luel 'Courroux, avec quelte tendresse,
Mahomet de mes sens aecuse·la faihlesse!
Avec quelle grandeur et quel1e
autori.téS,a voix vient__d'endurcir ma ~ensihilité
!
Que la religion est terrible et puissante
!
J''ai
sentí la fureur en mon cceur renaissante; ·
Palmire, je suÍs faible,
·~t
du meurtre effrayé;
De ces saintes fureurs je passea la pitié ;
De senti,ments confus une foule m'assiege;
Je crains d'etre barbare' ou d'etre sacrilege:
Je.l\e:me sens point fait pour etre un assa~si1i-.
Mais quoi
!
Dieu me l'ord9nne, et j'ai promis ma main;
J'en verse encordes pleur.s .cte do~Jeur ·et deTagc.·
Vous me voyez, Palmire, en proie a cet'orage,
Nageant dans le reflux des contrari,étés,
,Qui pousse et qui retient mes faibl~s volqntés.
C'Út
~
vous de fíxer mes fureurs incertaines ;
Nos cceurs sont r.éun1s par Íes plus fortes chaínes :
Mais sans ce sacrifice
a
mes mains imposé,
Le nceud qui 'nou,s unit esta jamais brisé.
Ce n'est qu'a ce seul prix ,que j'obtiendrai Palmiri:.
PALl\:IIRE,
Je suis le prix <lu sang du malheur?ux Zopire
!
SÉID~.
Le ~ieT et Mahomet aínsi l'ont ari'eté .
PALMI_RE.
L'amour est-il done fait pour tant de c~uau~é?
SÉIDE.
Ce n'est q:u'au meurtrier que Mahomet te donne.