PANDORE. ACTE III.
3-n
JUPITER.
L'Amour instruit trop aisément.
Que ne pent point Pandore? elle est femme, elle est bclle.
La voila; jouissons de son etonnement.
Retiroús-no.uspour un moment
Sous les ares lumineux de la voüte éterne1le.
Cieux, enchantez ses yeux et parlez
a
son creur;
Vous déploiérez en vain ma gloire et ma splendeur :
Vous n'avez rien d'aussi beau qu'e!le.
(11
se retire.)
PANDORE.
A peine j'ai goúté l'aurore de la vie;
. Mes yel\X s'ouvraient au jour, mon creur
a
mon amant:
Je u'ai ,respiré qu'un moment.
Douce felicité, pourquoi m'es-tu ravie?
On m'avait fait craindre la mort;
Je l'ai connue, hélas
!
cette mort mena~ante :
N'est-ce pas mourir quancl le sort
Nous ravit ·ce qui n0us enchante?
Dieux, rendez-moi la terre et mon obscurité,
Ce bocage ou j'ai vu l'amant qui m'a fait naitre;
11
m'avait deux fois donné l'etre;
J e respirais, j'aimais, qucllc félicité
!
A peine j'ai goúté l~aurore de ma vie, etc.
(Tous le~ dieux avec tous leurs attributs entrent su-r la scen.e. )
CHOE UR DES DIE UX.
Que les astres se réjouissent,
Que tous les dieux applaudissent
Au dieu de l'univers.
Devant llli les soleils p alissent.
·'