ACTE II, SCENE VIII.
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De vous récompenser il m'ote la puissance.
Je ne pui~ qu'admirer cet exces de vaillance.
LE DUC DE .FOIX.
Non, c'est moi qui vous dois de la reconnaissance.
Vos yeux me re,gardaient; je combattais pour vous:
'
Quelle plus helle récompen'se
!
·e
ONSTANCE
Ce que j'entends, ce que je vois,
Votre sort et le mien, vos discours, vos exploits,
Tout_~tonne món ame; elle e11 est confondue:
Quel destin .,nous rassemble? et par quel noble effort,
Par quelle grandeur d'ame en ces lieux peu connue ,
Pout ma seule défense affrontiez-vous la mort?
LE
~uc
DE FOIX.
Eh
!
n'est-ce pas ~ssez que de vous avoir vue?
CONSTANCE,
Quoi
!
vous ne connaissez ni mon nom, ni mon sort;
Ni mes malheurs , ni ma naissance?
LE DUC DE
FOIX ..
Tout cela dans mon coour eut-il été plus fort
Qu'un moment de votre présence?
CONSTAN
CE,
Alamir, je vous dois ma juste ~onfi~nce,
Apres des services si grands.
Je suis fille des rois et du sang de Nava-n·e~
,Mon sort est cruel et bizarre :
'
,
Je fuyais ici deux tyrans:
M?-is vous de qui le hras protege l'innocence,.
A votre tour, daignei vous découvrir.