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P.RÉF ACE.
En effet, la
lJtfort de Socrate
aurait fait pea
d)irnpression peut-etre dans un pays ou l'on ne
persécute personne pour sa religion, et oi1 la to–
lérance a si prodigieusementaugmenté Ja popu–
lation et les richesses, ainsi que dans la HoJlande,
ma che1~e patrie. Richard Steele dit expressément
·dans le
Tatler
qu,.on
doit choisir pou.r le sujet
despieces de théátre le vice le plus dom,inant
chez la nation_ pour laquelle on Úavaill/
Le
succes de
Caton
ayant enhardi Addisson, il jeta
enfrn srrr le papier l'esquisse de la
Mort
de
So–
crate.,
en trois actes. La place de secrétaire
d'État, qu'il occupa quelque temps apres ·, lui
déroba le temps dont il avait besoin pour finir
cet ouvrage. 11 donna son rnanuscrit
a
:M;.
Thomp–
~on, son éleve: celui-ci n'osa pas d'abord traiter
un sujet si grav_e et si dénué de tout ce qui est en
possession de pháre au théatre.
II commern;a par d'autres tragédies; il
dom1a
Sophonisbe
~
Coriolan, Tancrede,
etc., et finit
sa carriere par
la
11
ort de S
ocrate,
qu'il écrivit
/
en prose scene par scene' et qu)il confia
a
ses
illnstres amis M. Dodinglon . et M. Liuleton ,
cornptés parmi les plus beau.x génics d)Angle–
terre. Ces deux hommes, toujours consultés par
lui, voulurent
q:n)il
renouve1at
1a
méthode d.e
Shakespeare, d'introduire des personnages <;lu
peuple dans la tragédie, de peindre Xantippe,