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THÉORIE MÉTAP-HYSIQUE DE
LA' MATIERE:
·rahilité a8:ueHe du Corps
&
clu Sang
&
de l'Ame
&
de
la
Divinicé de Jefus-Chrift
~
ou par
Concomirance.
·
On peut dire la meme
chofe
du Calice, dans lequel
avec
le Sang de l'Homme-Dieu,
font
contenues
la Chaír ,-
l'Ame,
&
la Divinité de
l'Homme-Dieu;
c'eíl:~a~dire, l'Ho111me–
Dreu
tout entier :
Sub utráque fpe cie totwn Chrifium contineri•.
Ce_,changement miraculeux n'a rfon qui doive revQlte'r un
Philof9phe Chrétien. La raifon nous demontre évidemment
que
Dieu
peut le.
faire:
l 'Ecriture, la Tradition,
l'Eglife ,
nous
aueíl:ent indubitablement
que
Dieu
veut le faire: done
D _ieu le fait . ( 8 5
4 ).
898.
ExPLICATION
II.
Dans
l'Eglife
de Jefus -
Chriíl:,
depuis
le
tems
des Aporres jufqu'au commencement du fei–
zieme
fiecle, a exi'fié
cette
Perfuafion · urz.iverfelle
&
perroa-
'
nente:
favoir ·, qué
le
Corps
de
l' t famme-bieu
eíl:
réeHe–
ment
&
·(ubfiantiellemeo,t dans l'Euchariíl:ie, p ar le m.oyen
d'une
miraculeuíe
traníTub.ftamiatio11;
&
que: ce
Corps
de
l~Homme-l)i~ú,.
invifiblement préfent
fous
l~s efpe'CeS eu1;;ha–
riíl:ique~, eíl identiquemeat
le
_meme Corps quí
_fut
formé
par l'opérat?on
miracüleufe
du Saim-Efpri·t ,
dans
le
fein de
).a Vierge Marie; qui
fut
enfuite immolé for la Croix,
pour
le falur du monde; qui eíl: mainrenant affis
a
l¡i droite dh Pere
céleíle, dans
le roya u
me
<les-Cieux.
·
Il
nons feróit
facile
de fournir,
en'
preuve
d!moníl:rative
de c:ette perfuafion univerfeile
&
permanente de l'Eglife de
Jefos-Chrifi ,
un nombre
in6.nide rextes
des
Sai-nts--Peres de
to.nsles fiecles fucc:eaifs du .Chrifüanifme. N
ous nous
borne–
rons
a
e~
citer
un petit
noni.nr·e
des plus formels
&
cles
plus
d.éc~fifs, qui fuffiront pour
former
la
ehaíne de
la
Tradi~
tiorz,
en_tre
les
Apotres
&
nous ;
&
pour
faire
voir que
l'Eglife
Ch
1
rétienne a toujours pris
dans
le fens obvie
&
réel,
les te.xtes formels de l'Evangile , qui
concernem
la Tranífubf–
tantiation
eucharifiiqi,e.
1°.
Saint Ignace Martyr
~
au premier fiecle , dans l'Epitre
aux Fideles de Smyrne, laquelle cíl: une
des fept Epitres
·que
ron
r'eéonnoít etre indubitablement de lui , s'
ex.pr"irne ain'fi
~
en
parlánt
de D ifciples de Simon
&
de M·énandre, deux
héréfiarqoes de fon
tems?
Ab
E ucharifiiá
&
Obla,Úone a~{li–
nem;
~o
quod non conftteantur
Euclzarifliam
camem
effi
Salva–
tvris
noflri
,
quce
pro peccatis
noflris paffa ·efl.
Done, dans le premier
fiecle
du
Chrifü,anifme , l'Eglif~
'Chrétienne croyoit que la chair. de l'Homriú~,Dieu , cette
meme
chair
qui
avoit
fouffe.rtpour les
péchés
du monde,
étoit
réellement
&
fubíl:antiellement préfente dans
l'Et1cha–
riftie;
&
que fans cette
Cr?yance effentielie
&
f<;?nda_~