\
THÉORIE' DU RAISONNEM!~T ~·
fttiorv contraires
;
qn
,peut donner
a
l'une des deux '·indiffé;em~
ment, la valeur
<1.!!'
la figniftcation pdcife
·
de .l'autre;
en telle .
fotre que Pon j>uiíre fubfl:iruer l'une
a
l'autre : cornme clans
~
1'
Alg·ebre, on fubfiitue µ ne grandeur ,
a
une autre grandr ur
égale, ou de meme valeur.
1
•
Tel
efl:
l'objet
des
deux r:egles fuivantes, dans lefquetles
nous no~s bornerons
a
mettre la fagacité du Leéteur, fnr
la voie des développemens dont elles font fufceptibles,.
&
des
applications que l'on peut en fair~.
,
'
464.
REGLE
l.
Deux Propvjitions contr4diE!oiw, do~t l''une
efl~
univer{elle
&,
1:aut-re particulier~;, auro,nt ~e méme fans
fr
!"
m,me .v_aleur:
fi
l on place la partzcule negatwe devant le fu;et
de l'une des <feux indilféremment, fans faire aucun c_hangemmt,
dans
l'
autre.
·
,
DiMONSTR.ATION.
11
s'agi_t ici
de
faire fémir la vérii:é-
de
cette premiere regle ,
&
dans les
contradidoires- dom la
propofition univerfelle
efl:
affirmative
,
&
dans les contra-:
diél:oires
dom: la pro-ppútiqn
univerfelle
eft
négative.
?
EXPLICATION
l. Cette
regle
eíl:
vraie dans les
Contradic–
.,toires
dont
La
propofition
univerfalle efl affirmative.
Et
pour
le
faire voir
&
fentir
~
je
prends au hafard-, pour exemple
g énéral , ces deux contradiél:oires:
omnis
horno e[l
mortalis,
~liquis horno·non efl mortalis.
1°.
D'abord ,
fi
je
mets
la
particule négative devant
le
fujet de la contradiélofre univerfelle, fans faire aucun ch~n–
gem,enc dans la contradiél:oire particuliere ; faurai cette
prn-:
pofit_ion:=:
non 9mnis Jzomo e_(l mortalis.
Or,
que fignifie cette derniere propoíitiori
?
Elle
fignitie
qu'on
ne_
peur pas dire avec vérité, que
tout
homme
eft
mortel_.
Mais
que fant-il pour qu'on ne puiífe pas dire avec
vérité ,
que
toút
homme
efi
rnortel
?
11
raut
fimplement
que
quelque ho~rne ne foit pas
monel :
ce· qui eíl: préciféme·nt
le
fens de la contra.diétoire 'particuliere ,
aliquis hom.o 'tr,on efl
mortali.c.
'
.
II
0
.'
Enfuite,
fi
je mets
la particule négative devant le
fujet de la contradi&oir_e partic1:Jliere , fans faire aucun chan–
gernent dans la contradiél:oire univerfelle; j"aurai cette pr~
pofition :
non aliquis hamo non efl mortali.s..
.
Or ,. que fignifie cette derniere propofiti6>n
?
Elle fignifie -
·qu'on
ne
pem pas ·dire avec véricé, que qu~lque homme
il'~íl: pas mortel. Mais que
faut-il
pour qu'on
'pe
puiífe pas
-clire
avec vériré , que quelque homme n'eft
pas
morrel
?
ll_
· 1
faur
nécdTairement que
touc homme
foit
monel:
ce
qui·eft