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REVUE D'OUVRAGES FRANQAIS ET ÉTRANGERS.

COUP D'OEIL SUR LES ASTURIES,

NOTES EXTRAITES D'UN VOYA(lE EN ESPAGNE, PAR M. BOLINSKI.

L'Espagne de Mariana et de Herrera n'est plus l'Espagne du XIX• siecle.

L'inquisitio~

s'en est allée et les

moiues's'~n

vont. Les bistoriens ne lui ont pas

manqué, et les étrangers qui, a diverses époques tres-rapprochées, ont continué

Mariana et Herrera, sont tres-nombreux. Deux Frangais, Bourgoin et Al. de La

Borde nous ont montré la Péninsule telle quel1e était

a

la

fin

du XVIII' siecle

et telle qu'elle fut apres la paix d'Amiens.

L:ouvrage dont je suis chargé de vous rendre compte

~'est

qu'un fragment ;

ce sont, ainsi que !'indique son titre, de simples notes extraites d'un voyage ré–

cent en Espagne, et ces

note~

ne comprennent que les Asturics. Ce pays fut la

patrie de Pélage, qui le délivra du joull' de l'étrilllger.

L'auteor du

Coup d'reil sur les A sturies

s'est borné

a

I'ac'tualité.

11

a peint les

Asturies telles qu'illes a observées.

11

s'est sortout attacbé

a

l'étude des mreors,

des institutions contemporaines, et aux

production~

minérales de son sol. Il a

dit ce qo'elles étaient et ce qu'elles pouvaient etre.

-

Une sorte de fatalité semblc s'opposer

á

toutes les tentatives d'amélioration

sociale au dela des Pyrénées. Je ne citerai qu'un seul fa it : d' Aranda, premier

ministre de Charles Ill, avait entrepris d'afrranchir l' Espagne des tributs énor–

mes qu'elle payait a , l'industrie étrangere. Le chocolat est l'aliment usuel des

E spagnols de toutes les classes. Le gouvernemen t de ce pays a toujours atta–

cbé pen d'impo•·tance aux ¡Íroduetions de ses colonies (le tabac et le cacao

excepté). La man ipulation du chocolat exige deux livrcs de sucre par livre de

cacao. Les Anglais, les Hollandais fournissaient

a

la consommation de sucre de

la Péninsule. Ce monopole dúnnait des bénéfices immenses.

Mais bientót, sons le patronage d'Aranda, des plantations de cannes couvri–

ren't les vastes cbamps de Grenade et de Valence. Les étrangers se plaignirent ;

les négociants sejoignirent aenx. Le goovernen.ent espagnol pritl'al" me, et le

fisc royal, sans nttendre que les plantem·s espagnols fussent •·r)ltrés dons leurs

capitanx, g•·eva d'impóts exorbitants le sucre indi¡;ene, favorisa l'importotion

d11 sucre exotique, et la ruine soudaine des plantenrs de Grcuade et de Va–

lence fut la conséquence de cette mesure injuste et im prévoyan te.. Le ministre

citoyen qui avait doté son pays d'une production alimeotaire indispensab!e pour

la presque totalité des populations, fu t disgracié ; la culture fut probibée, et nul

Espagnol ne pnt avoir dans son jardin un seul plan de cann es sans encourir la