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o4

VOYAGE

de toute espece et tous les mets favoris des habitants.

On s'y repose

a

l'

ombre des bosquets d' orangers; on y

danse Ja samaqueca et les aulres danses fort aimées des

clames du pays. Le plaisir s'y présen te sous toutes les

formes et l'on s'y livre en toute liberté. Quelques-uus de

mes camarades purent aller prendre leur part de toute

cette joie: je n'en parle que d'apres leurs récits.

l\etoul" uu Callao.

'' Les quarante-huit heures de perm1ss1on qui m'a–

vaient été accordées par le commandant tiraient

a

leur

fin : il fallut songer au retour. Je pris place dans la voi–

ture du Callao, entre deux vieilles femmes, et je parti .

Ce n'était point sans regrets que je voyais défiler devant

moi toutes ces églises que je n 'avais point vi itées, ces

maisons

a

balcons mystérieux, dans lesqueUes il ne m'a–

vait pas été donné d'entrer. Je quittais, sans espoir de

retour , cette ville de quatre-vingt mille ames, ou pas une

figure ne m'était comme, ou je n 'avais pu meme lier

aucune de ces relations éphémeres que le voyageur

contracte si aisément d ns tous les pays ou quelques

recommandations l'ont précédé. Je ne connaissais per–

sonne

a

Lima; personne ne m'y connaissait, et peut–

etre était-ce un bien.

ce

Pour

l'

officier de marine récluit aux faibles re sources

de son traitement, il est souvent fort onéreux d' etre ad–

mis dans la société en pays étranger. Son amour-propre