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VOYAGE
de toute espece et tous les mets favoris des habitants.
On s'y repose
a
l'
ombre des bosquets d' orangers; on y
danse Ja samaqueca et les aulres danses fort aimées des
clames du pays. Le plaisir s'y présen te sous toutes les
formes et l'on s'y livre en toute liberté. Quelques-uus de
mes camarades purent aller prendre leur part de toute
cette joie: je n'en parle que d'apres leurs récits.
l\etoul" uu Callao.
'' Les quarante-huit heures de perm1ss1on qui m'a–
vaient été accordées par le commandant tiraient
a
leur
fin : il fallut songer au retour. Je pris place dans la voi–
ture du Callao, entre deux vieilles femmes, et je parti .
Ce n'était point sans regrets que je voyais défiler devant
moi toutes ces églises que je n 'avais point vi itées, ces
maisons
a
balcons mystérieux, dans lesqueUes il ne m'a–
vait pas été donné d'entrer. Je quittais, sans espoir de
retour , cette ville de quatre-vingt mille ames, ou pas une
figure ne m'était comme, ou je n 'avais pu meme lier
aucune de ces relations éphémeres que le voyageur
contracte si aisément d ns tous les pays ou quelques
recommandations l'ont précédé. Je ne connaissais per–
sonne
a
Lima; personne ne m'y connaissait, et peut–
etre était-ce un bien.
ce
Pour
l'
officier de marine récluit aux faibles re sources
de son traitement, il est souvent fort onéreux d' etre ad–
mis dans la société en pays étranger. Son amour-propre