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DE LA BONITE.
3~3
La pudeur est un sentiment né de la couscience du
mal. Elle n'existait point pour nos premiers parents avant
leur chute, et ses regles ont depuis varié selon les lieux,
les temps et les idées re9ues. Adam et Eve crurent pou–
voir satisfaire
a
ses exigences
a
aussi peu de frais que les
naturels des Sandwich et la plupart des peuples sau–
vages.
Notre civilisation est plus difficile. Cependant tel est
l'effet de l'habitude, que, dans nos colonies, ou naguere
les esclaves étaient
a
peine vetus' la vue d'un noir ou
d'une négresse
a
peu pres nus ne produit aucune im–
pression sur les blancs les plus attachés
a
toutes les re–
gles que la modestie leur impose
a
eux-memes relative–
ment au costume. Était-il ahsolument nécessaire de se
montrer plus rigoureux
a
l' égard des Sandwichiens? Je
pose la question sans vouloir la résoudre . Les faits doi–
vent parler tout seuls.
En imposant aux classes malheureuses l'obligation de
porter des vetements' les missionnaires ne leur ont pas
donné les moyens nécessaires pour se les procurer et
pour avoir de quoi en changer fréquemment. 11 en ré–
sult~
que leurs misérahles haillons, dont ils ont bate de
se dépouiller des qu'ils rentrent dans leur cases , sont
d'une saleté repoussante . Ajoutons que les individus
eux-memes sont condamnés
a
n'etre pas plus propres
que leurs hahits. La natation , exercice favori des natu–
rels de ces iles, dont l'usage entretenait leur santé, est
absolument interdite aux femmes, qui ne peuvent plus
Bonite. -
Relation du voyage.
Tome 11.
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