DE LA BONITE .
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Détachant ensuite, avec une certaine grace, une guir–
lande de plumes jaunes qui entourait sa tete, elle l'offrit
au commandant en le priant de la garder en mémoire
d 'elle. Elle
jo~gnit
a
ce présent un élégant chasse-mouches
chef-d'reuvre de !'industrie indigene.
M. Vaillant lui recommanda de nouveau les deux
Frarn;ais qu'il laissait
a
Honolulu. Elle s'engagea
a
les
protéger de tout son pouvoir et
a
seconder les bonnes
intentions de son frere
a
leur égard.
Apres d.e nouvelles protestations d'amitié, on se dit
mutuellement adieu. Quand il serra la main du com–
mandant, le roí avait les larmes aux yeux.
ce
·Non, pas
adieu, dit-il, mais
a
revoir, car vous etes mon ami et
j'
espere que vous reviendrez.
»
Le commandant, ému lui-meme , se retira le creur
gros de soupirs; l'affection que luí témoignait le bon
Kanikéaouli paraissait trop sincere pour qu'il pllt s'éloi–
gner de lui sans regrets.
Le reste de la soirée fut consacré aux visites que
M. Vaillant devait
a
toutes les personnes qui
l'
avaient si
bien accueilli
a
Honolulu, particulierement
a
MM. Rey–
nolds, Wood et Charton.
MM. Wood, dont je n'ai pas encore parlé, sont deux;
freres venus de la Nouvelle-Orléans aux iles Sandwich.
lis parlaient frarn;ais, ce qui rendit d'autant plus agréa–
bles les rapports que les officiers de l'expédition eurent
avec eux. M. Vaillant leur dut de tres-bons rense1gne–
ments sur la population blanche d'Honolulu.