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VOYAGE
respect ce prince peu accoutumé
a
un pareil spectacle.
M. Vaillant, apres avoir conduit dans son appartement
la princesse Kinau, s'empressa d'inviter le roi
a
descen–
dre aussi ; mais Kanikéaouli, tout
a
son admiration,
restait fixé a la place ou il s'était d'abord arreté. Adossé
a
la dunette, il ouvrait de grands yeux et semblait sourd
a
tout ce qu 'on lui disait.
n
m·anifesta le désir de voir faire l'exercice aux hommes
rangés sous les armes. Aussitot et sur un signe du com–
mandant, les marins de
la Ronite
exécuterent, avec une
précision remarquable, les maniements du fusil auxquels
on les avait depuis longtemps habitués ; les divers mou–
vements, la charge en douze temps, les feux de peloton
et les feux de file se succéderent a la grande satisfaction
du roi qui en paraissait émerveillé.
ce
Ces hommes, lui dit alors M. Vaillant, ne sont point
des soldats; ce sont des matelots dont le métier est plu–
tot de manreuvrer un navire. Mais le roi de France a
une armée de quatre cent mille guerriers encore mieux
exercés, toujours prets
a
marcher contre l'ennemi, et il
peut en mettre sur pied un nombre double au premier
signa} de guerre. Du reste, ajouta-t-il, j'ai
la
cent cin–
quante hommes, propres, comme vous le voyez, a faire
le métier de soldat aterre ou je puis les jeter au besoin
en quelques instants.
»
Les chefs composant la suite du roi étaient montés a
hord pendant cette scene; ils étaient au nombre de
vingt, tous en uniforme. M. Stephan Reynolds , faisant