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VOYAGE
celles dont il pouvait disposer lui-meme. Ce sentiment
se trahissait surtout quand ses regards se portaient sur
la puissante artillerie du batiment frarn;ais.
M. Vaillant s'en aperc;ut.
ce
Ces canons, dit-il au roi, sont en bon état, n'est-ce
pas? Cinq minu.tes suffisent pour mettre
la Bonite
en
branle-bas de combat et pour faire feu des deux bords
!
Voici la caronade de la chaloupe et les espingoles pom
armer les embarcations
!
en moins d'un quart d'heure
tout cela peut etre pret pour aborder une plage et mi–
tr.ailler tout ce qui tenterait de résister
!
»
Ces quelques
mots et d'autres serp.blables que le commandant plac;ait
sans affectation,
a
chaque remarque du roi, paraissaient
faire impression sur luí, comme la révélation d'une puis–
sance qu 'il n'avait pas jusqu'alors soupc;onnée. ·
En revenant vers l'appartement du commandant,
Kanikéaouli demanda s'il y avait
a
bord des maitres
d'armes. M. Vaillant lui répondit affirmativement et iui
proposa d 'e tre témoin d'un assaut, ce qui parut le ré–
jouir beaucoup.
Peu de temps apres, toutes les dispositions étant faites
pour ce nouveau genre de spectacle , on plac;a sur le
pont un fauteuil destiné au roi, des chaises pour Kinau
et pour le commandant qui s'assit entre les deux, et,
toute l'assistance s'étant rangée en cercle autour de ce
groupe, l'assaut comrnenc;a.
Le sabre était l'arme des combattants. Ils s' y montre–
rent fort habiles et le roi parut enchanté; mais il le
fut