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MOEURS ET RELIG({)N.
antilrinitaires et sociniens, s'exilel'ent méme de leur pays
et essayeren t de fonder a I'étranger une Église nouvelle.
Nous espérons avoir montré du moins, par ce que nous–
avons dit, qu'en dehors de l'bumanisme et du rationa!isme
l'extension des docLrines théistes était encore favorisée
par d'autres causes.
C'est assurément dans l'Académie platonicienne de
Florence et surtout dans Laurent le Magnifique lui-méme
qu'il faut chercher le centre du théisme. Les ouvrages
lbéoriques et les lettres des académiciens el de leur iUustre
protecteul' ne nous font connaitre que la moitié de
leur~
tendances. 11 est vrai que, des sa jeunesse jusqu'a la fin
de sa vie, Laureot a manifesté le respect des dO[l'mes
chrétiens
1,
et que Píc a méme flni par subir l'in6ueot:e de
Savooarole et par tomber daos une sorte d' ascé Lisme
monacal '. Mais daos les bymoes de Laurent ', que nous
sommes tenté d'appeler la plu haute expression de
I'esprit de ceHe école, c'est le théisme
pUl'
qui parle, et
il
a pour point de départ l'ídée du monde envisagé comme
un grand Cosmos physique el moral. Tandis que les
hommes du moyen age considerent le monde comme
une vallée de larmes sur laquelle le Pape et l'Empereur
sont cbargés de veiller jusqu'a la venue de I'An techrist,
pendant que les fa talistes de la Renaissance passent alter-
1
Nic. V
AtOBl,
l/ita dí Lorenso, passim.
-
Voir les beBes instruc–
Hons adressées
A
son 51s le cardinal Giovanni, dans
FABRONI,
La_–
rentiuI,
Adnot.
178,
et dans les appendices de la
lIie de Laurellt,
par
RoscoB.
'Jo. Pie; l/ita, auet. Jo. Franc. Pico.
-
Voir sa
lJepreca/io
ad
D_,
dans les
Delici~
podar. ltalor.
• Ce sont les chants :
OraJ:ione
•
Magno Dio,
per
la cuí CO$/anJ,
legg~,
etc.', dans RoscoR,
Leo/te X,
ed. Bossi , VIII, p. 120 ; -
l'hymne •
Oda il sacro
l~nllO
tulla
la
natura,
ctc. " dans
FABRONI,
Laa–
rentius,
Adnot. 9;
-I'AllercaJ:ione. (Poesie di LO:'enso Magn.,
1, p. 265;
dans ce dernier recueil se trouvent aussi les autres po&mes
eitéa iel.)