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MOEURS ET RRLIGION.
on lui répondit en faisant faire soo portrait, qui alla
rejoiodre ceux qui dcvaieot étre Iivrés aux ftammes.
Quand
00
alJuma le bacher, la Seigneul'ie parul sur le
balcon, et l'air retentit de chants, de fanfares et du bruit
des cloches qui sonnaient
a
toute volée. Ensuite
00
se
rendit sur la place Saiot-Marc, ou tous les partisans de
Savonarole danserent uoe triple ronde concentrique :
la ligue intérieure était composée des moines du cou–
vent, et de jeunes gens déguisés en anges; la seconde
était formée d'ecclesiastiques et de laIques; eofin la
Iigne extérieure compreoai t des vieillards, des bour–
i)cois et des prétres, ces derniers couronoés de branches
d'olivier
l.
Toutes les railleries du parti contraire viclor¡eux, qui
avait quelque droil de rire des vaincus et
a
qui l'e prit
ne maoquait pas, fu rent daos la suiLe impui santes
a
dimiouer la mémoire de Savonal'ole. Plus la destioée de
I'ltalie fut lamentable, plus BTandit daos le souvenir
des
survivaots la fi gure de \'iIlustl'e moine prophete. Cel"–
taioes de ses
pr~dictioos
ont pu ne pas s'accomplil', mais
les cataslrophes qu'j) avait
anoooc~es
ne furent que trop
réelles.
Cepeodaot l'ioftuence des moioes prédicateurs avaít
beau étre coosidérable, et Savonarole avait beau reveo–
diquer la chaire pour ses pareils
1,
I'iostitutioo eUe–
méme o'en fut pas moios victime de la réprobatioo
générale. L'ltalie fai ait eotendre qu'elle ne pouvait
se passionuer que pour les individus.
Si
1'00
veut vél'ifier la force de ¡'ancieone croyaoce,
I
comp. le tahleau tracé par Villari el ses réfle.l.ion,; traduct.
a\lem., 11, p. 105
SS.
t
Voil' le passage du quatorzieme sermon sur ÉZéchiel, dan.
PIiI\I\BNS,
,.
C.,
vol.
1,
p.
30,
note.