110 / 524
1
79
J.
Janvier.
2 1.
THON.
94
VOYAGE
annonce celle- des
Thons
qui les poursuívent pour s'e11
noul'rir; mais comme le Chasseur · et le Chassé sillent
avec une vitesse
a~peu-pres
égale ' la chasse n'e st pas
toujours , heureuse. Les
Tlwn s
ont moins de peine et
plus de profit quand ils découvrent un banc de
Sardin es
dont ils sont tres-fri ands ; ils sont plus silrs de_ les
j,oindre et en avalent par centai nes: lis se mettent com–
mun ément
a
la suite des V aisseau x qu ' il s r encontrent',
sans doute pour· profiter des débrís d e la cuisine qui se
jettent
a
la mer ; et quo iqu e un
~avire Cingl ~
a
pleines
voiles, ils le tienn ent
a
la cour se , souvent pendant uq
lon g espace d e t emp s , san s en p aroitre fatigués : on cite
meme un Vaisseau
fran ~ai s
ex p édié d e la
M ARTINIQUE
pour
M ARSE ILLE,
lequ el, d ans sa travers ée qu i fut de
plu s de tro is mois _, r enco ntra un e qu an,tité prodigieu se
d
Th ons
qui
1
<Kcon1 ag 1eren t constamment durant
"
u e
u s au mo!n ent ·
entrer dans ·¡a
au
au ss1 assure-t-o n que e tte qu eue est
' Si
le
fait est vrai
,
on peut au moins douter que les
memes
Thons
ayent accompagné le Vaisseau dans tout ce
long traje t ; et il es t permis de croire qu 'il y avo it des relais
sur la route; autr ement il fa ut supposer que la N ature a donné
a
cet animal ' excl usivement
a
tout autre, la fac ulté de marcher
ou nager tres-vite , de ne point manger, de ne point dormi r,
de ne pas se reposer,
pendant quara111e-up1
jours :
les
Tortues,
a
la vérité , restent long - temps sans manger pendimt leurs
longs voyages ;
mai~
ell es se reposen t , elles dorment souvent
sur l'eau , et ne vont pas toujo urs urr trai11 de· poste. .