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P. NATALIS ALEXANDRI IiPIST vUE
11
feroit
inutile
de répon_dre, .que cette grace efr plus grande
ao regard de celui
a
qui Dieu la don ne dans des ctrconílances favorables, dans lefquelles
il
a prévu
fju' il
y
confentiroit,
&
qá'il
y
répondroit fidclement.
Car
cette congruité, cette
convenance, cette proporrion de
fa
grace
a
la
volonté,
felon
votre'Siíléme,
vient
de la difpofition de cette volonté meme_ qui rend la grace
éfficac~
par fon con–
fentement: il
s'
en.fuit done que la grace de perfeverance
n'
eíl: pas
un
don
fpecial
&
fingulier de Dieu ,
&
que l' homme en eíl: redevable
a
fa
liberté ,
dont le confentement rendrá cette grace
a
fon égard une grJce de p6rfeve–
rance . Cette confequence
qui
fuit direétement de votre Siíléme , eft une er–
reur comre l.a Foi . Dieu connoít
~u'
il
peut arriver que
1'
homme
juae ne
perfeverera pas dans le bien jufqu>a
la fin
de
fa
vie
avec une grace commu–
fle ,
parce que
l'
homme eft toujours foible
&
narnrellement changeant ,
il
a
done befo in d'une grace tres forte
&
tres éfficace pour perfeverer,
d~une
gra–
ce qu·i
lui falfe
vaincre
la
cl1air avec toutes fes paffions,
le
monde avec tou–
tes fes erreurs , tous fes attraits
&
toutes fes violences;
~
demon avec toutes
fes embuches
&
toutes fes attaques • C' eíl: ce grand don de perfeverance
que
nous demandons
a
Dieu dans l' Oraifon Dominicale. Di re qn' il eíl: en nótre
pOllVOir de perfeverer aVeC une grace commune , que
110lJS
rendons efficace
par n6tre coníenttment ,
e'
eíl: rendre .cette priere inutile
dans
la
plupart
de
fes . demandes, comme dit S. AuguHin.
(a)
C'eíl: fe moquer de Dieu, quede
tui
demander ce qu'
il
ne nous donne pas,
mais
ce
qui efi en
norre pouvoir -
fans
qu'
il nous
le
donne .
C'
eíl:
fe_moqner de
lui
que de
lui
rendre graces.
pour
ceux
qui
perfeverent,
fi
ce
n'dl
pas lui qui les fait perfeverer •
Cur per-–
feverantia
ifla
pofcitur
a Deo,
fo
non datur
a
Deo~
dn
&
ifia irriforia
petitio
efi · ,,.
Eu.m
id ab eo petitur quod fcitur ipf
um
non dare
,
fed ipfo
non
dante- e!fe
in
hominis
potefiate; forne irriforia efi etiam illa aBio gratiarum,
fi
ex hoc grati¡t
aguntur
Deo
,.
quod non don.ivit
·
ipfe , nec fecit?
An
ab illo perfeveranti-a ifia fo.rte
non paf
citur
?
jam boc qui dicit, non me-is difputationibus refellendus, fed ¡,mélorum ora-tion.ibus one-–
randus
efl. An
vero qui[quam eorum
efl, qui non fibi
po{cat
a Deo
ttt
perfeve;·et in
eo,
mm
ipfa oratione qu12 Dominica nrmcupatur
,
quia eam Dominus docuit
,
quandrJ<
eratNr a
Sanélis,
nihil
p~ne
aliud quam
perfeverantia
pofd intellig itur?
Les prede–
fiinés font tellement fous la main toute-puiffante de Dieu ,
au
moins.
a·
la
üerniere beure de leur vie , en quelque lieu , en quelques circonílances, e.ú
quelquc humeur qu, ils foient , que ,, ríen ne les
peut
feparer de
1'
amour
de
,, Dieu,
ni
les
Anges,
ni
les Principautés ,
ni
les Puiílances,
ni
les choíes pre–
" fen,tes ,.
Hi
les- fmures, ni
tout ce qu'i!,
y
a
au
plus
baut des Cieux,
Oll
ali
,, plus profond des enfers,
ni
toute autre ·creature, comme
dit
S.
Paul.
(b)
L,.
éfficacité de
la
grace de perfeverance
efl: done
tOUt
a
fait
indépenJantC
de–€eS
circenfhmces exterieures,
&
du
rnníentement
du libre
arbitre.
Elle
n'
e.íl:pas
la
fu ivante, mais
la
fouveraine
de
nos
volontez.
/
,
(c)C'efi e.tre
Den1 pelagien
de
dire c:¡ne
n0us
nous diflingtions
dans
1
or~r-e
furnaturel,
&
dans
l' économie
d-u
falm: ,.
&
qu'
il
y
a
e.n
nous
queltiu~
bien
que nous n' avons pas
re~u
de Dieu-. Cctte erreur , mes RR.
P
res,
f~tt
n ".–
t:urellement de
v~tre
SiHéme.,, 11 peut arriver,.
(e)
dires vous
da-ns
votre
D~,, ;eétoire des Erndes,
q.~1'
u,ne
grace egale étam
dOErnéd d;ux:
perfonnes ,
fo1t
,,, efficace dans
l'
une,
&
inefficace
da
ns
l'
autre ,
plrce qu
lle
ne
veut
pas
,, confentir ,
qu0iqu'
elle
le
puiffe par la. fu fiifante fans
!JI~ n ouv~an
fecours....
·
Fieri potefi ut áiqualir
graiia
duobus collata,
fit
efficax in uno, inefficax m
altero,
q~1~
71on
-vult
confentire, licet poffit per fufficientem
grnTiam fine
novo
au.~ment-0
•
Cel-a.
•
.7
~
(2)
Lib. de
dono
perfewr. c.
1,
(b)
&m. 8.
3
s.
[ e )
q.uatriéme _Trait de-
rt!fembl anc~
de la
dofüin~
des
Jefuices
&
des
Dem ip4'lagiens .
(d)
Do r1'Wme Stu.d1cmm
S~c.
Je[u.,