Table of Contents Table of Contents
Previous Page  1045 / 1328 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 1045 / 1328 Next Page
Page Background

o

p

u s e u

L

u

M VI l

r.

t03f

Si

vous

les

foutenez ,

il fera aifé de vous convaincre

que

votre dofüine eíl:

Pelagienne

ou

Demipelagi enne .

Si

vous

y

renoncez nettement, fans mbi–

guiré

fans

é uivoque, vous ferez purgés de tout

ÍOUViOll

de Pelagianifme

&

d ... Demipel

gia ni fme. Cependant il fera toujours vray que v6tre Compa,..

gnie

a

fo~nenu

ces erreurs , puifqu'elle a défendu tous ces articles de

Molin~

da ns

la

celebre Congregarion

de Auxiliis.

Je ne vous fais pointd'in1ure, mes

RR.

Peres;

S.

Auguíl:

(a)

a éré Demipelagien, c:'eíl:Jui meme qui nous l'ap–

prend : mais

Ja

Grace l'aiant éclc1iré, il changea de fentiment,

&

combattit

,de toutes fes forces l'erreur dans laquelle il étoit autrefois tombé. Examinons

fi

v0

rn

Compagnie

a

renoncé

aux

opinions erronées de Molina • Le

P.

Da–

niel nous donnera peut, erre quelque éclairciffement for cela. Ecoutons-le dans

fa

cinquieme Letrre au P. Alexandre. (

b) Zl faut,

dir..il,

mon R. Pere, vous

ótet une id/e>

fz

toutefois

,

'Vous étes dans cette erreur populaire, que la doRrine des

Jefuites fur la Grace

&

fur la Pddefiination, efi la meme que celle de Mvlina.

Eíl:–

il

vray

que vous n'etes plus Motiniíl:es, mes

RR.

Peres ? Si cela

eíl:, c.'

eíl: la

main du Tres haut qui

a

fait ce changement.

C'e(I:

l'effet d'une

gra.ce

plus

forre que la Grace Molinienne.

Hiec mutatio dexterce Excel{i

Je pourrois bieri

me tromper . Les circonílances du tems

&

du lieu ont éré capables de vous

faire changer de fentiment avec un fecours general. Ces atticles du Molinif–

me que

1'ai

expofés, font rejetrés

&

condamnés par les Eveques, le Molinif–

rne n'eft plus

a

la mode

j

cela feul peut vous avoir déterminé

a

dire que

VO·

tre Dofüine for la Grace

&

fur la Préde

ílinati

on n'eíl: pas la

m~me

que cel–

le de Molina. Quoi done, le Molinifme

efi.il

un fant6me ?

Le

Pere

Daniel

perfuJdera

t-il·au public que c'eíl: une

fe

ét

e

im

aginaire, comme

les

Jc1nfeni-

1les ont ofé écrire que le Janfenifme étoi t une Herefie imaginaire

?

Trouve–

ra-t-on des Moliniíl:es an monde;

!i

les Jefo ites ne le

font

plus? Le Pere aux:

Equivoques parle-t-il fi.nceremenr, quand il nous affure ( fondé fans doute en

procuration de

votre

Compagnie) que la doétrine des Jefuices

fur

la

Grace

&

fur la Prédeft:ination n'eíl: pas la·

m~me

que celle de Molina

?

11 a l'ame

trop bonne, il fe feroit fcrupule de nous tromper.

Il

efi vray,

dit-il,

qu'ilr ne

condamnent par la doélrine de ce Theolog ien

••••

On

a

liberté dam

la Societé

de

fuivre la

doélrine de Molina, mais on n'en a pas d'ordre

;

&

dans cette liberté

que

l'on a parmi les Je{uites

,

j'en vois pour le moins, autant qui prennent partí contre

lui

que pour lui.

Les Jefuites font do

ne M

oliniHes' , s'ils veulent; ils font pat;'

confequent Demipetagiens , s' il leur pla.lc , puifqu' ils peuvent foutenir que

,, toutes les fois qu e le libre arbitre tache par fes forces nnturelles, ou qu'il

,, eíl: pret

a

tacher de faire tout ce qu'il peut par lui meme} tant pour ap–

" prendre

&

pour embraffer les verités de la Foi, que pour concevoir de la

,, douleur de fes pechés,

&

obten ir

Ja

juíl!fication, Dieu lui accorde la Gra.

,, ce prévenante,

&

les fecours par lefquels il fait toutes fes aétions, comme

_ ,, il les faut faire pour le falut. LesJefuites, diswje, peuvent fourenir· cetre

erreur de Moli na ,,

&

toutes· les au tres que j'ai marquées ,

&

cependant lem;·

docrrine fur la Gi-ace

&

fur la Prédeíl:inarion ne [era pas

h

m~me

que cell'.!

de

~olina,

parce qu-'ils n'ont pas d>ordre de la fuivre • Secret admirable

qe

pohtique, afin que les

,Jefuite~

puiílent foutenir toures fortes d'opinions

no~velles , fauffes

&

erronees, qui

léur

fembleront probables dans

la. Theolog1e

Do~matique·

ou Morale , fans qu'elles puiífent paífer pour

la

doarin

de la

Soc1eté , parce qu'il ne

paro!cra

pas d>ordre de les fon ten ir

&

de les

fu-ivire.

T

t

t

z

N>efü-

(a)

lib. de l'rt1.d.

S11n[f.

cap.~·

( b )

V, Lettre

llUt.

A.lex:indre-

p11g.

4o