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~

P U S C

U

L U M

VII

t.

997

I.

P R O P O S

I T

I O N.

~,

'L-

E

peché purement Philofophique

i(a) n'

eH: pas

a

la verité poffible :

,

m

ais quand

i1

feroit poffible ,

il

eíl: faux que cette opinion puiíle

:,

excuf.er

tous les crimes des plus gr.mds pecheurs, comme quelques-uns l' onc

,,

cr~

par

une erreur groffiere •

Dari non pote/l peccatum mere Pbilofophicum. Yerum etfz effet poffibile,

falf

um

e/l,

14t

nonnullü craffo errore placuit

,

bac opinione excufari pof!e omn ia [celera perditiffi...

'morum bominum

NolTeigneurs le$ Eveques

&

le Saint Siege jugeront, s'il leur plait,

fi

cette

confequence ne fuit pas naturellement de

la

notion du peché Philofophique

comme diíl:ingué par les Jeíuites, qui l'ont foutenu,

du

peché theologique

&

mortel , qui eíl: felon eux une tranfgreffion volontaire

&

libre de la Loy de

Dieu :

&

fi

le

Pape Alexandre

VIII. n' a

pas condamné la v;aine diíl:inétion

du

peché Philofophique

&

du

peché Theologique comme le príncipe de

eme

erreur fcandaleufe , que les Auteurs de

ll

Thefe nient en écre la fui te. L'af–

fertion de !a poffibilité du peché Philofophique n'eíl: pas une errcur, felon les

Jefuites , mais une opinion.

Hac

opinione.

ll

eíl:

faux,

difent-ils, qu'elle puiífe

excu fer tous les crimes des plus grands pecheurs: ils ne di(ent pas qu'elle n'en

puiífe excufer aucun . N'eíl:-ce pas

la

vouloir éluder le

Decret

d'

Alexandre

VIII.

re~ü

de

tout~

l'Eglife?

I

J.

P R O P O S I T

I O N .

,, IL

efl:

permis de fuivre routes (b) fortes d' opinions certainement

proba–

"

bles

da

ns

la

pratique, quand elles font egalement'

ou moins

probables

,, que les opinions contraires . Ce fentiment eíl: la voix de 1a veriré étroite,

,, non de la fauífer é relc'lchée: a.u contraire le fentiment oppofé

ne

porce pas

,, moins au relachement de la difcipline des mreurs . Aucun Decret des Sou–

,, verains Pontifes n'affoiblit cette Theíe , mais plutot qu'elles

la

confirment ..

,, Les Jefuires appellent un e opini9n probable qui efl appuiée fur un motif

,, imporrant .

Licet feq ui

quamcumque opinionem

cereo

praélice probabilem,

quando e[l iRque

aut mi–

nur probabilis

quam

oppo{1ta. Q_ud!

fententia

fi riEl12

veritatis v ox efi

,

non laxd! fal fotatis:

quinimrno

contrariam f ententiam folu1iori morum difciplinlf

non

minus occn(ionem prcebere

contendo.

Neque

fententiam

no:flram infirmant ullte Propofotiones

in materia

probabilitatis

a Summis Pontific1bus

damnat~

,

fed etiam potius confirmant

•••

opinionem prubabilem

vocamus

eam

l}U.R

nititur

motivo

gravi

Noíleignenrs les Eveques

&

not re

Saint

Pere le Pape jugeront s' i1 leur platl',

fi

cette Thefe n'élude

pas

le Decret d'Innocent

XI.

de fainte memoire,

con–

tre

la

dofüi ne de la Probabiltté relachée ; ce motif imporrant fur lequel

les

Jefuites veulent qu e l'opir.1ion la moins probabie foit appuiée, afin qu'on l:i

puiffe

fuivre dans la

pratiqlle ,

efr

i

1

antre felon leur doétrine que l'autorité

de

quelques Cafi.1í'ces , ou ane

raifon qui leur

parort

prdbable ,

ce

qui

peut

convenir aux erreurs

&

aux fophtfmes?

Si

ce fentiment eft la voix de la ve–

ri té ,

on peut demander

a

Dieu ·qu'il nous l'enfeigne ,

&

au lieu de le priet:'

av~c

le Prophete

(e)

qll' il nous enfeigne fa loy

&

fa

veriré, nous

pourrons le

pner

qu'il

nous eníeigne

la

Probabiliré .

11

eíl:

aifé de juger

par

les autres

Propofitions de la Thefe ,

fi

cene opinion

ne

porte pas au plus grand reli–

chement •

Tbefaur.

Theol.

Tom. IV.

R r

r

III.