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ARCHITECTURE;

LeshC;te!s , c!emeures <les grands (eigneurs , fonr des

"b3timens éievés dans les capicales ,

&

oU ils fonr habi–

t ucllement leur réftdence. Le caraél:erc de Jcur décora–

t ion exige une be2uré affortie

a

Ja naiíl3nce

&

au rang

des perfonncs qui les fonr b3.tir; néanmoins ils ne doi–

vcnr jamais annoncer ceue magni.6.cencc rcfervée fcule–

rnem

pour les palais de!; rois.

C'dl: de cerce divcdiré de rang, du monarque aux

grands princcs ,

&

de ceux·ci aux íujccs, que doivcnc nal·

t rc néceffairement les diff'érens cara.éteres d'édifices ; con–

n oiífancc'S indifpcnfablcs qui ne peuvent s)acquérir que

p ar l'érnde de l'art, & paniculierement par l'ufage du

· iJnonde; c'eíl: par ce dernícr, n'en cloutons peine, qu'on

arrive

a

la convenance, qu'on obferve

les

bienféances ,

. que le jugemcnt s'acquicrt ,. que l'ordrc na'it dans les

i dées que legoUt s'épure , &qu'on apprend 3 connol–

'tre

p~litivcment

le

caraélere propre qu'il faut donner

a

chaque bltimenc. Ccrcamement le rang du perfonnag.e

'qui fait batir , eft la fou rcc

m\

doivent (e pui(er les dif–

férens geares d'exprcílions dont nous voulons parler:

'Or commenc y arriver fans l'ufage du monde , qui nous

apprcnd

a

diftinguer tous les be(oins &

le

íl:yle conve–

n able

a

tel!e

Oll

tel!c habitation érigéc pour te!

Oll

reJ

p ropriétaire? Par cxemplc , la demeure d'un prince

(a)

delliné par

fa

naiíl3nce au commandcmem en chef des

armées; celle d'un prélat

(b)

appellé au pontificar par une

-longue habitude au faccrdoce ; celle d'un premier ma–

giftrat

(e) ,

ou relle d'un minifhe éclairé chargé du

gouvernemcnt, ne doic - efle pas s'annoncer différem–

n1em,

&

différer particuliercment de celle d'un 1naré–

d1al de France, ou d'un aucre officicr général, de cclle

,d'un évCque ou d'un amre dignirnire eccléliafrique, de

cellc d'un préíidem

a

mortier,

Ó>c.

Ó>c. pcrfonnages qui

,n e tenam pas

le

mCme rang dans la fociété , doivcnt

·avoir des habiracions done l'ordonnance annonce la

fu–

l'érioriré ou l'infériorité des différcns ordres 'de l'érat?

-L es premieres demeures , par exemple, ferom des palais,

.palais de la feconde claíle

a

la vérité ; les deuxiemes)

-feulement de grands horels ; dans celksol:\ on y obfer- ·

-vera avec certaines modificarions le caraétere que no t1s

.avons déligné pour Ja demeure des rCres couronnées ;

·d ans celles·ci , une o-rdo..1Jnance ph1s limple: mais dans

d ans routes les deux, pour

la

demeure du milicaire, e n

d evra fai re prélider un caraél:ere marcial , annoncJ par

<les corps reétilignes , par des pleins 3-peu- pres egaux

a ux vuides ,

&

par une Architeéture qui puife

fa

fOurce

dans l'ordre dorique. Pour la demcure de

1

homme d'é-.

glife , on fera choix d\m caraél:ere moins févére , cjui

s'annoncera par la difpolirion de fes principaux mem–

b res , par des repos aífortis ,

&

Par un fiyJe fo ucenu,

q ui ne foit j.imais démenti par la frivolicé des ornemens;

enfin , pour la demeure du magiíl:rat, on foifira un ca–

_,,aaere qui devra

(e

manifeíl:cr par la di(polition géné–

rale de

(es

formes ,

&

la diíl:riburion de

(es

parries , les

feuls moyens de parvenir 3 déligner fans équivoque dCs

les dehors de l'édífice , la valeur, la piété , I'urbanicé. Au

t:'dle , nous le répécons ,

il faut

fe

reílOuvenir d'évicer

dans ces différens genres de compolicion la grandeur

&

fa

magnificcnce du reíforr des palais des rois; Ja gran–

.deur, parce que l'intérieur des appanemens écanc nécef–

fairemenc moins vaíl:es chcz les paniculiers que chez les

grands, les haureurs des planchers doivem produire dans

l es dehors moins d'élévacíon , moins de magnificence ,

p arce qu'il cll de convenance que les ornemens foien r

t"épandus avC"c moins de roénagement dans les mai(ons

r oyales·, que dans toure auttt efpece de b&cirnent. N ous

v enons de dire que !' hotel d\ m militaire

(d)

devoir an–

n oncer un caraél:ere marcial ; pour cela on fera choix de

J'ordre dorique , parce que cet ordre écam conlidéré

comme celui des héros , il conviem que ce foi cde cet

ordre que foi

ent pu

i(és rous les membres d'Architeél:ure

q ui emrerom

da.ns

fon ordonnance. Nous avons dit auffi

qu'il écoit né

ceCfai

re que la rélidtnce des prélats

(e)

an–

non~ar

moins de févériré ; pour cela on devra choifir

·fordre "ionique, moins fo lide9q_ue le précédenr, P our

( a) Tdle que «:lle du duc d'Orléans.

( 1' )

Tdle que celle

de

l'.uchoC-que de

Paris,

( e} Tcllc que cclle du cha¡u::clier de Francc.

,(

d

J

Tel

.que

cdui de

Soubiíe.

(e)

Tdlc

~uc

l'h6u l

ti~

Rol:::m.

déligner l'aménité qui doit <:araél:éri(er l'habication de

l'homme d'égli(e. Enfin nous avons recommandé que

l'urbanité s'anaonrrar dans la décorarion des fa<tadcs de la

demeure des magiíl:rats

(f)

;

pour cet effet, on devra faire

ufage de

l'ord~c

compolite, qui par la double applica–

tion de fes ornemens

&

fa

proportion moins virilc en–

care que

Je

dorique

&

l'Yonique , paroir propre

a

annon·

cer

a

l'e(prit les différentcs fonll:ions de la magiíl:rature.

Ce n'dl pas que l'ordrc dorique ne pUc Crrc cmpJoyé

convenablcmem dans

I'

ordonnance dé ces rrois hOtels ;

mais indépendamment qu'il paro'lc néceífaire

d'apponcr

une forre de variété dans J'ordonnance de nos édificc:s,

il eíl: important encore d'appeller

a

fon fecou rs !' cx–

preffion de différcns ordrcs , pour c3.cher d'amener for

la

frene dans les diver(es produll:ions des membres d'Ar–

chireéture

&

des ornemens qui apparcenanr

a

ces or–

drcs ' comribucnt

a

fui

re reconnoÍ'tre avec moins d'6qui·

voque l'ufage paniculier de chacun des b3.timcns de mC·

me gcnre; fans parler ici de ceux de genre différenr, qui

exigem

a

plus force raifon) chacun féparémcnr, un ca·

raél:ere diíl:inél:if, d'ou dépend le vérirable fucccs de

la

décoration de routes les dj.leces de produél:ions en Ar–

chitell:ure. Paífons a-prffent au projet d'un grand h8rcl

de noere compoÍttion) dans Jequel nous avons t3ché de

fai re emrer la plus grande part ie des pietes de paradc,

de íociété

&

de commodité avec les dépendances qui leur

font néceffaires.

PLANCHE XXI II.

Projet d'un grand Hótel de quarame toifis de face:

Per(uadés que le premier mérite d'un plan conlííl:e

dans la beauté des enfilades principales , nous les avons

obfervécs ici ,

&

avons pris foin de les exprimer par des

Jignes ponél:uées. Nous avons aulli

foit

en forre que le

centre du grand fallon

fo

rencomre dans les deu'x mai–

trefli:s enfilade•, avan ta¡:e conlidérable, & qui

(e

trouvc

rarement dans nC'S édifices

fran~oiS ,

:l

J'CXCCption de nos

maifons royales. Une des choíes qui nous a paru auffi

fon eífentiel!e , c'eíl:.que des périíl:iJes amenenL

a

COU–

vert depuis l'entrée de l'hOcel

jufqn'aux appartemens.

D 'ailleurs ces périJ1ilcs Cn colonadcs dm·1nent un air de

dignité

a

ces forres d'habitations, qui les diíl:ingue des

maifons Ordinaires ,·fans pour cela leur donner Ja (omp–

rnólité des palais des ro is , qui

fe

manifdte non-(eule–

ment par

bem.ico~1p

plus d'étendue, mais encare par des

avant-cours, des places d'armes ,

&

une infinité d

1

aucrcs

dépanda" ccs de lcur reíforc. Peut · Ctre eUc-il écé bien

aulli d'ob(erver dans

cette

diíl:ribution un porche , qui

de la cour d'honneur eur fait defrendre les maltres

a

couvert dans Jeur apparccmcnt; mais il s'agíífoic de faire

ici un grand hotel de 7

í

toifes de largeur entre deux

murs mitoyens,

&

de J'annonccr par une grantlc cour qui

indiquat par fon a(pell: le rang du perfonnage qui devoit

J'habiter ; en forre que les barfes-cours dcvenanr perites ,

ne pouvoient raifonnablemcnt permettre Je porche que

nous defirons ici. A ce dé

fa

ue, que nous av'oúons n'Ctrc

nas peu confidérahle , voici comme on y pourroi t remé–

dier:

ce

feroit d'avancer de neuf

a

dix piés les lix colon–

nes de front placées au·devant du veftibule , en forre.: que

les

voitures pourroienr paífer entre ces colonncs

&

les

murs de face , mClycn qui peUl fe mettre en prarique dans

cecee diJ1ribucion, mais qui ne peut avoir lieu que dans

Je Cas d'une cour d'un certain diametre ,

a

caufe de

l'é–

chappée des carroífes & de la pente du ¡>avé qu'il cíl: né–

ceífaire de gagner de loin, pour que

le

fo! du porche

propofé

(e

trouve,

.J.

quelque chofe prCs,

3.

nivcilu du

veíl:ibule.

ous nous fommes contentés d'annoncer cen e

faillie, fans l'exprimer for

cene

Planche. N ous avouons

fincéremenc que ccu e idée ne nous efl venue

qu~

dcpl_\is

fepc ou huie années que ce projet eft gravé; tems depuis

Jequel nous avons apper'iu plus d'une fois l'incommodité

~ue

les grands éprouvent ' de n'arriver pas

a

pié frc

dans l'intérieur de

leur

habitacion , avanragc néan–

moíns qui fe renconcre raremem dans nos hOrcls , mais

que nous coníeillons

a

tous les propriétaires

&

a

nos

jeunes archiceétes , comme un des points clfentiels PC?Ur

ce qui regarde la commodité.

(f)

Tcllc que pourroit hrc l'b61cl Molf'..